Stéphane François : «Ce complotisme se pare du voile de l’hypercriticisme»

Historien de formation, le politologue Stéphane François travaille spécifiquement sur la question des sous-cultures, en lien avec les nouvelles radicalités. Il est notamment l’auteur du livre Des mondes à la dérive : réflexions sur les liens entre l’ésotérisme et l’extrême droite (La Hutte, 2012).

Quels sont les principaux ressorts du succès actuel du complotisme ?

En fait, comme le dit le slogan de la série télévisée X-Files («Aux frontières du réel»), la «vérité est ailleurs». Les partisans du complotisme cherchent à combler les «blancs» de l’histoire, c’est-à-dire les faits, qui permettent de comprendre un événement important, par exemple les raisons de l’assassinat du président Kennedy ou des attentats du 11 Septembre.

En fait, pour ses adeptes, la pensée dominante s’impose non par sa force argumentative ou son efficacité empirique, puisqu’elle est perçue comme fausse, mais par l’action d’organisations secrètes qui nous cachent la vérité et nous «désinforment» au travers l’éducation et les médias, comme les supposées sociétés secrètes capitalistes qui contrôleraient la finance mondiale.

L’hypercriticisme domine cette nouvelle phase. On est à la fois dans une société saturée par l’information et sujette à une crise de sens. Ce complotisme, cette paranoïa se pare du voile de l’hypercriticisme : les personnes qui le formulent sont persuadées – et sincèrement persuadées – qu’elles sont des rebelles du système. Les visions conspirationnistes sont indissociables d’une rhétorique de la dénonciation, quelle qu’elle soit. Dans ces discours, celui qui le formule élimine l’incertitude, systématise la méfiance et généralise le soupçon, pour se construire une vision cohérente, du moins à ses yeux, de ce qui se passe dans le monde.

Quels sont les pays les plus «réceptifs» au complotisme ?

Difficile à dire. Dans le «Nord», le pays le plus paranoïaque reste les Etats-Unis, qui, par son histoire, est une cible de choix. Au Sud, les pays arabo-musulmans sont assez sensibles au complotisme, avec comme bouc émissaire Israël et les Etats-Unis, bref ce qu’ils ciblent comme le «sionisme».

Pourquoi ce phénomène a-t-il à voir, selon vous, avec le religieux ?

Il relève de la croyance car il s’inscrit globalement dans une forme de pensée mythique, «bricolée», cherchant un sens au monde et à ses évolutions. On est face à des «cherchants», des adeptes, qui tentent de déchiffrer le monde pour le comprendre et donner un sens à ce qu’ils voient. Il y a un dogme central, infaillible : le complot de la pensée dominante, libérale forcément, pour asservir intellectuellement les masses. Il s’agit d’une forme laïcisée de la peur des démons, avec un ennemi omniscient et omnipotent qu’il faut combattre avant qu’il ne pervertisse les masses. Il s’agit d’un combat entre le «Bien» («ceux à qui ont ne la fait pas») et le «Mal» (la société secrète ploutocratique qui cherche à asservir le monde). De fait, on est clairement dans un registre religieux, de tendance millénariste. En fait, moins les hommes croient au Diable et plus ils ont tendance à le voir partout…

Pourquoi la «croyance» aux Illuminati prend-elle aujourd’hui le pas sur les autres théories du complot ?

Elle touche en particulier les jeunes adultes et les adolescents, moins les personnes plus âgées. Ces jeunes adultes ont du mal à trouver une grille interprétative d’un monde qui change trop vite pour eux. Ils cherchent des clés. Sans vouloir être péjoratif, ce sont surtout des personnes «semi-cultivées», c’est-à-dire qui essaient de se constituer une culture savante, mais de manière autodidacte. Ils se positionnent comme des «hypercritiques» (sur le mode : «à moi, on ne me la fait pas, je ne vais pas gober ça»), qui acceptent la première analyse «dissidente», ils aiment bien ce terme, ou «alternative».

Cette croyance aux Illuminati est une sorte de mégacomplot qui fusionnerait l’antisémitisme, les extraterrestres, l’occultisme, la franc-maçonnerie, le trafic d’armes ou de drogues, la prostitution… En fait, par sa souplesse, elle relève à la fois du mythe agglutinant, un mythe de l’extrême modernité, qui «ajoute» d’autres mythes politiques-conspirationnistes et du «bricolage» postmoderne où chacun fait sa propre création.

Bernadette Sauvaget

Direct – Entre 224 000 et 500 000 manifestants dans toute la France

Live

Les étudiants se mobilisent ce mercredi dans toute la France contre la loi El Khomri, rejoints par les syndicats et certains élus de gauche. Certains lycées se sont joints au mouvement de contestation contre la réforme du code du travail.

A Paris, le cortège part à 14 heures de la place de la République.

Dans le même temps, la CGT, l’Unsa, SUD et la CFDT appellent à un mouvement de grève dans les transports publics qui impacte le trafic SNCF.

Suivez cette journée avec les envoyés spéciaux et photographes de Libération (si ce direct ne s’ouvre pas dans votre application cliquez ici).

Photo : A Rennes (Photo Thierry Pasquet. Signatures, pour Libération)

19:18

RAS à l’université Assas.

Pas de grande mobilisation à la fac de droit parisienne Assas, marquée à droite, en ce jour de manifestation contre la réforme du code du travail. Toute l’attention des jeunes étudiants a été retenue par le forum de la formation où ont été détaillées les différentes filières juridiques : droit européen, droit du contentieux européen, droit du patrimoine ou de la propriété intellectuelle. Plus de précisions par ici.

19:14

Dispersion.

Quelques manifestants sont toujours rassemblés sur la place de la Nation à Paris.

La classique

09.03.16Frantz Durupt. @peultier Suivre

18:58 «On est épuisés par la maltraitance du gouvernement»

Rennes.

Etudiants, fonctionnaires, ouvriers de PSA, employés… A Rennes, ils étaient environ 5 000 manifestants à braver la pluie et la tempête pour protester contre le projet de loi El Khomri. Une loi qui, pour beaucoup, n’est qu’un déclencheur pour exprimer «un ras-le-bol général». «L’état d’urgence, Notre-Dame-des-Landes et maintenant la remise en cause du code du travail… On est épuisés par la maltraitance du gouvernement qui nous en fait voir de toutes les couleurs et n’écoute plus les jeunes», confie Lucile, 23 ans, étudiante en arts plastiques à Rennes-II, qui se réjouit toutefois du grand nombre d’étudiants venus défiler dans la capitale bretonne.

Lire la suite de l’article ici.

(Photo Thierry Pasquet. Signatures pour Libération)

18:53

Dispersion.

Les quelques manifestants toujours sur la place de la Nation à Paris tentent de bloquer la circulation, sans succès, rapporte notre journaliste sur place.

Un petit blocage de la circulation pour finir

09.03.16Frantz Durupt. @peultier Suivre

18:52

Bataille des chiffres.

Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police, 224 000 personnes ont manifesté aujourd’hui dans toute la France contre la loi El Khomri. Beaucoup moins donc que les chiffres avancés côté FO et Unef qui comptent eux entre 400 000 et 500 000 manifestants.

18:49

Réaction.

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, salue la mobilisation de ce mercredi.

#LoiTravail  » Aujourd’hui dans la rue, demain on continue ! »

09.03.16Olivier Besancenot. @olbesancenot Suivre

18:24

Débordements.

Selon le Progrès, les débordements qui ont émaillé la manifestation lyonnaise se sont soldés par trois interpellations et neuf policiers blessés, dont un gravement, atteint lors des affrontements sur la place Bellecour. Il a été transporté à l’hôpital. Les forces de l’ordre ont procédé à trois interpellations pour violences et jets de projectiles.

18:18

Vu à Nation.

Notre journaliste Frantz Durupt est à Nation, où il a rencontré Elodie, Laura et Julien, mobilisés contre le projet de loi travail.

Élodie, Laura, Julien : « Les politiques et les médias ont un certain regard sur la jeunesse »

09.03.16Frantz Durupt. @peultier Suivre

18:10

Bataille des chiffres.

