Donald Trump, place aux actes

Le président américain Donald Trump, le 22 janvier 2017 à la Maison Blanche, à Washington
Le président américain Donald Trump, le 22 janvier 2017 à la Maison Blanche, à Washington

De l’immigration à l’énergie en passant par la diplomatie, le président des Etats-Unis Donald Trump attaque sa première semaine au pouvoir avec la volonté affichée de multiplier les décrets et les initiatives pour traduire dans les faits ses slogans de campagne.

« Nous allons signer sans relâche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, et même chose la semaine suivante », a-t-il averti à New York il y a dix jours, lors de son unique conférence de presse depuis son élection.

Après un premier week-end à la Maison Blanche marqué par des manifestations massives d’opposants, à Washington et ailleurs, le président républicain veut agir vite. A court terme, il devrait cependant se heurter à un obstacle de taille : son équipe est loin d’être opérationnelle.

L'équipe de Donald Trump à la Maison Blanche prête serment, le 22 janvier 2017 à Washington © MANDEL NGAN AFPL'équipe de Donald Trump à la Maison Blanche prête serment, le 22 janvier 2017 à Washington © MANDEL NGAN AFP
L’équipe de Donald Trump à la Maison Blanche prête serment, le 22 janvier 2017 à Washington © MANDEL NGAN AFP

Seuls deux membres de son administration -James Mattis à la tête du Pentagone et John Kelly secrétaire à la Sécurité intérieure- ont à ce jour été confirmés par le Sénat. Mais la voie semble désormais dégagée pour l’un des principaux d’entre eux : Rex Tillerson, ancien patron d’ExxonMobil, choisi pour diriger la diplomatie américaine.

L’exécutif américain est jusqu’ici resté très évasif sur le contenu des décrets à venir, comme sur le calendrier.

Il pourrait en particulier remettre en cause le programme « DACA », mis en place par Barack Obama en 2012 et qui a permis à plus de 750.000 clandestins arrivés jeunes sur le territoire d’obtenir des permis de séjour et de travail.

– Remaniement à la Cour suprême –

James Mattis signe la lettre le confirmant au poste de secrétaire à la Défense, le 20 janvier 2017 à Washington © JIM WATSON AFPJames Mattis signe la lettre le confirmant au poste de secrétaire à la Défense, le 20 janvier 2017 à Washington © JIM WATSON AFP
James Mattis signe la lettre le confirmant au poste de secrétaire à la Défense, le 20 janvier 2017 à Washington © JIM WATSON AFP

Sur l’environnement et le climat, l’administration Trump a juré de mettre fin à « la guerre contre le charbon » et pourrait revenir sur nombre de réglementations mises en place par l’administration Obama. Elle pourrait aussi réorienter de manière significative l’allocation de fonds à l’international destinés à la lutte contre le changement climatique.

M. Trump a également promis qu’il annoncerait dans les deux semaines à venir le nom de celui qu’il entend proposer pour remplacer, à la Cour suprême, le juge Antonin Scalia, précisant qu’il disposait d’une liste de 20 candidats.

« Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai été élu. Les habitants de ce pays ne supportaient plus ce qui se passait à la Cour suprême ».

Pour nombre d’initiatives de taille, telle que la construction d’un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, devenue une promesse de campagne emblématique, il devra passer par la case Congrès, qui seul est en mesure de débloquer les fonds pour un chantier dont les contours restent à déterminer.

Source d’intenses spéculations, une annonce imminente sur la promesse controversée de transférer l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem n’était pas à l’ordre du jour, selon la Maison Blanche.

– Martin Luther King encore là –

L'administration du président Donald Trump © Christopher HUFFAKER, Gillian HANDYSIDE, Kun TIAN AFPL'administration du président Donald Trump © Christopher HUFFAKER, Gillian HANDYSIDE, Kun TIAN AFP
L’administration du président Donald Trump © Christopher HUFFAKER, Gillian HANDYSIDE, Kun TIAN AFP

Une telle initiative romprait avec la politique de la majorité de la communauté internationale -y compris des Etats-Unis- selon laquelle le statut de Jérusalem, dont la partie orientale est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat, doit se régler par la négociation.

