11 mai 1960. Un commando juif enlève Adolf Eichmann, planqué en Argentine !

La journée s’achève pour Ricardo Klement, contremaître exemplaire de l’usine Mercedes-Benz de Buenos Aires. Pour une fois, il rate le bus qui doit le ramener chez lui. Durant une vingtaine de minutes, il attend patiemment le suivant. Avec sa mine d’angelot fatigué, sa vieille salopette bleue, ses petites lunettes sur le nez et son crâne à moitié chauve, on lui donnerait Yahvé sans circoncision… Il présente l’image d’un bon père de famille revenant chez lui après une dure journée de labeur. Qui pourrait croire que ce petit bonhomme de 54 ans n’est autre qu’Adolf Eichmann, l’un des plus cél…

Harry Styles se prend pour Superman dans le clip de Sign of the Times

Pour Harry Styles, l’heure de l’émancipation a sonné. Divorcé du groupe qui a fait sa gloire, les One Direction, le chanteur a pris soigneusement son temps pour sortir ce premier single, Sign of the Times, en avril dernier. La version audio, forte de plus de 54 millions de vues sur YouTube, se voit désormais accompagnée d’un clip pour le moins romanesque.

Tourné en Écosse, Harry Styles a fait appel au Français Woodkid (aka Yoann Lemoine), artiste multitâches ayant déjà signé plusieurs clips pour Lana Del Rey, Rihanna et Katy Perry, entre autres. À l’instar de ce premier titre, le clip s’avère épuré et tout en poésie. L’ex-One Direction laisse sa voix s’élever dans les aigües, avant que son corps lui-même ne décolle du sol. Tel un super-héros, Harry Styles survole la belle et indomptable contrée écossaise. Une évidente métaphore visuelle de l’évasion appuyée par les paroles du chanteur, qui ne cesse de répéter, façon métronome, « nous devons partir d’ici ».

Prophète des midinettes

Plus fort encore, la popstar marche sur les eaux tel Jésus de Nazareth. À la différence près que le chanteur britannique pique un sprint sur le lac. On y verrait bien une allusion à son statut de prophète auprès des midinettes, mais on ne voudrait pas s’emporter. À la fin du clip, Super Harry s’envole vers un paysage enchanteur, que les fans interprètent déjà comme l’équivalent du Pays Imaginaire de Peter Pan. Rien que ça. Si le résultat, bien qu’un peu kitsch, reste indéniablement réussi, le tournage était loin d’être une partie de plaisir. En témoigne le mannequin utilisé pour doubler l’artiste chevelu, qui a terrifié toute la Toile !

Harry Styles’ stunt double wearing a mask of his face will haunt your dreams pic.twitter.com/fFkxqOk3lR

— Andrew Hayden-Smith (@AndrewHaydSmith) 6 avril 2017

L’album solo, lui, sortira le 12 mai. Harry Styles en a dévoilé un second extrait, « Sweet Creature », douce ballade acoustique et relaxante. Indubitablement, l’opus du chanteur dénotera avec la pop synthétique (et, forcément, commerciale) auquel il nous a habitués avec les One Direction. De la même manière, Zayn Malik, autre cador du boys band, avait pris son envol en 2016 pour proposer Mind of Mine. Une galette qui flirtait ouvertement avec le R&B, non sans rappeler les premiers sons d’un Justin Timberlake post-NSYNC. À noter que notre ami Harry n’a pas chômé depuis la fin des One D : le 21 juillet, il sera à l’affiche de Dunkirk, blockbuster épique signé Christopher Nolan. Autant dire que monsieur sait choisir ses premiers rôles.