Selon la préfecture de police de Paris, entre 27 000 et 29 000 manifestants ont défilé dans la capitale contre la loi travail. Comme d’habitude, cette estimation est bien en dessous de celle de la CGT qui a compté 100 000 manifestants à Paris.

18:02

Paris.

Un manifestant, dans le cortège parisien (photo Martin Colombet, Hans Lucas pour Libération).

17:56

Chiffres.

Selon FO et l’Unef, entre 400 000 et 500 000 manifestants ont défilé aujourd’hui dans toute la France contre la loi El Khomri.

17:55

La Rochelle.

Notre journaliste Quentin Girard profite de ses vacances pour faire un petit tour par la manif rochelaise, qui a lieu en ce moment sur la place Verdun.

Rassemblement place de Verdun à La Rochelle contre la loi travail.

09.03.16Quentin Girard. @quentingirard Suivre

17:53

Paris.

Les jeunes mobilisés à Paris (photo Martin Colombet, Hans Lucas pour Libération).

17:50

Chiffres.

Selon la CGT, 100 000 manifestants ont défilé à Paris contre le projet de loi El Khomri.

17:49

Comptage.

Selon le président de l’Unef, la mobilisation contre la loi travail a rassemblé 500 000 personnes, dont 100 000 jeunes.

+ de 500 000 manifestants dans toutes la France dont au moins 100 000 jeunes ! La mobilisation est lancée ! #LoiTravail#OnVautMieuxQueCa

09.03.16William Martinet. @WilliamMartinet Suivre

17:43 Échauffourées à Lyon entre les CRS et des manifestants

Lacrymo.

Des affrontements entre les CRS et quelques manifestants ont eu lieu cet après-midi, en marge de la manifestation lyonnaise qui a rassemblé 7 000 personnes selon la préfecture. Des CRS ont chargé des manifestants, répliquant à des jets de projectiles par des gaz lacrymogènes, selon plusieurs internautes et le quotidien Le Progrès. Le calme est depuis revenu place Bellecour.

La manifestation contre la loi Travail dégénère à #Lyon : la place #Bellecour bouclée leprogres.fr/rhone/2016/03/…

09.03.16Le Progrès. @Le_Progres Suivre

17:26 Une jeunesse déçue par Hollande dans les rues de Toulouse

Reportage.

Par Jean-Manuel Escarnot, notre correspondant à Toulouse.

Malgré la pluie, 20 000 personnes selon les organisateurs – moitié moins pour la police – ont manifesté contre la loi travail ce mercredi dans les rues de Toulouse. Slogans vifs, tambourins, le cortège avait un incontestable air de jeunesse. Les étudiants, nombreux à s’être déplacés, sont bien visibles en tête du cortège, qui démarre de la place Jeanne d’Arc. «L’ambiance et la mobilisation me rappellent le début du mouvement contre le contrat première embauche (CPE) de mars 2006», sourit Côme, 25 ans, chômeur. Au delà de cette loi patronale qui fait de nous des kleenex c’est le sentiment d’injustice sociale qui s’exprime», ajoute-t-il. «Cette loi accentue un contexte explosif. Ce gouvernement crée du désespoir».

Lire la suite de l’article ici.

17:07 «Quand Valls nous dit que cela va créer de l’emploi, il nous ment !»

Entendu à Paris.

Entendu Boulevard Voltaire, par notre journaliste Amandine Cailhol :

Flavie, 25 ans, bac +5 en management du tourisme et salariée d’un centre de formation, «parce qu’elle a dû s’en contenter, à défaut de trouver un poste dans sa branche», avance avec ses amis. Une poêle et une cuillère en bois à la main pour «faire du bruit», elle explique sa colère : «Les conditions de travail actuelles sont déjà compliquées et il n’est pas facile de parler avec son employeur. Avec cette loi, on ne va faire que rajouter au problème. Et puis on va demander aux gens de faire plus d’heures, jusqu’au burnout, au lieu d’en embaucher d’autres. Ce n’est pas logique! Quand Valls nous dit que cela va créer de l’emploi, il nous ment !» «Un peu déçue» qu’il n’y ait pas plus de monde dans la rue, elle trouve aussi que la manif est un peu trop silencieuse. A son cou, une pancarte indique : «Non à la suprématie des patrons = retrait de la loi El Khomri. Pour la répartition juste du travail et des richesses.»

Flavie 25 ans salariée « On va demander aux gens de faire + d’heures, jusqu burnout, au lieu d’embaucher » #manif9mars

09.03.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

16:55

Make love.

Vu sur une pancarte dans le cortège lillois, par notre correspondante sur place.

Sur les pancartes, à Lille : «Faites l’amour, pas des heures sup» #9mars#ElKhomri

09.03.16Haydée Sabéran. @HaydeeSaberan Suivre

16:50

Vu à Nation.

Par notre journaliste Frantz Durupt, à Nation, où le cortège est en train d’arriver.

À l’arrivée

09.03.16Frantz Durupt. @peultier Suivre

16:45 «On ne peut pas accepter un gouvernement qui encourage le travail des mineurs !»

Grenoble.

Par notre correspondante Maïté Darnault, à Grenoble :

A Grenoble, ils étaient au moins 5 000 à manifester, selon la police. Au centre de la place Verdun, face à la préfecture, l’un des «totems» municipaux qui ont fleuri suite à la fin de la pub décrétée par la mairie écolo fait office de mur d’expression libre. «Ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient», peut-on lire. Sur le campus, une AG a réuni lundi dernier plusieurs centaines d’étudiants. On en retrouve certains aux micros des estafettes des organisations syndicales. Un lycéen prend la parole : «Nous, dans trois ou quatre ans, on est aussi des travailleurs. On ne peut pas accepter un gouvernement qui encourage le travail des mineurs !»

Des ouvriers de Caterpillar prêtent main forte au cortège : «On est là pour les enfants, expliquent Eric et Philippe, proches de la retraite. Il n’y a déjà plus aucune évolution possible dans les entreprises, alors avec ça, les jeunes vont rester au Smic pendant quinze ou vingt ans… » Cédric, 31 ans, est venu avec ses salariés, sur proposition de l’une d’eux. Ce boulanger, gérant de TPE, est à la recherche d’un «autre modèle, plus proche de l’autogestion» : «Le mot patron est tellement connoté que ça me hérisse le poil de me ramasser cette étiquette sur la gueule !».

#greve9mars#Grenoble#librepropos sur panneaux municipaux #findelapub

09.03.16We Report. @WeReport_lyon Suivre

16:38 Au sein de la manif, de discrets autocollants pro-Mélenchon

Redirection.

Dans le cortège parisien, de nombreux manifestants avaient accroché sur leurs vêtements un autocollant au slogan poétique («Loi El Khomri, vie pourrie») qui était massivement distribué par des petites mains. La rime pauvre était accompagnée d’une URL : lafranceinsoumise.fr. Ladite adresse redirige en réalité vers le site de campagne de Jean-Luc Mélenchon (jlm2017.fr).

Intitulée Loi El Khomri : une loi pour nous pourrir la vie, la page liste «les 16 pires mesures [de l’avant-projet de loi Travail], qui nous ramènent directement vers le XIXe siècle», elles-mêmes divisées en quatre grandes catégories (vol de salaire, épuisement au travail, licenciés plus facilement et le pouvoir aux employeurs). On n’ose imaginer la réaction des manifestants si un parti comme le FN s’était amusé à une telle stratégie d’adresse mystère…

L’URL sur ce sticker archi distribué dans la manif à Paris redirige vers le site de campagne de Mélenchon (jlm2017)

09.03.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

16:27

Mobilisation à Paris.

Des manifestations commencent à arriver place de la Nation, mais le gros du cortège est encore sur le boulevard Voltaire, rapporte notre journaliste Frantz Durupt sur place.

À Paris, des manifestants éparpillés arrivent place de la Nation mais le gros du cortège est encore loin derrière

09.03.16Frantz Durupt. @peultier Suivre

16:22 «En tant que jeunes, on sera forcément confronté à précarité»

Entendu à République.