L’exécutif a par ailleurs exclu dimanche que le nouveau président américain, dont le patrimoine et les revenus sont entourés d’un épais mystère, rende publique sa déclaration d’impôt.

« Il ne publiera pas sa déclaration d’impôts. Ce sujet a été abordé durant la campagne et cela n’intéressait pas les gens », a lancé Kellyanne Conway, sa proche conseillère.

Dès vendredi, quelques minutes à peine après avoir pris possession du Bureau ovale, M. Trump avait signé ses premiers décrets à portée plutôt symbolique.

Comme ses prédécesseurs avant lui, il avait déjà changé plusieurs éléments de décoration dans ce lieu symbolique du pouvoir américain.

Les rideaux pourpres ont été remplacés par des rideaux dorés. L’immense tapis installé par Barack Obama à son arrivée, qui était composé sur ses bords de citations d’anciens présidents américains (dont Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt), a aussi été enlevé.

Le buste de Martin Luther King, lui, est toujours à sa place.

De même, le célèbre « Resolute desk », utilisé par les présidents depuis des décennies, est toujours à sa place. Sur une célèbre photo de 1962, c’est de sous ce bureau que regarde le petit John Jr Kennedy, tandis que son père travaille.

23/01/2017 07 :15 :41 – Washington (AFP) – © 2017 AFP

Open d'Australie: après la secousse Djokovic, les répliques Murray et Kerber

Le Britannique Andy Murray battu par l'Allemand Mischa Zverev à l'Open d'Australie, le 22 janvier 2017
Le Britannique Andy Murray battu par l’Allemand Mischa Zverev à l’Open d’Australie, le 22 janvier 2017

Après la secousse de l’élimination de Novak Djokovic, l’Open d’Australie a subi deux répliques avec la chute des N.1 mondiaux Andy Murray et Angelique Kerber, dimanche à Melbourne, où Roger Federer a poursuivi son parcours.

LES RÉPLIQUES

Battu par le 50e mondial, Mischa Zverev, en quatre sets 7-5, 5-7, 6-2, 6-4, Murray a laissé passer une belle occasion de soulever enfin le trophée après cinq échecs en finale. Car depuis la défaite de Djokovic, tenant du titre, contre l’Ouzbek Denis Istomin, 117e mondial, un boulevard semblait s’être ouvert pour qu’il poursuive sa marche triomphale de la fin 2016.

Murray connaissait depuis longtemps son adversaire, frère aîné de l’espoir Alexander Zverev, pour l’avoir fréquenté chez les juniors. Il a pourtant été complètement désarçonné par le style ultra offensif du gaucher allemand, fondé sur la conquête systématique du filet.

L'Allemande Angélique Kerber lors de son 8e de finale perdu face à l'Américaine Coco Vandeweghe, le 22 janvier 2017 à l'Open d'Australie © SAEED KHAN AFPL'Allemande Angélique Kerber lors de son 8e de finale perdu face à l'Américaine Coco Vandeweghe, le 22 janvier 2017 à l'Open d'Australie © SAEED KHAN AFP
L’Allemande Angélique Kerber lors de son 8e de finale perdu face à l’Américaine Coco Vandeweghe, le 22 janvier 2017 à l’Open d’Australie © SAEED KHAN AFP

Zverev, 29 ans, est monté pas moins de 119 fois (70 points marqués), réussissant des coups spectaculaires grâce à son agilité et à son sens de l’anticipation. Mis constamment sous pression, l’Écossais a manqué beaucoup de passings et de retour (66 fautes directes).

La dernière fois qu’un Grand Chelem avait perdu ses deux têtes d’affiche avant les quarts de finale, c’était en 2004 à Roland-Garros (Roger Federer et Andy Roddick).

Kerber a donné l’impression d’abandonner sa couronne sans vraiment combattre. Elle a été complètement débordée par la puissante Américaine Coco Vandeweghe, 35e à la WTA, 6-2, 6-3. Serena Williams est désormais en course pour récupérer la première place mondiale.