Présidentielle : une dizaine de médias « interdits » de soirée électorale FN

En cette fin de présidentielle, les relations sont très tendues entre les journalistes et les partis politiques. Une dizaine de médias ont dénoncé dimanche une « interdiction » d’assister à la soirée électorale FN de second tour de la présidentielle, entraînant un « boycott » en « solidarité » de Libération et des Inrocks. Sur Twitter, des journalistes des sites d’information en ligne Buzzfeed, Mediapart, Les Jours, Rue89, StreetPress, Politico, Bondy Blog, Explicite, Brut, Konbini mais aussi de l’hebdomadaire Politis ou de l’émission Quotidien présentée sur TMC par Yann Barthès ont indiqué s’être fait refuser l’accréditation par le parti d’extrême droite. Lors du premier tour, Mediapart, Quotidien et un journaliste de Marianne, récent co-auteur d’un livre-enquête sur Marine Le Pen, s’étaient déjà vu refuser l’accès à la soirée électorale d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

« Par solidarité pour nos confrères, la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d’extrême droite. Ces mesures antidémocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings », a annoncé dans un article Johan Hufnagel, directeur adjoint de Libération. « En guise de solidarité, nous boycottons également la soirée électorale du FN », a annoncé l’hebdomadaire Les Inrocks sur Twitter. Même position pour « Le Monde ».

En solidarité avec les médias interdits d’entrée, @lemondefr refuse de participer à la soirée électorale du FN https://t.co/570HY2J18o

— Le Monde (@lemondefr) 7 mai 2017

« Entrave à la liberté »

Les sociétés de journalistes de près d’une quarantaine de médias, dont l’Agence France-Presse, ont signé une pétition pendant l’entre-deux-tours, qui proteste contre la décision du Front national de « choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen » et dénonce « une entrave à la liberté » d’informer. Contacté par l’Agence France-Presse, le FN n’avait à 17 heures pas encore expliqué les raisons de ce refus.

Musculation, homard… Le quotidien de Thomas Pesquet à bord de l'ISS

Thomas Pesquet vit sur la Station spatiale internationale depuis novembre 2016. Il fera normalement son grand retour sur Terre en juin prochain. Pendant six mois donc, l’astronaute français doit adapter son quotidien. Dormir dans un sac de couchage accroché au mur, se laver uniquement au moyen de lingettes humides, penser à s’exercer et faire de la musculation plus de deux heures par jour… Un quotidien bien différent d’une vie sur la Terre, mais qui pour le Français vaut le coup. « L’espace, ça fait rêver les gens, ça les intéresse », raconte-t-il le 6 mai dans un entretien avec Franceinfo. « Et tant mieux parce qu’on fait ça pour eux, pas pour nous ou pour se faire plaisir, mais pour la société », insiste-t-il. Pour la nourriture, Thomas Pesquet a néanmoins la chance de pouvoir s’offrir un bon petit plat imaginé par deux maîtres de la gastronomie, Alain Ducasse et Thierry Marx, que ce soit du homard breton ou de la langue de veau au foie gras.

Dans la vie de tous les jours, il faut savoir s’organiser. Autour de la Terre, l’équipe de la Station spatiale internationale « vit » une quinzaine de levers et de coucher de soleil. Mais elle a su se créer son rythme, presque normal. « On a des lumières qu’on allume à 6 heures quand on se lève, et on les éteint à 23 heures, et puis certaines changent d’intensité », raconte Thomas Pesquet. Au final, même de là-haut, l’équipe vit une journée presque normale. « Heureusement, sinon ce serait éreintant. »

Caractères conciliants

Et afin que tout se passe bien, les tempéraments des uns et des autres au quotidien comptent pour beaucoup. D’ailleurs, Thomas Pesquet a accueilli à bord de la station deux nouveaux astronautes, après le départ de Shane Kimbrough, il y a deux semaines : Jack Fisher, et Fiodor Iourtchikhine. « Cela apporte un peu de sang neuf. Eux sont super-motivés parce qu’ils viennent d’arriver. Cela nous remotive en cette fin de mission », confie ainsi Thomas Pesquet. Mais pas de risques d’embrouilles, malgré les conditions de vie particulières dans l’espace.

Le Français explique en effet que le caractère d’un astronaute est l’un des critères de sélection les plus importants avant une mission dans l’espace. « On est sélectionnés pour ça. Nous sommes des gens a priori faciles à vivre : c’est l’une des choses que la sélection vérifie », souligne-t-il pour Franceinfo. « Puis on fait attention. J’essaie de ne pas laisser traîner mes chaussettes et de repérer ce qui est important pour les autres. […] On fait chacun des efforts, on s’adapte, et ça marche très bien. »

La « justice prédictive », le pouvoir judiciaire vers un grand bouleversement ?