Faustine et son amie, qui préfère rester anonyme, marchent en fin de cortège, place de la République. Lycéennes en terminale à Paris, c’est leur deuxième manif, «après celle pour Léonarda» et quelques autres à l’époque où elles étaient encore enfants, explique Faustine. Pourquoi est-elle venue ? «Je suis contre cette reforme qui donne trop de libertés eux entreprises, sans filet de sécurité. Pourtant, je ne suis pas forcément contre la flexibilité, mais là, on fait trop confiance à la « bienveillance » des entreprises.» Et sa voisine d’ajouter : «En tant que jeunes, on sera forcément confronté à précarité.» Ce qui l’inquiète le plus dans le projet de loi : «le fait de faciliter les licenciements et de vouloir nous travailler toujours plus en payant moins les heures supplémentaires. C’est aberrant.»

Tout sourire, un autocollant «Loi El Khomri. Vie pourri», elles regrettent toutefois que les lycéens de leur établissement se soient peu mobilisés. «Il n’y a eu ni blocus, ni AG, juste quelques débats, mais les gens ne sont pas curieux et pas très informés.» Et, elles, où ont-elles trouvé les informations. Sur le texte? «Sur internet, dans les journaux et avec mes parents», explique Faustine qui n’est pas syndiquée. Quoi qu’un peu maladroites et hésitantes dans le propos, elles maîtrisent leur sujet: «Je crois qu’ils veulent supprimer certains congés familiaux. Ils font comme si nous n’étions pas des gens, avec des vies. Ils oublient qu’on est d’abord des êtres humains», concluent-elles.

Faustine, lyc: « je suis contre réforme qui donne trop de libertés aux entrep. sans filet sauvetage. Dommage que mon lycée soit peu mobilisé »

09.03.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

16:13 Dix manifestations, dix villes

Loi Travail.

«El Khomri, t’es foutue, la jeunesse est dans la rue !» Des milliers de manifestants, étudiants comme salariés, défilent partout en France pour demander le retrait du projet de loi El Khomri. Voici un aperçu de ce premier mouvement de grève dans dix villes françaises.

16:08

République.

Vu place de la République à Paris, qui commence à se vider. Les manifestants ont pris la direction de Nation.

Remember « Un papa, une maman »

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

15:55

Vu dans le cortège parisien, par notre journaliste Sylvain Mouillard.

Le PS et le Code du travail

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

15:49

Comptage.

Selon notre journaliste Luc Peillon, près de 20 000 personnes manifestent à Paris, entre la place de la République et Nation.

Manif contre le projet de loi El Khomri: Près de 20 000 personnes réunies place de la République, à Paris.

09.03.16Luc Peillon. @l_peillon Suivre

15:45

Chtimi.

Un message en ch’ti pour la ministre du Travial, aperçu dans le cortège lillois, par une journaliste sur place.

Il fallait bien que qqun la fasse… Mais en ch’ti s’il vous plaît. #LoiTravail

09.03.16Marie-Ad’. @Marie_ad Suivre

15:41

Cliché.

Le cortège à République, par Martin Colombet (Hans Lucas pour Libération).

15:40

Nantes.

A Nantes, au moins 10 000 personnes sont mobilisées contre la loi travail, selon un journaliste sur place.

#Nantes Immense cortège contre la loi Travail: au moins 10 000 personnes dans la rue

09.03.16Yan Gauchard. @yangauchard Suivre

15:38

République.

Le cortège parisien a quitté la place de la République, direction la place de la Nation.

Le cortège avance boulevard Voltaire

09.03.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

15:29 Petits rappels historiques à l’attention d’Eric Ciotti

Conservatismes.

Le député LR Eric Ciotti devrait peut-être réviser un peu l’histoire sociale du XIXe siècle. C’est assez facile: il suffit de faire un tour sur le site public vie-publique.fr, qui rappelle que le XIXe siècle fut celui du combat du patronat et d’une partie de la classe politique contre la création d’un Code du travail, et que la grève cessa d’être un délit en 1864. Le temps de travail fut limité pour les femmes et les enfants en 1874.

Bref, ce siècle fut très majoritairement celui du patronat tout-puissant. Mais peut-être n’a-t-on rien compris à la mobilisation d’aujourd’hui…

Cette manifestation c’est manipulation, conservatisme absolu, immobilisme. C’est le 19ème siècle. #LoiElkhomri#TeamToussaint

09.03.16Eric Ciotti. @ECiotti Suivre

15:13

Lille.

Plus de 3 000 manifestants anti-loi travail sont réunis à Lille, selon la Voix du Nord. La rue Nationale est noire de monde, rapporte une journaliste sur place. Mobilisations aussi dans la région, avec 700 manifestants à Boulogne-sur-Mer, 500 à Calais, et environ 350 à Dunkerque.

La rue nationale est remplie. Et #pointtourisme le beffroi en arrière plan.

09.03.16Marie-Ad’. @Marie_ad Suivre

15:12

Poésie.

Notre journaliste Sylvain Mouillard prend un malin plaisir à épingler sur son compte Twitter une dizaine de pancartes drôlement poétiques, dans le cortège de la manif place de la République.

Poésie des pancartes à République.

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

15:06 «Retrait», «profondes modifications» : la loi travail divise syndicats et politiques

Zapping.

Le projet de loi travail divise tous les camps, qu’il s’agisse de partis politiques ou de syndicats. Ce matin, trois représentants syndicaux étaient invités sur les matinales pour en débattre. D’un côté, la CGT et FO, qui demandent le «retrait» du texte. De l’autre, la CFDT, représentée par Laurent Berger sur iTélé, qui souhaite simplement de «profondes modifications». Côté politique, mêmes divisions. Même si à droite et au centre, chacun s’accorde à dire que le mouvement de contestation intervient trop tôt.

15:03 ​Le point métro des manif à Paris

Sur le quai.

Pas de grosses perturbations à la RATP, cet après-midi, mais beaucoup de syndicalistes, vers 14h30, pour prendre le métro, à Invalides à quelques mètres du ministère du Travail, point de dispersion de la première manif du début d’après-midi. Drapeaux Sud, FO, CGT repliés, ils sont tout serrés sur le quai, à attendre le prochain train, direction République, pour rejoindre la manif «des jeunes».

Une fois dans la rame, c’est ambiance kermesse, tendance blagues potaches. «Quand est-ce qu’on boit un coup ?», lâche un cégétiste au mégaphone, sous les fou rires. «Ça donne une belle image du militantisme», s’agace, avec le sourire, une militante SNU. «Et sinon, on est à quelle station ?», questionne un autre. «Station El Khomri !», s’esclaffe son voisin.

Quelques slogans scandés plus tard et les discussions deviennent plus sérieuses. «Avec des contrats courts pour tous, ça va être des contrats de location courts pour tous aussi, voilà le risque, note une syndicaliste. Avec ce projet de loi, on revient même à avant les 39h, c’est quoi cette régression sociale !», râle un autre. «Moi dans ma boîte, il n’y a pas eu d’embauches depuis des années. Ce sont tous des menteurs.» Signal sonore et tout le monde descend pour terminer le périple à pied. Et tous reprennent en chœur : «ça va péter, ça va péter !»

14:51

Nanterre.

Lucas, étudiant en psychologie à Nanterre et membre du NPA, est mobilisé aujourd’hui contre le projet de loi travail : «On voit depuis pas mal d’années que le gouvernement socialiste passe des lois néolibérales à peine déguisées. Il faut créer des comités de gréve et se mettre en connexion avec les travailleurs, en laissant de côté nos divergences sur la façon de militer, explique-t-il. Le fait qu’il y ait un mouvement assez fort aujourd’hui va inciter les gens à se bouger encore plus demain.»

14:46 Aperçu de la manifestation à République

Ambiance.

Place de la République, la manifestation contre la réforme du code du travail s’élance. Vidéo de Luc Peillon pour Libération.

Vu sur Dailymotion

14:41

Interlude poétique.

Vu dans le rassemblement place de la République à Paris.

09.03.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

14:37 Devant le Medef, mobilisation sous l’égide des syndicats

Manifs à Paris.