LE COMBAT

L'Américaine Coco Vandeweghe fête sa victoire face à l'Allemande Angelique Kerber à l'Open d'Australie, le 22 janvier 2017 à Melbourne © WILLIAM WEST AFPL'Américaine Coco Vandeweghe fête sa victoire face à l'Allemande Angelique Kerber à l'Open d'Australie, le 22 janvier 2017 à Melbourne © WILLIAM WEST AFP
L’Américaine Coco Vandeweghe fête sa victoire face à l’Allemande Angelique Kerber à l’Open d’Australie, le 22 janvier 2017 à Melbourne © WILLIAM WEST AFP

Ca n’a pas été le même récital qu’au tour précédent contre le Tchèque Tomas Berdych, mais Roger Federer a aussi tiré une leçon importante de sa victoire sur le Japonais Kei Nishikori, 5e mondial : il est capable de tenir physiquement dans une longue bagarre en cinq sets 6-7 (4/7), 6-4, 6-1, 4-6, 6-3.

Mené 1-5 dans le premier, le Suisse est remonté au score sans parvenir à conclure dans le tie-break. Pas découragé, il a imposé son service (24 aces) et son coup droit (26 gagnants) et aurait pu terminer en quatre manches avec un peu plus de réussite.

Dans la cinquième, Nishikori a paru diminué par une douleur à la hanche. Federer, lui, était encore en pleine forme. « Je me suis dit que j’avais bien travaillé à l’intersaison », a raconté le champion aux 17 titres du Grand Chelem, dont les chances d’en décrocher un 18 ont augmenté avec les défaites de ses deux grands rivaux.

LES CHIFFRES

3 tie-breaks gagnés par le Suisse Stan Wawrinka pour battre l’Italien Andreas Seppi en trois sets.

0 set perdu en quatre matches par l’Américaine Venus Williams, victorieuse de l’Allemand Mona Barthel.

81% de points marqués derrière sa première balle par le Français Jo-Wilfried Tsonga, qui a dominé l’invité-surprise des huitièmes de finale, le Britannique Daniel Evans.

4 quarts de finale en Grand Chelem, un dans chaque tournoi, pour la Russe Anastasia Pavlyuchenkova, qualifiée aux dépens de sa compatriote Svetlana Kuznetsova.

9 fautes directes seulement, en deux sets, de l’Espagnole Garbiñe Muguruza, 7e mondiale, face à la Roumaine Sorana Cirstea.

LE FRANÇAIS

Jo-Wilfried Tsonga a écarté avec autorité l’invité-surprise des huitièmes, le Britannique Daniel Evans, 51e mondial, en quatre sets, et défiera le Suisse Stan Wawrinka dans son cinquième quart à Melbourne.

Simple messieurs (8es de finale) :

Mischa Zverev (GER) bat Andy Murray (GBR/N.1) 7-5, 5-7, 6-2, 6-4

Roger Federer (SUI) bat Kei Nishikori (JPN) 6-7 (4/7), 6-4, 6-1, 4-6, 6-3

Stan Wawrinka (SUI/N.4) bat Andreas Seppi (ITA) 7-6 (7/2), 7-6 (7/4), 7-6 (7/4)

Jo-Wilfried Tsonga (FRA) bat Daniel Evans (GBR) 6-7 (4/7), 6-2, 6-4, 6-4

Simple dames (8es de finale) :

Coco Vandeweghe (USA) bat Angelique Kerber (GER) 6-2, 6-3

Garbine Muguruza (ESP/N.7) bat Sorana Cirstea (ROM) 6-2, 6-3

Venus Williams (USA/N.13) bat Mona Barthel (GER) 6-3, 7-5

Anastasia Pavlyuchenkova (RUS/N.24) bat Svetlana Kuznetsova (RUS/N.8) 6-3, 6-3

22/01/2017 15 :21 :35 – Melbourne (AFP) – © 2017 AFP

L'Amérique anti-Trump laisse éclater sa colère à Washington

Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d'investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington
Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d’investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington

Poubelles et voitures incendiées, vitrines brisées et grenades lacrymogènes : les rues d’ordinaire très aseptisées du centre de Washington ont été le théâtre de scènes d’émeutes vendredi, lorsque plusieurs centaines de manifestants anti-Trump ont violemment affronté la police, en marge de l’investiture du président américain.

Visages masqués par un foulard noir, encapuchonnés ou portant des masques à gaz, entre 500 et 1.000 personnes ont brisé des vitrines et caillassé la police en tenue anti-émeute sur K Street, une artère située à quelques encablures de la Maison Blanche.