La « justice prédictive », le pouvoir judiciaire vers un grand bouleversement ?©AFP/Archives/ Thomas SAMSON

En test depuis février chez plusieurs avocats lillois, un logiciel de « justice prédictive », permettant en quelques clics de consulter jurisprudence et statistiques, intrigue le monde de la justice qui mesure mal les bouleversements à en attendre.

A la bibliothèque de l’ordre des avocats, au palais de justice de Lille, ce logiciel est en accès libre aux 1.300 avocats du barreau, qui se présente comme le premier en Europe à tester la « justice prédictive ».

Le voici lancé… Pierre Mille, documentaliste juridique de l’ordre, tape « Licenciement pour faute grave ». Quelque 1.500 jurisprudences apparaissent aussitôt. On y apprend que 14 % des procédures ont été requalifiées en licenciement « sans cause réelle et sérieuse ». Une multitude de graphiques et autres camemberts peuvent aussi s’afficher, décortiquant les cas favorables selon les juridictions ou encore le montant des indemnités: dans 31 % des cas, elles oscillent entre 17.000 et 29.999 euros.

« On est dans l’époque du Big data, avant il fallait farfouiller dans les bulletins officiels. L’arrivée d’un logiciel permettant d’analyser cette masse de données était évidente », explique M. Mille. Pour le moment, cet outil se cantonne au droit civil, et les noms des parties sont anonymisés. 

Me Sanjay Navy, spécialiste du droit de la personne, participe à cet essai. « Ce n’est pas une boule de cristal, mais un outil pour dire aux juges +regardez par le passé, vous avez transmis de telles sommes et ma demande n’est pas complètement illégitime+. De même, ça peut permettre de dire à l’adversaire: +regardez les condamnations en moyenne, négociez sinon vous risquez d’être condamné à tant, ce n’est pas moi qui le prétends, mais la jurisprudence !+ », argue-t-il.

Pour compiler les informations, les créateurs du logiciel piochent principalement dans les données publiques accessibles de « l’Open Data » et la base de données de la Cour de cassation, explique Louis Larret-Chaine, co-fondateur de la start-up Predictice, qui a lancé fin 2016 ce logiciel recensant 2,5 millions décisions de justice.

Orientation vers le conseil ?

La justice prédictive interpelle autant qu’elle passionne juges, procureurs et avocats, qui en débattront le 19 mai au cours d’un colloque à Lille.

Pour Pascal Eydoux, président du Conseil national des barreaux (CNB), « il n’est pas question que la profession d’avocats envisage de s’opposer à cette évolution car elle est inéluctable et attendue ».

« Ce dispositif va nous apporter une aide à la décision d’engager ou non une procédure. La justice prédictive est un moyen pour nous de réorienter notre activité plus vers le conseil que vers le procès », estime-t-il. La justice prédictive au service du désengorgement des tribunaux ?

D’autres craignent une certaine déshumanisation ou une justice au rabais. « S’il s’agit de faire du renseignement juridique de base, c’est une manière de faire à peu de frais de l’accès au droit avec le risque de s’en remettre à une justice au ras des pâquerettes. Si au lieu d’avoir une approche fine et humaine d’un divorce et ses conséquences financières, on appuie sur un bouton, ce n’est pas top comme niveau de réflexion », estime Bertrand Couderc, président du Syndicat des avocats de France (SAF).

Me Navy entrevoit, lui, un possible risque de « fainéantisation ». « On vient me voir avec un problème, je tape sur le logiciel, j’ai 90 % de chances de le perdre, donc je ne prends pas le dossier alors qu’en s’y penchant bien, je pourrais soulever un point particulier et gagner », glisse-t-il.

05/05/2017 13:26:10 –         Lille (AFP) –         © 2017 AFP

Débat : Jean-Marie Le Pen estime que sa fille a « manqué de hauteur »

Le débat qui a opposé les deux candidats finalistes à l’élection présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, a suscité de nombreuses réactions. Jean-Marie Le Pen, invité ce jeudi 4 mai sur RTL, a estimé que sa fille « a manqué de hauteur ». « J’ai trouvé la première demi-heure assez ennuyeuse et probablement incompréhensible à la grande majorité des téléspectateurs », commente l’ancien président du Front national.