A midi, quelques milliers de personnes sont venues manifester à deux pas du siège du Medef, à Paris, sous les gros ballons et les drapeaux rouges FO et CGT, mais aussi FSU, Solidaires, Attac, et d’autres. Une heure trente plus tard, passées les prises de parole des têtes d’affiche, Mailly (FO) et Martinez (CGT), la manif n’avait toujours pas pris le départ, mais tout ce monde avait l’air ravi de se retrouver pour arpenter le pavé. Dans les rangs, beaucoup de syndiqués, comme Henri, retraité cheminot, là «parce qu’il a des enfants» et qu’«il a peur de la généralisation des petits boulots, alors que c’est déjà dur de vivre à Paris avec un Smic de 35h».

«Il est temps de se faire entendre pour dire non à la fragilisation des salariés», pointent Claire et Jean-Baptiste, respectivement professeur en lycée et collège, en Ile-de-France. Et d’ajouter: «signer une pétition en ligne, c’est bien, mais c’est dans la rue que ça se passe.» Nés en 1995, ils se souviennent avec enthousiasme des manifs contre le CPE et mêmes des grosses mobilisations de 1995. «Mais 95, ce n’est pas pour aujourd’hui, regrette Jean-Baptiste. Il y a quand même du monde là, mais dans nos classes, on ne sent pas une véritable prise de conscience».

Le cortège devait se rendre devant le ministère du Travail, mais de nombreux manifestants ont choisi de se rendre directement à République.

Claire & J. Bapt, prof lycée & collège là pr générations futures & s’inquiètent peu d’écho qu’à PJL ds leurs classes

09.03.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

14:35

République.

Le cortège à République s’apprête à se mettre en mouvement vers la place de la Nation, selon notre journaliste sur place.

Le cortège à République se prépare à bouger

09.03.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

14:29

Marseille.

Au moins 5 000 personnes défilent à Marseille contre le projet de loi El Khomri, selon le journal la Provence.

Le défilé anti @LoiTravail arrive à Castellane #OnVautMieuxQueCa@lamarsweb

09.03.16Léo Purguette. @LeoPurguette Suivre

14:26

Rennes.

Selon notre correspondant sur place, au moins 5 000 manifestants dont beaucoup d’étudiants sont mobilisés à Rennes.

Forte mobilisation à Rennes au moins 5000 manifestants et beaucoup d’étudiants

09.03.16allain pierre-henri. @phallain Suivre

14:18

Nanterre.

De notre journaliste Sylvain Mouillard, envoyé spécial à Nanterre :

Gaël, postier à Levallois et syndiqué SUD-PTT, est en grève ce mercredi. Il est venu à la fac de Nanterre pour «tisser des liens avec la jeunesse étudiante». «Face au gouvernement, il faut faire converger l’ensemble des secteurs, explique-t-il. Ça permet de se donner confiance et d’instaurer un rapport de force plus important.» L’objectif est d’aboutir à une mobilisation intersecteurs la plus large possible, via des grèves reconductibles, d’ici au 31 mars.

Un postier en grève : « Pq on vient sur une fac ? Parce que c’est possible de gagner ! »

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

14:13

Lycées.

Une centaine de lycées en France, dont une quarantaine en Ile-de-France, ont fait l’objet d’un blocage, total ou filtrant, ce matin, selon l’UNL, un des principaux syndicats de lycéens.

14:05

République.

A Paris, la place de la République commence à se remplir, rapporte notre journaliste sur place.

La place de la République va bien se remplir

9 mars 2016@AlexHervaud. S’abonner

13:59

Manif.

Selon la CGT, la mobilisation à Grenoble rassemble plus de 4 000 personnes.

#greve9mars Selon la CGT, plus de 4000 personnes dans le cortège à #Grenoble

09.03.16We Report. @WeReport_lyon Suivre

13:55

Manif

Notre journaliste Luc Peillon fait état de l’arrivée en nombre des forces de l’ordre place de la République à Paris.

Police en nombre à république.

09.03.16Luc Peillon. @l_peillon Suivre

13:31 Il y a dix ans… le Sénat votait le CPE

Machine à remonter le temps.

Hasard ou pas, il y a dix ans, les jeunes et précaires étaient (encore) dans la rue alors que le Sénat votait en deuxième lecture le projet de loi pour l’égalité des chances, créant notamment le contrat première embauche. 40 universités sur 84 étaient touchées par le mouvement, annonçait l’Unef. A Rennes ou Paris, des manifestations se poursuivaient.

Aujourd’hui, de nombreux participants au mouvement contre le CPE se mobilisent contre la loi de réforme du code du travail : «Dix ans après le CPE, on nous propose de généraliser ce qu’on a combattu», note Sophie Binet, une ancienne de l’Unef.

13:14

Vu de Nanterre.

Notre journaliste Sylvain Mouillard relate un petit flottement dans la marche à suivre par les étudiants rassemblés en AG.

On débat bcp de l’organisation, des moyens de mobiliser. Pour l’instant, pas de départ en groupe à la manif en vue.

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

13:10

Paris 8.

Un barrage filtrant a été mis en place à l’entrée de l’université Paris 8. Les étudiants mobilisés doivent ensuite se rendre place de la République. (Photo Martin Colombet)

13:07

Syndicats.

Notre journaliste Amandine Cailhol suit la mobilisation dans les rangs, bien remplis selon elle, des syndicats qui ont appelé à la mobilisation. Une manifestante, du syndicat Solidaires, dénonce la régression du droit des travailleurs prévue par le projet de loi.

Vanessa, infirmière Solidaires veut dire « non au travailler + pour gagner moins » & à « régression de la loi travail »

09.03.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

12:58

Valenciennes.

Un rassemblement est également en cours à Valenciennes (Nord), où quelques affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu devant la gare, rapporte le quotidien régional La Voix du Nord.

Fronde contre la #loitravail à #Valenciennes… et quelques affrontements devant la gare vdn.lv/T7Hs8E

09.03.16VDNValenciennes. @VDNValenciennes Suivre

12:56

Nanterre.

Une AG est en cours à l’université Paris 10 à Nanterre, rapporte notre journaliste Sylvain Mouillard. Des barrages filtrants ont été mis en place à l’entrée ce matin.

Une militante de l’Unef regrette le manque de mobilisation à Nanterre par rapport à d’autres facs: « Pê que le blocage n’a pas été efficace. »

09.03.16SylvainMouillard. @SMouillard Suivre

12:54 «Se lever pour 1200 c’est insultant»

Punchlines.

Sur une des banderoles des lycéens qui manifestent à Paris, cette phrase : «Se lever pour 1200 (euros) c’est insultant». Il s’agit d’une punchline du rappeur Sch dans sa chanson A7, parue l’année dernière (le clip est ici)

Les lycéens ont quitté Nation direction République #greve9mars#JDD

09.03.16Anne-Cha Dusseaulx. @AnneChDusseaulx Suivre

12:49

Manifs à Paris.

Une courte vidéo de notre journaliste Alexandre Hervaud, près de la place de la République à Paris.

Arrivée d’un cortège à Repu via la rue Beranger #9mars

9 mars 2016@AlexHervaud. S’abonner

12:49

Marseille.

Un rassemblement est en cours sur le Vieux Port de Marseille, rapporte un journaliste du quotidien La Marseillaise, qui, au passage, donne envie à tous les parisiens de s’expatrier dans le sud (rapport à la couleur du ciel).

Le rassemblement anti @LoiTravail place Charles de Gaulle déborde sur la #Canebière#OnVautMieuxQueCa@lamarsweb

09.03.16Léo Purguette. @LeoPurguette Suivre

12:39 Un tiers de grévistes à la SNCF

Mobilisations.

A la SNCF, le taux de participation à la grève pour défendre les conditions de travail des cheminots s’élève à 35,5% sur l’ensemble du personnel, indique à l’AFP la direction de la société.

Rappelons, avec nos camarades de Désintox, que si les deux mobilisations coïncident, la grève à la SNCF est indépendante, au départ, des manifestations contre le projet de loi sur le code du travail.

12:39

Manifs à Paris.

Le cortège des lycéens passe par la place de la Bastille avant de rejoindre celle de la République.

Place de la Bastille: le cortège des lycéens grossit. #greve9mars

09.03.16Célian Macé. @CelianMace Suivre

12:05

Point météo.

Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, salue la mobilisation des lycéens, malgré les conditions météo peu favorables.