Les quelque 200 policiers qui ont essuyé des jets de pierres et de briques ont tenté de les disperser en tirant plusieurs dizaines de grenades lacrymogènes.

Une fumée âcre prenait à la gorge en milieu d’après-midi sur ces deux pâtés de maison survolés par un hélicoptère de la police, jonchés de poubelles calcinées, de bris de verre, de boîtes à journaux métalliques et de cartouches.

Une limousine noire figurait parmi les véhicules incendiés.

Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d'investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFPHeurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d'investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP
Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d’investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP

« Quatre ans à se battre », pouvait-on lire sur la pancarte brandie par une manifestante masquée, en référence au mandat à venir de Donald Trump, devenu quelques heures plus tôt le 45e président des Etats-Unis.

Nombre de manifestants visaient directement Donald Trump, mais une minorité non négligeable semblait s’être agrégée au mouvement tout en ayant d’autres revendications, notamment pour les droits des minorités.

– ‘J’ai peur’ –

Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d'investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFPHeurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d'investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP
Heurts entre manifestants et policiers après la cérémonie d’investiture de Donald Trump, devenu le 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP

A l’instar de Raven Devanney, jeune femme blonde de 19 ans qui reprend son souffle sous un abribus tagué de l’inscription « Nous le peuple », après une charge de la police.

« Je suis là pour soutenir les droits des femmes, des musulmans, des personnes de couleur, des immigrants, des homosexuels. Bref, pour conserver tout ce pour quoi on s’est battus cette dernière décennie », assure-t-elle, flanquée d’une casquette « Rendre l’Amérique de nouveau gay », jeu de mot sur le slogan de Donald Trump « Rendre à l’Amérique sa grandeur ».

« J’ai peur que Trump ne renverse tout un tas de droits que nous avons acquis », ajoute cette étudiante venue de Boston en réajustant son foulard sur son nez, tout en déplorant les violences du jour.

Les incidents, faits d’un « petit groupe de manifestants » selon la maire de Washington Muriel Bowser, ont conduit la police à procéder à 217 arrestations.

Plus tôt, des affrontements moins violents avaient opposé la police et plusieurs centaines de jeunes, portant pour nombre d’entre eux vestes à capuche et foulards noirs caractéristiques du groupe Black Block, un mouvement radical et souvent violent.

Des vitrines avaient déjà été brisées et des voitures endommagées.

« Les dégâts matériels ne me dérangent pas », a expliqué sur place Scout Holiday, 21 ans, une étudiante à l’université du Michigan.

« C’est ce qui arrive quand les gens sont en colère, et il y a beaucoup de raisons d’être en colère aujourd’hui ».

– « Honte » –

Le reste des marches et rassemblements qui ont émaillé la journée d’investiture présidentielle à Washington se sont déroulées dans le calme, si ce n’est quelques invectives verbales entre partisans des deux camps.

Un homme regarde une vitre brisée lors d'une manifestation anti-Trump, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFPUn homme regarde une vitre brisée lors d'une manifestation anti-Trump, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP
Un homme regarde une vitre brisée lors d’une manifestation anti-Trump, le 20 janvier 2017 à Washington © Andrew CABALLERO-REYNOLDS AFP

Sammy Lett, venu en bus du Wisconsin et emmitouflé dans un grand drapeau arc-en-ciel de la communauté homosexuelle, a ainsi résumé les raisons de sa présence dans la capitale : « Tous ceux qui ne sont pas des hommes blancs hétérosexuels ont des raisons d’être inquiets ».

Non loin de Pennsylvania avenue, la grande avenue reliant la Maison Blanche au Congrès, des anti-Trump bloquaient le passage aux pro-Trump venus applaudir leur champion.

« Honte, honte », criaient les premiers au passage des partisans du nouveau président, pour la plupart coiffés de casquettes ou de bonnets aux couleurs de la campagne Trump.

« Je veux joindre ma voix à tous ceux qui s’élèvent contre le racisme, le sexisme, l’oppression sous toutes ses formes et travaillent pour un monde meilleur », a affirmé Nadine Block, une quinquagénaire de Washington.