Il livre ensuite son analyse au micro de RTL. « C’était peut-être à l’avantage d’Emmanuel Macron, mais ça n’était pas celui de Marine Le Pen qui a manqué de hauteur. Je pense que c’est son entourage qui l’a conseillée de cette façon. Ils devaient espérer un effondrement ou un écroulement psychologique de la part d’un homme qui n’apparaît pas forcément comme étant très solide. Je n’avais pas de conseils à lui donner, donc je n’en ai pas donné. J’espère que mon champion va gagner nettement. Mais si j’étais l’arbitre, je dirais que c’est un match nul », conclut Jean-Marie Le Pen.

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Décret « Airbnb »: Paris souhaite une « mise en oeuvre rapide »


Décret « Airbnb »: Paris souhaite une « mise en oeuvre rapide »©AFP/Archives/ Lionel BONAVENTURE

La Ville de Paris « souhaite une mise en oeuvre rapide » du décret qui donne aux grandes villes la possibilité de contraindre les loueurs de logement utilisant des plates-formes numériques type Airbnb à se déclarer en mairie, a indiqué mardi l’exécutif parisien.

Le décret, paru au Journal officiel dimanche, « a été publié, j’en suis très heureux », a indiqué à l’AFP Ian Brossat, adjoint PCF au Logement de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

La mesure sera soumise aux voix des élus parisiens lors d’un prochain Conseil de Paris, à une date qui n’est pas encore fixée, mais « nous souhaitons une mise en oeuvre rapide », a ajouté l’élu.

Ce texte permet aux communes de plus de 200.000 habitants et à celles de la petite couronne parisienne de créer un numéro d’enregistrement pour les meublés faisant l’objet d’une location de courte durée afin de pouvoir vérifier notamment qu’ils n’excèdent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an lorsqu’il s’agit de résidences principales.

Le groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris a demandé mardi à la maire de la capitale de présenter une « délibération d’application » du décret lors du Conseil de Paris de juin : « cette mesure n’est pas une réponse complète aux problèmes que pose la jungle des meublés touristiques à Paris » mais « constitue néanmoins une étape importante qu’il convient donc de franchir le plus vite possible », indique-t-il dans un communiqué.

Paris multiplie les initiatives pour lutter contre la location meublée touristique illégale, qui se développe dans la capitale au détriment du secteur hôtelier et contribue à une pénurie de logements pour la location non-touristique.

Airbnb, pour laquelle Paris est l’un des premiers marchés du monde avec 65.000 logements revendiqués, a proposé en décembre à la Ville de mettre en place un système de blocage automatique dès lors que le maximum des 120 nuits est dépassé.

« C’est une proposition intéressante, mais il ne s’agit pas de renoncer au numéro d’enregistrement pour autant », a indiqué M. Brossat en pointant du doigt le fait que les autres plates-formes « n’ont pas fait la même proposition ».

02/05/2017 19:27:21 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

1er mai 1894. Pujol, l'artiste Pétomane, fait souffler un vent de folie sur Paris.

Chaque soir, ils sont des centaines à s’entasser dans la salle du Moulin-Rouge pour se tordre de rire aux performances de l’anus de Joseph Pujol. Cet immense artiste pète comme il respire. C’est-à-dire à volonté. Le Pétomane entame son récital par une cavalcade de prouts tous plus stupéfiants les uns que les autres. Interminables, trépidants, aigus, graves, écrasés, détonants, fringants, craintifs, colériques, conquérants, coulants, caquetants, il en a pour tous les goûts. Dans la salle,François Hollande pète de plaisir : il a enfin trouvé un comique qui ne se fiche pas de sa gueule…

Mandon invite à la prudence avant de prononcer « l'acte de décès des vieux partis »

Mandon invite à la prudence avant de prononcer "l'acte de décès des vieux partis"
Mandon invite à la prudence avant de prononcer « l’acte de décès des vieux partis »©POOL/AFP/Archives/ STEPHANE DE SAKUTIN

Le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur Thierry Mandon a appelé dimanche à ce que « l’on y regarde à deux fois » avant de prononcer « l’acte de décès des vieux partis », car la « seule formation politique organisée et expérimentée qui demeurerait serait le Front national ».