Malgré la pluie, le vent, le froid (0° degré ) près d’une quinzaine de lycées parisiens sont déjà en grève contre la loi #ElKhomri

09.03.16Corbiere Alexis. @alexiscorbiere Suivre

12:03 Martinez : «Il va y avoir du monde dans les rues»

Entendu à la radio.

Après la pétition, qui a dépassé le million de signatures, «on attend surtout que ce clic sur Internet devienne une vraie mobilisation», lance Philippe Martinez à propos des manifestations organisées contre le projet de loi travail aujourd’hui. Le secrétaire général de la CGT était ce matin l’invité de France Inter. Il estime qu’«il y a encore des salariés à convaincre […]. Mais déjà, avec le nombre de manifestations prévues, il va y avoir du monde dans les rues.»

11:50

Tolbiac.

Une AG est en cours à Tolbiac (Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Le plus grand amphi de la fac a été réquisitionné au dernier moment faute de place. Plusieurs centaines d’étudiants sont présents, et certains réclament la démission de Manuel Valls, selon plusieurs étudiants et journalistes sur place.

« Valls démission ! » Ça chauffe à l’AG Paris1 Tolbiac avant la manif contre la #Loitravail#greve9mars

09.03.16Nicolas Rinaldi. @nicolasrinald1 Suivre

11:42

Manifs.

Une photo d’une manifestante à Valence (Drôme).

Attendez, c’est plus clair comme ça #greve9mars#Valence

09.03.16Norden Gail. @Nordengail Suivre

11:22

Manifs à Paris.

Notre journaliste Célian Macé se trouve place de la Nation, où un premier rassemblement de lycéens commence, avant la manifestation prévue à 14 heures à République.

Les lycéens parisiens affluent place de la Nation. Un millier de personnes pour le moment. #greve9mars

09.03.16Célian Macé. @CelianMace Suivre

11:11 Loi travail : Laurent Berger «demande de profondes modifications de ce projet, pas le retrait»

Vu à la télé.

Invité ce matin sur BFM TV, le secrétaire général de la CFDT assure comprendre le malaise des jeunes face au marché du travail. Pourtant, contrairement à Philippe Martinez (CGT) et à Jean-Claude Mailly (FO), Laurent Berger ne demande pas le retrait du projet de loi travail. «Dans ce texte, il y a aussi – il faut le dire, on n’en parle pas beaucoup – des choses qui sont importantes.» Parmi ses exemples, le compte personnel d’activité ou le compte pénibilité.

11:03

A Paris.

Lycée Colbert (Xe): le blocus a tenu 1 heure. Depuis 9 heures, les portes sont ouvertes mais le lycée est vide, selon 2 élèves de terminale.

09.03.16Célian Macé. @CelianMace Suivre

10:25 Loi travail : une faute grave pour les étudiants

Organisation.

Lancée par des militants sur la Toile, avant de recevoir le soutien des principaux syndicats de salariés et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, Unef, UNL, FIDL), la journée de mobilisation d’aujourd’hui devrait donner la température pour les prochains jours. Nous avons traîné nos cahiers et nos stylos dans quatre universités, à Paris-VIII, Lyon-II, la fac de sciences de Montpellier et Sciences-Po Paris, pour voir comment les étudiants organisent la contestation contre le projet de loi de réforme du code du travail.

(Photo Martin Colombet. Hans Lucas pour Libération)

Loi travail : une faute grave pour les étudiants

10:14 Amirshahi : «Si ce gouvernement peut partir, je ne m’en plaindrais pas»

Entendu à la radio.

Le député frondeur, qui a quitté vendredi le Parti socialiste, ira manifester parmi les étudiants cet après-midi contre le projet de loi travail. Invité sur Europe 1, Pouria Amirshahi évoque sa déception envers l’exécutif : «Si ce gouvernement peut partir, je ne m’en plaindrais pas car j’estime qu’il gouverne mal, qu’il gouverne brutalement. Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège. Pour la première fois, un gouvernement dit que la loi doit s’aligner sur la loi du plus fort.»

10:05

Lycées.

Au moins une douzaine de lycées parisiens font l’objet d’un blocage, total ou filtrant, selon des chiffres partiels communiqués par l’UNL, un des principaux syndicats de lycéens. Par ailleurs, quatre établissements bloqués sont recensés à Marseille, et des mouvements sont notamment en cours à Bordeaux, Lyon, Grenoble, Chambéry, Lille et Caen.

09:18 La loi El Khomri, intox à gogo

Désintox.

Entre partisans et opposants du projet de loi El Khomri, la guerre d’intox continue. «Cette loi n’invente aucun nouveau motif de licenciement», «J’entends dire que les heures supplémentaires ne seront plus majorées. C’est faux», «Comment on va avancer si sur ce projet de loi qui ne les concerne pas, on a la RATP et la SNCF qui se mettent en grève ?»… Revue des dernières contre-vérités énoncées de part et d’autre, ces derniers jours.

(Photo Laurent Troude pour Libération)

La loi El Khomri, intox à gogo

Les enquêteurs particuliers du MH370

«11 Septembre bis»

«Un seul débris ? Ce n’est pas possible. Quand un avion se crashe, on est censé retrouver plusieurs dizaines de morceaux», lance Ghislain Wattrelos. Cet homme de 52 ans, qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans l’avion [quatre Français étaient présents à bord, ndlr], balaye l’idée que la pièce trouvée au Mozambique puisse appartenir au MH370. Parce qu’il «veut savoir pourquoi quelqu’un a décidé de lui enlever sa famille», il a quitté son poste de directeur stratégique au sein du groupe Lafarge il y a deux semaines pour se consacrer à l’enquête. Ce père de famille, persuadé que les autorités «cachent la vérité», a été contacté par des milliers de personnes qui lui proposaient son aide : «Ce sont à 99 % des fous furieux ou des gens qui n’ont aucune compétence.» Ghislain Wattrelos travaille essentiellement avec «cinq à six personnes», experts ou agents secrets, le seul groupe en qui il a confiance. Il dit être aussi contacté par des personnes qui joueraient un double jeu, des espions : «On ne sait jamais s’ils sont avec moi ou pas. Il y a des gens qui cherchent à savoir quelles informations j’ai et ce que je sais.»

Car depuis qu’il s’est constitué partie civile pour forcer l’ouverture d’une information judiciaire en France avec la nomination d’un juge antiterroriste indépendant, Ghislain Wattrelos a accès à des informations confidentielles, et privilégie aujourd’hui la thèse du détournement. Il est persuadé que «quelque chose de jamais vu s’est passé». Selon lui, il y avait dans l’avion des pirates, des passagers ou des membres de l’équipage, qui souhaitaient faire un «11 Septembre bis».

Portrait : Ghislain Wattrelos, vol(é)Ce haut cadre a perdu sa femme et deux de ses enfants dans la disparition toujours inexpliquée du vol de Malaysia Airlines. A lire ici.

Il avance prudemment dans sa démonstration, parce qu’il sait combien la frontière est ténue entre les hypothèses probables, comme celle d’un acte terroriste, et les thèses farfelues qui fleurissent sur Internet. Il évoque l’idée que les Etats-Unis, pour éviter un attentat, auraient pris à distance le contrôle de l’appareil grâce à une technologie secrète et l’auraient dérouté en direction de l’île de Diego Garcia, au sud de l’Inde, qui abrite une puissante base militaire américaine. L’avion aurait été détruit en vol pour dissimuler l’existence de leur technologie. La thèse de Diego Garcia a été popularisée en France par le romancier à succès Marc Dugain dans des articles publiés en 2014. Certains imaginent même que les passagers sont toujours retenus sur l’île.

