J’ai fait mien ce credo depuis deux ans. Et c’est en l’ayant en tête que je me mis en tête dernièrement de tenter une expérience riche en adrénaline : un vol en avion de chasse. J’avais déjà par le passé testé un vol en avion de tourisme, mais cette fois, c’était un peu différent. Et il y a quelques jours, après quelques reports causés par une météo défavorable, j’ai enfin pu me lancer : j’ai finalement embarqué à bord d’un Fouga Magister, qui est l’ancien appareil de la Patrouille de France. Mieux vaut mettre les choses aux points tout de suite : si vous avez déjà voyagé à bord d’un biplace (type Cessna), vous pouvez oublier la comparaison. Ca n’a rien à voir. Avec un avion de chasse, l’aventure commence en fait avant même le décollage, quand la peur vous assèche la gorge en apercevant l’appareil. Même s’il n’a pas l’air méchant, avec ses couleurs flashy et sa queue immédiatement reconnaissable, le Fouga Magister est un véritable avion de chasse qui a servi pendant quelques vingt années à la Patrouille. C’est dire s’il est maniable et capable de prouesses ! De toute façon, entre le harnais de sécurité, l’odeur du kéro et le vacarme des moteurs lors du décollage,vous savez déjà que l’expérience va être très différente de celle qu’on peut avoir en Cessna. Si le décollage a été une petite déception (il n’y a pas de démarrage brutal, car la prise de vitesse est très régulière), c’est bien la seule déception de cette journée. Lorsqu’on a abordé la phase de voltige, le pilote a d’emblée démarré avec un looping, histoire de me mettre dans le bain. Puis a enchaîné avec une série de tonneaux où j’ai eu l’impression d’être dans une machine à laver (ça n’a rien de bizarre, puisqu’on y met maintenant des enfants de trois ans…). La partie acrobatique a d’emblée été une explosion de sensations extrêmes. Il n’est pas facile d’évaluer mes deux expériences de vol, mais si je devais le faire, je dirais qu’un vol sur avion de tourisme est comparable à un bonbon à l’eucalyptus, alors que le vol en Fouga fait plus l’effet d’un cachet d’ecstasy. Vous saisissez le décalage entre les deux expériences ? En fait, c’est tellement violent que ça peut rapidement tourner au « bad trip ». Il y a des moments où les G sont si intenses qu’ils en deviennent douloureux. A +5G, la peau du visage est tendue en arrière par la vitesse. Mais le plus douloureux, en définitive, ce sont les facteurs de charge négatifs. Ce sont eux qui vous soulèvent l’estomac d’un claquement de doigt. Je m’en suis sorti sans vomir, mais je n’étais tout de même pas très frais à la descente, et il m’a fallu un moment pour me remettre. Avis aux âmes sensibles : passez votre chemin ! Mais quant aux autres : YOLO ! Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du site sur cette activité de baptême de l’air en avion de chasse à Paris Pontoise qui est très bien fait sur ce sujet.
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Sensations (très) fortes en altitude
Je me suis toujours demandé quelles sensations éprouvaient les pilotes de chasse, à bord de leurs appareils. Aujourd’hui, après avoir effectué un vol à bord d’un avion de chasse, je me demande tout simplement comment ils font pour voler ! Rien ne m’avait préparé à ça. J’avais bien vu quelques vidéos sur internet, où les passagers avaient l’air patraques. Mais quand je me suis rendu à l’aéroport pour ce baptême un peu spécial, j’imaginais surtout des sensations grisantes, comparables à celles qu’on éprouve dans certains manèges à la foire du Trône. Les gens patraques devaient être de petites natures. A mon arrivée, j’ai été reçu par le pilote. Un ancien de la Patrouille de France : autant dire que j’étais entre de bonnes mains ! Après avoir enfilé une tenue de vol, j’ai rejoint la salle de briefing, où l’on m’a conseillé sur la manière d’encaisser les G et d’éviter le voile noir. J’ai souri, sûr de moi. Malgré les mises en garde, je pensais encore que les manèges à sensations m’avaient préparé à cette pratique. Oui, il m’arrive d’être bête et obstiné, qui plus est. Et les premières minutes de vol m’ont conforté dans ma conviction. Niveau sensations, c’était même plus peinard qu’un vol en Cessna ! Dans ce dernier en effet, la moindre rafale de vent secoue l’appareil. Là, rien de tel. J’avais plutôt l’impression d’être dans un TGV en plein ciel. C’est alors qu’a commencé la phase de voltige. Et là, j’ai effacé ce petit sourire de mon visage. Quand je me suis senti brusquement écrasé sur mon siège par les G lors du premier break, j’ai compris ma douleur : ça n’avait strictement rien à voir avec le manège le plus violent que j’aie jamais fait ! Et ce n’était qu’un échauffement ! Dans un moment d’accalmie, le pilote m’a regardé dans son rétroviseur, et m’a demandé par le micro du casque. J’ai bravement souri, plus par principe qu’autre chose, même si j’étais encore supris par la violence des sensastions. Je n’aurais pas dû sourire : le pilote s’en est immédiatement donné à coeur joie. Dès le second tonneau, j’ai senti le black out arriver : mon cerveau n’était plus irrigué et mon champ de vision diminuait de moitié ! J’ai suivi les conseils du briefing et me suis contracté le plus violemment possible. Le voile noir m’a quitté, mais pour quelques secondes à peine, car l’appareil entamait déjà un looping. J’ai bien failli ne pas finir le vol conscient. Et lorsque je suis descendu de l’appareil, il m’a fallu quelques minutes avant que mes jambes puissent me porter à nouveau. Au vu des sensations éprouvées, j’ai encore plus d’admiration pour les pilotes de chasse qu’auparavant. Il me semble tout à fait impossible de supporter de telles sensations de voltige, tout en restant conscient, et en pilotant de surcroît ! Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du blog sur cette expérience de vol en avion de chasse Fouga Magister qui est très bien rédigé sur ce sujet.