Daniel, 19 ans, est lui venu de New York protester contre « l’oligarchie » et « pousser le spectre politique américain vers la gauche », a-t-il expliqué, arborant des autocollants en faveur de Bernie Sanders, le rival malheureux d’Hillary Clinton à la primaire démocrate.

En fin d’après-midi, la maire de Washington a affirmé que Washington était prête pour d’éventuel « événements » dans la soirée.

21/01/2017 01 :25 :54 – Washington (AFP) – © 2017 AFP

Italie : l'avalanche dans les Abruzzes déclenchée par un séisme ?

Vu du ciel, l’hôtel Rigopiano, charmante auberge de bois avec piscine chauffée et sauna située près de Farindola, dans les Abruzzes, n’est plus qu’un amas de débris recouverts d’une épaisse couche de neige. Le choc a été si violent que la structure s’est déplacée d’une dizaine de mètres. Les images diffusées par la chaîne de télévision Rai News montrent le hall en partie dégagé, mais par endroits la neige et les décombres s’accumulent jusqu’au plafond. D’après les premiers témoignages recueillis auprès des services de secours dépêchés sur place, une énorme coulée de neige, très vite mêlée de roche et de terre, est descendue de la pente, s’est abattue sur l’hôtel, et a provoqué son effondrement en le submergeant. Outre la neige, des arbres déracinés, de la roche et de la glace sont tombés sur l’établissement.

Après l’avalanche, les équipes de secours ont ensuite mis plusieurs heures, quasiment toute la nuit, pour atteindre les lieux. Le ciel se purge jour et nuit. Des précipitations colossales ont bloqué la route d’accès à l’établissement. Par endroit, la neige atteint deux à trois mètres de hauteur, comme en Hokkaïdo au Japon, c’est dire. « Lorsque deux mètres de neige s’accumulent, en si peu de temps, sur des pentes très raides avec des inclinaisons à 35 degrés, comme c’est le cas, elle ne demande qu’à partir. Quand le nuage d’aérosols se met en route, il peut atteindre 200 km/heure », analyse Dominique Létang, directeur de l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena). Des ambulances et d’autres véhicules de secours sont toujours bloqués par la neige, à huit kilomètres de l’hôtel.

Les spécialistes sceptiques

Le village de Farindola, situé à 1 200 mètres d’altitude, se trouve à une cinquantaine de kilomètres environ de la région d’Amatrice, touchée mercredi par une série de séismes, mais on ne sait pas encore si l’avalanche a été directement déclenchée par une secousse. « Les nivologues italiens s’inscrivent en faux contre ces rapprochements, explique Dominique Létang. Plusieurs raisons à cela. Il n’y a pas eu simultanéité du séisme et de l’avalanche, et si le séisme était directement responsable, d’autres avalanches se seraient produites ailleurs dans les environs, au même moment. Or ce n’est pas le cas. »

Le séisme, qui a touché le centre de l’Italie mercredi matin, était de faible magnitude (5,3). Il s’est produit à une cinquantaine de kilomètres du lieu de l’avalanche. L’avalanche s’est produite dans la nuit, dix heures après la secousse, soit un long laps de temps. En 2015, le séisme qui avait déclenché des avalanches mortelles au Népal, rayant de la carte le village de Langtang, avait une forte magnitude (7,9). En décembre dernier, toujours au Népal, une petite secousse de 4,5 sur l’échelle de Richter a fait se décrocher un énorme bloc de glace sur les pentes de l’Ama Dablam, emportant plusieurs alpinistes et causant la mort d’un guide népalais. Le décrochage s’est produit presque au même moment que la secousse.

On ignore toujours le bilan définitif des victimes. Selon la Protection civile, citée par la presse, il y avait mercredi 22 clients et 7 membres du personnel à l’hôtel Rigopiano. Deux personnes en hypothermie ont été secourues à l’extérieur et deux victimes ont été extraites des décombres. Mais aucun nouveau signe de vie ne semblait émaner des décombres. Par ailleurs, dans des hameaux isolés, des centaines de personnes restent coupées du monde et des dizaines de milliers de foyers sont toujours privés d’électricité.