Xavier Tytelman, membre des «AvGeeks» fait des simulations de vol pour tenter de percer le mystère (Photo. Boris Allin pour Libération)

«Dépressurisation lente »

Mais pour Xavier Tytelman et Gilles Diharce, le scénario Diego Garcia ne tient pas debout. «Plus j’avance et moins j’y crois. Les Américains ont déjà tiré sur un avion iranien en 1988 par erreur [la catastrophe avait fait 290 morts, ndlr], ils n’auraient pas osé recommencer», avance Gilles Diharce. Pour lui, seules trois thèses sont crédibles. Celle d’un incident technique à bord, avec «une dépressurisation lente qui fait perdre connaissance aux passagers et aux pilotes comme lors du vol Helios 522 en Grèce (121 morts)». Celle d’un détournement volontaire par des passagers, «mais pas forcément ­terroristes, ce peut être des personnes qui demandaient l’asile politique, comme lors du vol 961 d’Ethiopian ­Airlines en 1996 [125 morts], ce qui expliquerait qu’Interpol n’ait pas trouvé d’antécédents terroristes parmi les passagers». Et celle du suicide ou d’un geste fou d’un pilote, comme pour la compagnie Germanwings en 2015 (150 morts) : «Dans le rapport officiel, le commandant de bord dit “bonne nuit” à la tour de contrôle ­malaisienne. Puis, alors qu’il devait prendre contact avec le Vietnam, le transpondeur [qui relie l’avion au contrôleur aérien au sol, ndlr] et le système Acars [qui donne des informations techniques sur le moteur ou le fonctionnement général de l’avion] sont coupés une minute plus tard. Ce qui peut rendre suspect le commandant de bord.»

De nouvelles normes pour ne plus perdre les avionsAfin de faciliter les recherches, les futures balises associées aux boîtes noires devraient émettre plus longtemps et à plus grande distance. A lire ici.

Si les autorités malaisiennes ont conclu en janvier 2015 à un accident pour permettre aux familles d’être indemnisées par les assurances, l’enquête est toujours au point mort. Les recherches, dirigées par l’Australie, se poursuivent sur une zone grande comme quatre fois la Belgique (120 000 km2) mais devraient prendre fin en juin. Si les boîtes noires sont retrouvées d’ici là, elles ne livreront de toute façon que l’enregistrement des deux dernières heures du vol, qui a duré au moins sept heures. «On ne saura jamais ce qui s’est véritablement passé», conclut Gilles Diharce.

Texte Cécile Bourgneuf et Gurvan Kristanadjaja

Illustration Emilie Coquard

ProductionLibé SixPlus

Une des deux adolescentes radicalisées est rentrée chez elle, l’autre est toujours recherchée

Louisa, une des deux mineures recherchées pour «fugue inquiétante» depuis samedi, est rentrée chez elle. «Elle a vu sa mère à la télévision et elle a laissé tomber sa copine», a confié son père à France 2. En revanche, la gendarmerie recherche toujours activement l’autre jeune fille en fuite, Israé, également mineure. Les deux lycéennes, présentées comme «radicalisées»,  étaient soupçonnées d’avoir fugué pour rejoindre la Syrie. La gendarmerie avait lancé un appel à témoins sur son compte Twitter en diffusant le portrait des deux adolescentes, estimant qu’elles étaient «susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens et d’utiliser des fausses identités». Depuis, tous les services de police ont également été mobilisés, notamment la police de l’air et des frontières (PAF) et l’Unité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat).

❗️ #AppelàTémoins suite à la fugue inquiétante en #HauteSavoie de 2 mineures radicalisées #StopDjihadisme#MerciRTpic.twitter.com/VpByxwf6tP

— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 5 mars 2016

Plusieurs dizaines d’appels ont été réçus ce week-end sur la plateforme opérationnelle mise en place. «Des portes s’ouvrent et d’autres se referment, indique la gendarmerie. L’appel à témoins permet d’avoir de nouvelles pistes, mais rien de concret». Israé a été aperçue pour la dernière fois en compagnie de Louisa vendredi 4 mars, vers 13 heures, à la sortie de son établissement scolaire à Seynod, dans la banlieue d’Annecy. «Elles avaient pour projet de prendre un train pour Paris depuis Chambéry», a expliqué le parquet d’Annecy. Selon la gendarmerie, elles auraient pu également quitter la région en auto-stop. 

De leur côté, les parents des deux fugueuses ont lancé des appels dans la presse pour tenter de ramener leurs filles à la raison. Israé avait déjà tenté de rejoindre la Syrie il y a deux ans. Depuis, elle a été placée en foyer et fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire. «Il y a eu une rechute il n’y a pas longtemps et là, on a l’impression que ça recommence, a expliqué la mère de la jeune fille au Parisien. Ils lui avaient mis dans la tête qu’elle devait partir aider les enfants en Syrie, pour servir une bonne cause». La même mesure avait été prise en urgence samedi pour Louisa. Selon le ministère de l’Intérieur, 867 adolescentes ont déjà été signalées pour «radicalisation». Le retour de Louisa devrait permettre aux enquêteurs de recueillir des éléments permettant de remonter jusqu’à Israé. 

LIBERATION

Les fils Trump, braconniers d’Afrique protégés par la loi et par papa

La chasse aux grands animaux protégés est un passe-temps réservé aux super-riches, souvent Occidentaux en mal de sensations fortes. On se souvient de Walter Palmer, un dentiste du Minnesota qui avait massacré l’un des plus célèbres lions du Zimbabwe, Cecil, en juillet 2015, contre un chèque de 55 000 dollars. Comme lui, les fils du milliardaire candidat républicain à la Maison blanche, Donald Trump, braconnent en Afrique depuis de nombreuses années. Mais alors que l’action de Walter Palmer avait ému le monde entier, le passe-temps morbide d’Eric et Donald Junior Trump ne semble pas choquer outre mesure (malgré une pétition), en pleine primaire américaine. «Pas sûr que [l’information] défrise l’Américain moyen du middle west, pro armes à feu et pas vraiment concerné par ce qui se passe à l’autre bout de la planète. En fait, pas sûr que ça change quoi que ce soit dans la campagne à l’investiture républicaine aux Etats-Unis», se désole le quotidien régional Sud Ouest, qui relate samedi les «exploits» des bambins Trump : ici un léopard fraîchement abattu, là un crocodile pendu, une queue d’éléphant, un blaireau, parfois deux, et autres joyeusetés qui excitent sans doute les fans de chasse. «Mes fils aiment chasser. Ils sont membres de la NRA [la National rifle association, puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis, ndlr], très fièrement. Je suis un grand croyant dans le deuxième amendement», aurait récemment justifié papa Trump, comme si le droit de porter des armes à feu dans son pays autorisait le pékin à s’en servir contre des animaux dans un autre. En décembre 2015, les Etats-Unis avaient classé les lions d’Afrique et d’Inde parmi les espèces animales «en danger», notant un déclin spectaculaire de ces grands félins, dont il ne resterait que 20 000 spécimens dans le monde. Malheureusement, les riches clients de ces chasses (encadrées) très lucratives pour leurs organisateurs, sont très peu souvent poursuivis par les Etats elles ont lieu. Comme il ne «savait pas» qu’il était en infraction, et parce qu’il disposait des «bons papiers» pour chasser Cecil, Walter Palmer n’a finalement jamais été inquiété, et peu de chance que ce soit le cas pour les fils Trump. 

Tristan Berteloot

Les barbelés de l’Europe précipitent la crise humanitaire en Grèce

«Cher(e) ami(e) venu(e) d’Orient, lors de ton long et difficile périple vers ton destin, tu t’es trouvé dans notre ville. Cette ville hospitalière de Trikala, qui se trouve au centre de la Grèce. Les habitants de la ville, la mairie et les autorités te souhaitent la bienvenue et te promettent de faire tout leur possible pour que ta présence ici soit sécurisée, dans les meilleures conditions d’hygiène possible» : ainsi débute la lettre du maire de Trikala, publiée lundi dans la presse locale après l’arrivée soudaine de plusieurs centaines de migrants qui font route vers le nord de la Grèce avec l’espoir assez vain de pouvoir encore franchir les frontières d’un pays désormais entouré de barbelés.

La générosité spontanée des autorités de cette petite ville grecque souligne encore plus cruellement l’égoïsme des autres nations européennes, dont l’intransigeance face aux migrants est en train de précipiter la Grèce dans une crise humanitaire sans précédent.