« Si l’acte de décès des vieux partis était prononcé, la seule formation politique organisée et expérimentée qui demeurerait serait le Front national. Cela mérite que l’on y regarde à deux fois », écrit-il dans une tribune publiée sur le site internet de Libération.

Pour M. Mandon, le second tour de la présidentielle n’opposera pas dimanche prochain les « conservateurs » aux « progressistes » mais « l’extrême droite aux républicains ».

« Il faut y plébisciter la République. Et non pas redessiner la vie politique sur de nouvelles bases, fausses. Et dangereuses », a-t-il mis en garde, dans une allusion à des propos tenus par le candidat d’En Marche ! Emmanuel Macron ou ses proches.

« Il n’est pas nécessaire de donner à l’extrême droite le brevet de respectabilité qu’elle recherche désespérément ni, dans le même temps, de se réjouir de la faiblesse des grands partis qui façonnent notre vie démocratique depuis plus d’un siècle », a insisté ce socialiste, en observant aussi que les nombreux soutiens de M. Macron cultivent des « visions très différentes du progrès ».

Dans des propos au JDD dimanche, Emmanuel Macron a estimé que « la page des deux grands partis de gouvernement (était) tournée » et que « tout va se recomposer autour de deux môles », « une offre de droite réactionnaire et nationaliste », et « une offre progressiste, proeuropéenne et réformiste ».

Contrairement à 2002, où le FN avait également accédé au second tour avec Jean-Marie Le Pen, « le front républicain ne s’est pas constitué », car, « à cause de leur décomposition, les partis traditionnels n’en ont pas eu la force », a également jugé le candidat d’En Marche !.

30/04/2017 22:27:58 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

A table avec François Simon : l’Accents du midi

Parfois, un détail vous éclaire sur la nature d’une table. Ce peut être la vitrine et un rideau écartant le reste du monde, une chaise trop basse, un maître d’hôtel parlant tout doucement… Pris dans une imparable logique, le restaurant peut se lire ainsi dans tous ses signes. Il reste si souvent cohérent. Ici, à deux pas de la Bourse, à Paris, ce qui est frappant chez Accents, c’est l’organisation de l’espace. Mûrement pensée par le chef (Jean-Christophe Rizet) et la décoratrice d’intérieur (Caroline Tissier), celle-ci ménage dans l’entrée une grande marge étrangement calme. Juste une table étroite, le vestiaire en retrait, la cave à vin et ses vitres. Il y a un blanc. Alors que, d’habitude, le moindre centimètre carré est habité, exploité.  Cela en dit long sur l’esprit de la cuisine. Elle aussi dans ses plats joue avec l’espace, fait des niches. Une respiration. Ainsi en va-t-il des ravioles de langoustines servies avec un bouillon corsé et, en contrebas du récipient, une chantilly aux feuilles de lime. C’est subtil, facétieux, d’autant que la température est très juste. Pas trop chaud (cela casse souvent les saveurs), juste une jolie tiédeur, celle de la bouche sans doute, de la paume (comme avec les sushis), si bien que l’on se glisse très vite dans cette composition tout en finesse.  N’allez pas croire pour autant que la cuisine de l’ancien chef de La Truffière (1-étoile) fait dans le chuchotement, l’effleuré, le joli. Non, lorsqu’il attaque le demi-pigeon de Mesquer, de chez Rémy Anézo, cela se fait frontalement, quoique avec élégance. Comme la carte des vins défendue par Etienne Billard, qui a beaucoup de chien. Les desserts réalisés par la chef associée, la Japonaise Ayumi Sugiyama-Shinjo, prolongent cet univers, à la fois délicat et affirmé : bulle de mangue et ananas, mousse coco, coulis persil citron. Comme par capillarité, la clientèle se met au diapason et respecte la mélodie suggérée. Bien, non ?