Opel Crossland X : famille recomposée

Le partenariat PSA/Opel a été court – moins de deux ans de début 2012 à fin 2013 –, mais fécond. Premier rejeton du couple franco-allemand désormais séparé, le Crossland X est assemblé dans l’usine General Motors de Saragosse, où sera aussi construit le futur Citroën C3 Aircross (remplaçant de l’actuel C3 Picasso) avec lequel il partage sa plateforme. Inversement, le futur Opel Grandland X, dont la première apparition est programmée en septembre prochain lors du salon de Francfort, sera assemblé à Sochaux, dans la même usine que le Peugeot 3008 dont il reprendra, là encore, la base mécanique.

Le Renault Captur en ligne de mire


OPEL CROSSLAND X

À 4,21 mètres de long, le Crossland X est à peine plus encombrant que ses deux principaux rivaux sur le marché français, le Renault Captur et le Peugeot 2008. Héritier du minispace Mériva qui ne sera pas remplacé, le Crossland X se veut plus familial et moins SUV que le Mokka X (4,28 m) juste en dessous duquel il s’intercale dans la gamme Opel.

Mécaniques d’origine PSA


OPEL CROSSLAND X

Le Crossland X ne sera d’ailleurs proposé qu’en version 2 roues motrices. Fournie par PSA, la gamme mécanique compte trois 3 cylindres 1.2 essence de 82, 110 et 130 chevaux, et deux 4 cylindres 1.6 turbo diesel de 100 et 120 chevaux entraînant les seules roues avant donc, par l’intermédiaire de boîte manuelle. Seul le bloc 1.2 turbo essence de 110 ch sera proposé avec une boîte automatique 6 rapports. Opel devrait y ajouter une version GPL ultérieurement.


OPEL CROSSLAND X

Modulable

Pour se faire une place sur un segment de crossovers urbains de plus en plus disputé, le Crossland X compte surtout sur son style, et sa modularité, avec une banquette rabattable en 3 parties et coulissant sur 15 cm pour moduler le volume du coffre de 410 à 520 litres. Étrangement, le Crossland X ne sera pas présenté lors du prochain salon de Genève où il laissera la vedette du stand Opel à l’Insigna Grand Sport.


OPEL CROSSLAND X

La papesse de la théorie du genre déboulonnée

Avec son ouvrage phare, Trouble dans le genre, publié en 1990 aux États-Unis et traduit pour la première fois en France en 2005, la philosophe américaine Judith Butler est devenue la représentante la plus connue et la plus subversive des gender studies, ce courant des sciences humaines qui vise à distinguer le sexe physiologique de l’identité sociale et psychique. Elle-même lesbienne militante, la chercheuse récuse la norme biologique et invite à s’interroger sur les comportements sexuels marginaux- transgenre, transsexualisme, bisexualité, travestisme – pour mieux bousculer l’ordre hétéros…

Vitamine D : l'uvestérol ADEC finalement accessible hors des hôpitaux

L’Uvestérol ADEC, un médicament combinant plusieurs vitamines administré avec la même pipette que l’Uvestérol D, soupçonnée d’avoir entraîné le décès d’un nouveau-né en décembre, restera finalement accessible hors des hôpitaux sous certaines conditions. Le 6 janvier, l’Agence nationale du médicament (ANSM) avait annoncé la suspension de la commercialisation de l’Uvestérol D (vitamine D) « par mesure de précaution » et une restriction à l’hôpital de l’Uvestérol ADEC, désormais plus disponible dans les pharmacies de ville. Mais, « en raison de la nécessité, dans certaines situations, de poursuivre ce traitement » une fois le nouveau-né sorti de l’hôpital, l’ANSM « met en place une recommandation temporaire d’utilisation » pour permettre l’utilisation d’Uvestérol ADEC en dehors d’une hospitalisation. Les pharmacies hospitalières restent les seules habilitées à délivrer ce médicament aux patients.

Contrairement à la vitamine D, prescrite de façon généralisée aux nouveaux-nés et qui existe sous d’autres formes que la pipette mise en cause, le mélange de vitamines de l’Uvestérol ADEC est réservé à certains bébés fragiles et il n’existe pas d’autres produits sur le marché avec la même composition. L’Uvestérol ADEC est en particulier indiqué pour « le nouveau-né prématuré et le nourrisson présentant un risque de carence ou de malabsorption en vitamine A, D, E et C », comme ceux atteints de mucoviscidose, de cholestase (une maladie du foie caractérisée par une sécrétion insuffisante de bile) ou d’insuffisance intestinale, a rappelé l’ANSM. L’Uvestérol A et l’Uvestérol ADEC sont commercialisés par le laboratoire français Crinex.