Ce mardi, c’est au tour du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de tirer la sonnette d’alarme, dénonçant l’absence de collaboration des gouvernements européens face à une «Grèce déjà en désarroi» (suite à la crise économique auquel le pays est confronté depuis plus de cinq ans). «Les récentes fermetures des frontières causent des souffrances inutiles et sont en contradiction avec les principes de l’Europe et tous les standards internationaux», rappelle encore l’organisation internationale.

Compte-gouttes

Face à la fronde d’un groupe de pays d’Europe centrale conduit par l’Autriche, qui refusent ou veulent limiter le nombre de migrants sur leur sol, la situation s’est encore dégradée en Grèce ces derniers jours.

25 000 migrants se trouvent pour l’instant coincés en Grèce, dont 8 500 à Idomeni, à la frontière greco-macédonienne, où des incidents ont éclaté lundi quand les réfugiés ont cherché à passer en force malgré les barbelés déployés le long des deux pays à l’initiative de Skopje.

Seule une poignée de Syriens et d’Irakiens sont autorisés désormais à franchir la frontière, au compte-gouttes. Les Afghans, qui partageaient jusqu’à récemment ce «privilège», ont rejoint le groupe des «indésirables», que l’Europe rejette. En soi, ce tri par nationalité est déjà une trahison des principes du droit d’asile, «qui doit être accordé sur une base individuelle, car dans certaines circonstances, un Algérien ou un Iranien peut tout autant avoir des raisons légitimes de craindre pour sa vie dans son pays d’origine» déplore une humanitaire jointe au téléphone à Athènes.

L’Europe va-t-elle s’effondrer à Idomeni ? L’attitude de certains pays européens face à la crise migratoire a déjà marqué un reniement des idéaux fondateurs.

«Agence de voyage»

Non content d’avoir organisé une réunion sur la crise migratoire sans inviter la Grèce, le chancelier autrichien, Werner Faymann, a récidivé en accusant dimanche Athènes de se comporter «comme une agence de voyage» en laissant les migrants remonter vers le nord de l’Europe.

«La Grèce ne peut gérer seule la situation», rétorque indirectement le HCR, qui rappelle que, malgré les promesses faites en septembre par les pays européens, seuls 325 migrants ont effectivement été relocalisés en cinq mois à partir de la Grèce. Un chiffre dérisoire, alors même que la vague migratoire se poursuit : sur les deux premiers mois de l’année, 131 724 migrants ont traversé la Méditerranée, parmi lesquels 122 637 sont arrivés en Grèce.

Si sévères avec les Grecs, qui ne bénéficient que du soutien affiché d’Angela Merkel, les Européens se montrent bien plus timorés lorsqu’il s’agit de critiquer la Turquie, d’où arrivent pourtant tous ces naufragés. Certes Ankara a, ces derniers temps, montré quelques signes de bonne volonté en arrêtant et en traduisant devant la justice certains passeurs, mais les faux gilets de sauvetage sont toujours en vente à Izmir, «aux yeux de tous, et même dans des boucheries», selon le quotidien grec Kathimerini.

Le sommet Europe-Turquie prévu lundi prochain à Bruxelles permettra-t-il de changer la donne et de desserrer l’étau sur la Grèce ? En attendant Athènes multiplie les ouvertures de centres provisoires et compte sur la bonne volonté et la générosité des habitants pour faire face à cette tragédie humaine.

Maria Malagardis

Les brigades anti-criminalité désormais équipées de fusils d’assaut

Deux cent quatre fusils d’assaut, 1 474 casques et visières balistiques, 1 835 gilets pare-balles : le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a présenté ce lundi le nouveau matériel fourni aux brigades anticriminalité (BAC) de la préfecture de Paris dans le cadre du plan BAC-PSIG 2016.

«Le seul fait d’incarner l’autorité publique, par l’uniforme que vous portez, suffit à faire de vous des cibles. Certains des criminels auxquels vous êtes confrontés n’hésitent plus désormais à faire usage contre vous d’armes lourdes, de véritables armes de guerre contre lesquelles vous devez disposer de moyens de riposte et de protection adaptés», a déclaré le ministre aux policiers présents lors de cette présentation dans le commissariat du 20e arrondissement de Paris.

Les BAC seront également équipées de 241 boucliers balistiques souples, qui avec les gilets pare-balles permettront de résister aux Kalachnikov. Les fusils d’assaut HK G 36, délivrés aux BAC, étaient jusqu’à présent réservés aux forces d’intervention d’élite. Ces nouveaux moyens, dont les livraisons s’étalent jusque fin juin, comptent aussi 116 pistolets à impulsion électrique (Taser), 134 lanceurs de balle de défense, 981 bâtons télescopiques de défense, 25 200 munitions de défense courte portée.

Le tout pour un montant de «17 millions d’euros», a précisé le ministre de l’Intérieur qui était accompagné de la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin. «Il était nécessaire que vous soyez en mesure de répliquer aux tirs d’armes de type Kalachnikov que certains criminels n’hésitent désormais plus à utiliser contre vous», a déclaré le ministre.

Ces dotations entrent dans le cadre du plan BAC-PSIG 2016. «Les BAC et les PSIG (Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, ndlr) doivent en effet pouvoir intervenir le plus rapidement possible en renfort des premières patrouilles engagées, notamment lorsque nous sommes confrontés à des tueries de masse», a souligné Bernard Cazeneuve.

«Une telle exigence impose bien sûr un maillage resserré, ainsi qu’une articulation très fine entre police et gendarmerie, afin que l’ensemble du territoire soit couvert. C’est là mon objectif principal, et je dirai même que c’est mon obsession», a-t-il ajouté.

Alliance veut des le même matériel pour tous les policiers

«On ne va pas bouder notre plaisir sur le matériel qui arrive et qui était absolument nécessaire. Maintenant, il faut que les fonctionnaires qui sont dotés de ces équipements soient en capacité de les utiliser, donc il va falloir faire un gros effort sur la formation. Ça va être le défi d’aujourd’hui», a réagit Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d’Unité SGP-FO.

«Les primo intervenants ce ne sont pas que les BAC. Ce sont aussi les effectifs du service général et ils n’auront pas tous ces moyens-là», a nuancé Fabien Vanhemelryck, secrétaire national d’Alliance. Pour ce syndicaliste, «le « bleu » est une cible à part entière : nous souhaitons ce matériel pour l’ensemble des effectifs».

Les policiers de la BAC avaient fait en 2011 l’objet d’une étude du sociologue Eric Fassin, laquelle étude soulignait alors les dérives, l’inefficacité, voire la contre-productivité de cette police.

A lire aussi : BAC : les flics mis en examen

AFP

Rando urbaine, ciné, expos : La To-Do-List du week-end en banlieue

Rando urbaine, ciné, expos : La To-Do-List du week-end en banlieue
Exposition « Mécatronic » au Centre des arts d’Enghien-les-Bains / © CDA Enghien-les-Bains

Week-end très urbain entre expos, rando en ville, ciné (etc.). On a quand même trouvé une idée de sortie en plein air – pour ramasser les cochonneries des citadins en goguette.

VENDREDI

Idée #1 : 3 concerts en 1 chez Mains d’Oeuvres (Saint-Ouen, 93)

Pourquoi ce concert pour commencer le week-end ? Parce que… Lenparrot, Pépite & Marie Mathématique ce sont 3 groupes entre pop, électro et chanson à des milliers de kilomètres des sentiers battus, parce que Piiaf, qui co-organise avec Vinyle rouge la soirée, est la plus cool des webradios musicales, parce qu’on a la classe parisienne au-delà du périph et ça, ça vaut tout l’or du monde… pour moins de 10€ en plus.

Infos pratiques : Mains d’Oeuvres, 1 Rue Charles Garnier, 93400 Saint-Ouen. Métro Garibaldi (L13). Résa et détails pratiques ici.

Idée #2 : « And the winner is… » Soirée Oscars (Chilly-Mazarin, 91)

Tout le monde n’a d’yeux que pour le beau Léo, ce « Revenant » qui pour arracher la statuette dorée n’a pas hésité à passer quelques nuits dans des carcasses d’animaux, à se baigner dans des rivières glacées et à manger du foie de bison cru… Que de chemin parcouru depuis l’inoubliable Gilbert Grape ! Mais bon, il n’y a pas que lui. Le cinéma François Truffaut de Chilly-Mazarin s’intéresse justement à une autre course à l’Oscar, celle des « petits » – par la taille du moins – à savoir les courts métrages, c’est-à-dire les films de moins d’une heure. Il y a cinq « short films » en lice, mis à la queue leu leu ça fait 100 minutes de cinéma. C’est ce soir et ce soir seulement, en banlieue.