Audi Q8 Concept : le BMW X6 en ligne de mire


AUDI Q8 CONCEPT © AUDI AG

Bientôt 10 ans après, le succès du BMW X6 continue à faire des envieux. En reprenant l’idée d’affubler un SUV d’un profil à pavillon fuyant défrichée dès 2005 par le coréen Ssangyong avec son Actyon, BMW a en effet décroché un improbable jackpot en 2008 sur le marché premium avec le premier X6. De quoi lancer une véritable mode qui se déploie aujourd’hui sur pratiquement tous les segments de carrosserie SUV. Attendu pour 2018, l’Audi Q8 devrait ainsi trouver sur sa route, outre la référence BMW X6, un futur Range Rover Coupé, et probablement un Mercedes GLS Coupé.

Suspension pneumatique


AUDI Q8 CONCEPT © AUDI AG

Techniquement, le Q8 cache derrière sa calandre hypertrophiée et ses ailes élargies « blister » façon voiture de rallye des années 80 la même plate-forme MLB Evo déjà utilisée par le Q7. Si Audi évoque à ce stade une chaîne de traction Quattro hybride rechargeable développant 700 Nm de couple et 450 chevaux, le Q8 devrait aussi être proposé en version 100 % thermique – incluant une déclinaison RSQ8 d’environ 600 ch – et bien sûr 100 % électrique pour rivaliser avec le Tesla Model X. Les liaisons au sol très sophistiquées du Q7 intégrant notamment suspension à ressorts pneumatiques, amortisseurs pilotés, barres antiroulis actives et 4 roues directrices devraient bien sûr être proposés sur le Q8, dont le concept laisse en outre entrevoir d’immenses disques de freins en céramique renforcée de fibres de carbone.

4 places seulement


AUDI Q8 CONCEPT © AUDI AG

AUDI Q8 CONCEPT © AUDI AG

Alors que le Q7 peut accueillir jusqu’à 7 occupants, le Q8 se contente de quatre très confortablement installés pour la version Concept présentée à Detroit, mais rien n’empêchera la version de série de proposer classiquement 5 places avec une banquette arrière au lieu de sièges séparés. Le Q8 concept innove aussi par son interface homme/machine baptisée Audi Virtual Cockpit combinant grands écrans tactiles et affichage tête haute à réalité augmentée permettant par exemple de superposer des informations de navigation sur le marquage au sol. Le Q8 définitif devrait arriver sur le marché en 2018.


AUDI Q8 CONCEPT © AUDI AG

Caméras dans les abattoirs: feu vert surprise de l'Assemblée

Un employé de l'abattoir de Surgères, le 20 juin 2016.
Un employé de l’abattoir de Surgères, le 20 juin 2016.

L’Assemblée nationale a voté de façon inattendue jeudi soir l’obligation d’installer des caméras de surveillance dans les abattoirs à partir de 2018, souhaitée par les radicaux de gauche et les associations de protection animale.

Bêtes mal étourdies, accrochées vivantes… Les images chocs diffusées début 2016 par l’association L214 avaient suscité beaucoup d’émotion et entraîné un plan gouvernemental en faveur du bien-être animal.

Et les députés avaient mis cette question au coeur d’une commission d’enquête, dont a découlé une proposition de loi portée par Olivier Falorni (DVG) et son groupe des radicaux de gauche, comprenant cette mesure phare sur les caméras dans les abattoirs.

À partir du 1er janvier 2018, et à l’issue d’une expérimentation, « des caméras (seront) installées dans tous les lieux d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage et de mise à mort des animaux », stipule la disposition adoptée, à laquelle se sont finalement ralliés les socialistes et le gouvernement.

L’expérimentation devra permettre « d’évaluer l’opportunité et les conditions de la mise en place » des caméras, ont fait préciser les socialistes via un amendement à ce texte examiné en première lecture.

Il est cependant loin d’être certain que la proposition de loi puisse être définitivement adoptée d’ici à la fin de la législature dans six semaines.

« Nous sommes déjà dans des discussions pour des expérimentations (…) Actons le fait que ça va se généraliser », a plaidé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll après une interruption de séance, alors qu’il s’était montré prudent jusqu’alors, invoquant « la crise de l’élevage » et le « respect des travailleurs » dans les abattoirs.

Les directions des abattoirs ne pourront par avoir accès aux images enregistrées, à la différence des responsables de protection animale désignés dans les établissements ainsi que des services de l’Etat de contrôle vétérinaire.

– menace sur les « petits abattoirs » –

Malgré l’opposition de quelques députés de droite et du centre, qui pronostiquent déjà que « les petits abattoirs disparaîtront » compte tenu de cette nouvelle charge, l’obligation d’installer des caméras a été adoptée par 28 voix contre 4, dans un hémicycle peu garni à l’heure du débat télévisé de la primaire organisée par le PS.

Les radicaux de gauche se sont félicités de ce vote alors que l’affaire partait « mal engagée » après un examen difficile en commission en décembre.

Unanimes dans la dénonciation des actes de cruauté envers les animaux, les élus s’étaient divisés sur la question de la vidéo dans les abattoirs, déjà mise en oeuvre notamment en Grande-Bretagne.

L’opinion publique y est massivement favorable, à hauteur de 85% selon un sondage d’octobre.

Dans un courrier commun, dix ONG de protection animale, dont les fondations 30 millions d’amis et Brigitte Bardot, CIWF et L214, avaient mis la pression sur les députés pour qu’ils soutiennent le contrôle vidéo obligatoire afin que la proposition de loi ne soit pas vidée de « toute substance ».

Le syndicat des abatteurs et découpeurs industriels, Culture viande (70 adhérents, 35.000 salariés), avait objecté en vain que « la protection animale à l’abattoir n’est pas une affaire de caméras », mais « avant tout une question d’hommes, de formation et de bon sens ».

« Je crois plus à la pertinence de lanceurs d’alerte formés et protégés qu’à un système de vidéosurveillance », avait aussi déclaré à l’AFP Dominique Langlois, patron d’INTERBEV, l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, pas hostile cependant à une expérimentation.

Les députés ont par ailleurs supprimé une disposition du texte initial qui prévoyait, dans les abattoirs de boucherie de plus de 50 salariés, la présence permanente d’un agent des services vétérinaires aux postes d’étourdissement et de mise à mort.

« Si on va vers la vidéosurveillance, on ne peut pas en même temps demander à l’Etat de mettre un vétérinaire par chaîne d’abattage », a estimé M. Le Foll.

Un comité national d’éthique des abattoirs sera créé au sein du Conseil national de l’alimentation. Les députés ont aussi voté pour un rapport sur les modalités d’une possible interdiction de l’abattage des femelles en gestation.

Les parlementaires ont longuement débattu de l’abattage rituel. « Nous sommes en train de travailler avec les cultes », a noté le ministre.

12/01/2017 23 :26 :03 – Paris (AFP) – © 2017 AFP

Grippe: le pic de l'épidémie devrait être atteint la semaine prochaine

François Bourdillon, le directeur général de l'agence Santé publique France, ici le 10 octobre 2014
François Bourdillon, le directeur général de l’agence Santé publique France, ici le 10 octobre 2014

Certains signes « laissent penser qu’on va atteindre le pic national » de l’épidémie de grippe « la semaine prochaine », a déclaré mercredi François Bourdillon, directeur général de l’agence Santé publique France, ajoutant qu’il était « probable » que certaines régions l’aient déjà atteint.

Il faut « réfléchir » à rendre obligatoire le vaccin contre la grippe pour les soignants (médecins, infirmiers, etc.) a par ailleurs estimé Benoît Vallet, qui pilote la direction générale de la santé du ministère de la Santé, au cours d’une réunion au ministère. Les mesures incitatives n’ont pas été « suffisantes », « il faut passer à un cran supérieur », a-t-il ajouté. Selon les estimations, seulement 25% à 30% des soignants se font vacciner contre la grippe chaque année.

11/01/2017 12 :21 :21 – Paris (AFP) – © 2017 AFP