  • Ave Maria, réalisé par Basil Khalil [Palestine, France, Allemagne – 2015 – 15min – VO]
  • Day One, réalisé par Henry Hughes [Etats-Unis – 2014 – 25min – VO]
  • Alles wird gut (Tout ira bien), réalisé par Patrick Vollrath [Autriche – 2015 – 30min – VO]
  • Shok (Ami), réalisé par Jamie Donoughue [Kosovo, Royaume-Unis – 2015 – 21min – VO]
  • Stutterer (Bègue), réalisé par Benjamin Cleary [Royaume-Unis, Irlande – 2015 – 12min – VO]

Infos pratiques : Soirée Oscars au cinéma François Truffaut à Chilly-Mazarin / Tarif : 4€ / Toutes les infos sur www.cinetruffaut.fr

SAMEDI

Idée #3 : Rando à travers Nanterre et La Défense (92)

Il fut un temps où La Défense n’était, avec ses fermes, ses bidonvilles, ses terrains militaires et ses pavillons épars, que la banlieue de Nanterre. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts de la Seine et, du Général à Tonton, quatre présidents ont fait de ce quasi no-man’s land le plus grand quartier d’affaires d’Europe. Cependant que la ville de Nanterre – berceau de Lutèce, selon les historiens – devenait le Camerone du communisme made in 92 et le laboratoire d’un certain urbanisme. Tout cela est passionnant. Et c’est l’objet d’une randonnée organisée par l’association A travers Paris à travers les rues, esplanades et cités.

Infos pratiques : Rando « Entre ciel et Nanterre » samedi à 15h. Rendez-vous en haut des escaliers de la grande Arche de La Défense (RER A/M1/T2). Vos guides seront Gaëlle (06 59 05 05 69) et Arielle (06 61 74 34 88) / Rando gratuite mais dons bienvenus…

nanterre.jpg

Idée #4 : La laideur s’affiche sans fard chez 60 AdaDA (Saint-Denis, 93)

Une quinzaine d’artistes plasticiens, certains tout jeunes, d’autres déjà confirmés, s’exposent dans la galerie dyonisienne qui monte, le 60 AdaDa, sur le thème de la laideur. En cinquante œuvres (peintures, vidéos, sculptures, lithographies…) ils explorent un thème difficile. Leur but, selon Sacha Ménard, le commissaire de l’expo et par ailleurs artiste en résidence dans le tout voisin 6B, est de « rejeter les images superficielles lisses, dont nous sommes abreuvés. » Ici, exit les femmes photoshopées. Au-delà de cette évidence, on sent poindre chez Sacha une fascination pour le dégoût. Ce que nous ne trouvons pas sans séduction.

Infos pratiques : Expo « Laideur : fascination et aversion » à la galerie 60 AdaDa à Saint-Denis (93) / Entrée libre / Plus de détails sur www.60adada.org

DIMANCHE

Idée #5 : Un cabinet de curiosités mécaniques (Enghien-les-Bains, 95)

C’est un peu le docteur Frankenstein des marionnettes électroniques. L’œuvre de Zaven Paré est à découvrir jusqu’au 20 mars au Centre des arts d’Enghien-les-Bains. L’expo, qui se présente comme un cabinet de curiosités mécaniques, abrite entre autres choses un chœur de 10 enfants qui murmurent, la relique d’un dieu éléphant robotisé et 28 antennes de voitures qui ont le trac.

Infos pratiques : Expo « Mécatronic » au Centre des arts d’Enghien (95) jusqu’au 20 mars / Le dimanche de 14h à 18h / Entrée libre / Tous les détails sur www.cda95.fr

Idée #6 : Opération nettoyage de forêt avec les Mountain Bikers de Barbizon (77)

La forêt de Fontainebleau est, nous en avons tous fait le triste constat un jour, confondue avec une décharge par de nombreux randonneurs, vététistes et autres professionnels du BTP… Ce dimanche, les « brigades vertes » de la Mountain Bikers Association du 77 organisent, avec l’Office National des Forêts, une journée de collecte des ordures.

Infos pratiques : Rendez-vous à 9h30 sur le parking du restaurant « L’auberge de la Caverne des Brigands » à Barbizon. Si vous souhaitez participer à cette opération, il vous suffit d’envoyer un mail à l’adresse suivante : guigui.vanoud@free.fr

Découvrez nos autres idées pour sortir dans Paris extra-muros sur www.enlargeyourparis.fr

Les victoires du classique sacrent Chamayou et Deshayes

Les victoires de la musique classique ont élu mercredi soir leur cortège de stars et révélations instrumentales et lyriques dans la Halle aux grains de Toulouse. Cette 23édition, animée pour la première fois par Claire Chazal et Frédéric Lodéon, a décerné six victoires et une victoire d’honneur au pianiste Menahem Pressler. Les récompenses consacrent des talents émergents (révélations) et confirmés. Les révélations sont élues pour moitié par les professionnels et pour moitié par le grand public, invité à voter en ligne. Un collège de 300 professionnels (musiciens, producteurs de disques et de concerts, chefs d’orchestres, critiques) élit les lauréats «confirmés».

A donc été consacrée cette année pour la révélation soliste instrumentale la trompettiste Lucienne Renaudin Vary, 17 ans. La Mancelle, aussi habile en jazz, était opposée à la violoniste Camille Bertholet et à l’altiste Adrien Boisseau. La Révélation artiste lyrique échoit à la soprano Elsa Dreisig, Franco-Danoise passée par le Conservatoire de Paris et la Hochschule de Leipzig. 

La victoire de l’artiste lyrique pour Karine Deshayes

La victoire du meilleur compositeur a été remportée par Philippe Hersant pour Cantique des trois enfants dans la fournaise, une commande de Radio France créée mi-mai à Abbeville, «en n’utilisant que des instruments d’époque et en m’inscrivant ouvertement dans une tradition baroque», expliquait le compositeur à Radio France.

Le meilleur enregistrement n’est allé ni à Julie Fuchs (artiste lyrique 2014) pour Yes, ni à Sabine Devieilhe pour The Weber Sisters, mais à Philippe Jordan, le directeur de la musique de l’Opéra de Paris, qui a enregistré pour Erato la Valse et Daphnis et Chloé de Ravel avec l’Orchestre et les chœurs de l’Opéra de Paris.

Pour les deux catégories reine, c’est d’abord la mezzo-soprano Karine Deshayes qui a reçu la victoire de l’artiste lyrique. Deshayes, actuellement en récital, donnera une Carmen à Avignon en juin. Elle dame le pion à une autre mezzo, Marianne Crebassa, et au baryton Stéphane Degout.

Et c’est le pianiste toulousain Bertrand Chamayou qui a reçu, presque à demeure, la victoire du soliste instrumental, pour son intégrale des pièces pour piano de Ravel (Erato). Au détriment du pianiste Adam Laloum et de la flûtiste Magali Mosnier.

Prestigieux invités

Le concert des victoires invite des musiciens brillants, comme cette année au côté du pianiste Menahem Pressler (92 ans) le benjamin du clavier Julian Trevelyan, 17 ans, lauréat du concours Long-Thibaud-Crespin 2015. La soprano russe Olga Peretyatko, la basse russe Ildar Abdrazakov et le ténor américain Charles Castronovo étaient également sur le plateau, avec le violoniste Nicolas Dautricourt et l’orchestre et les chœurs du Capitole dirigés par Tugan Sokhiev.

L’an dernier, l’émission avait réuni 1,5 million de téléspectateurs, soit 200 000 de plus qu’en 2014. Le palmarès avait distingué la soprano à la voix aérienne Sabine Devieilhe et le violoncelliste Edgar Moreau comme artistes de l’année, tandis que les révélations récompensaient le jeune claveciniste Jean Rondeau et le ténor Cyrille Dubois.

LIBERATION