David Pujadas : après Chazal et PPDA, le difficile exercice des adieux

Madame, Monsieur, bonsoir… Ce jeudi, David Pujadas va présenter pour la dernière fois le JT de France 2 après 16 ans de bons et loyaux service à la tête de la grand-messe du 20 heures. Évincé de la grille par la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte, dans un timing contesté en interne, car juste après l’élection présidentielle, il devrait être remplacé à la rentrée par l’animatrice de C’est à vous, Anne-Sophie Lapix.

Ce départ s’inscrit dans une démarche plus large de « dépoussiérage » des antennes de France Télévisions, qui a notamment mené à l’éviction de Julien Lepers et plus récemment au départ de William Leymergie, courtisé par C8 où il reprendra la mi-journée. Les adieux du présentateur devraient doper les audiences de la chaîne. En 2015, le dernier JT de Claire Chazal sur TF1 avait réuni 10,17 millions de téléspectateurs soit 40,8 % de part d’audience.

Un exercice périlleux

C’est un exercice périlleux pour celui qui a été le visage de l’information sur France 2 pour des millions de téléspectateurs. Avant lui, d’autres ont plus ou moins réussi leur sortie. Brutalement écarté de TF1 après 21 ans de services, Patrick Poivre d’Arvor avait choisi une citation de Shakespeare puis un dicton breton pour ses derniers mots à la tête du JT. « Shakespeare qui avait écrit un jour ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser », avait lancé le présentateur avant de remercier ses téléspectateurs et de souligner qu’il n’avait « pu éviter » ce départ.

Quelques années plus tard, après avoir présenté pendant 24 ans les journaux du week-end de TF1, Claire Chazal a choisi de faire ses adieux debout, face à la caméra. Un long discours durant lequel elle avait exprimé son « immense tristesse » à l’idée de ne plus assumer la mission qui lui avait été « confiée par Francis Bouygues ».

Des adieux jugés trop long par Bruno Masure sur le plateau d‘On n’est pas couché en 2015. Il faut dire que lui avait choisi la concision en refermant pour la dernière fois le JT de France 2 en 1997 : ses adieux n’avaient duré qu’une trentaine de secondes.

Enfin, dans un style beaucoup moins détaché, Laurence Ferrari qui avait succédé à Patrick Poivre d’Arvor, avait quant à elle eu du mal à cacher son émotion pour son dernier journal, qu’elle avait cependant choisi elle-même de quitter pour D8 (ancêtre de C8).

Si la forme a souvent été différente, le fond reste le  même : tous ont mis en avant la relation qui les liaient aux  téléspectateurs, sorte d’ultimes pieds de nez aux directions qui les  évinçaient souvent de manière plus ou moins élégante. Reste à savoir  quel ton le présentateur de France 2 choisira d’adopter ce jeudi soir pour  dire au revoir aux quelque 5 millions de téléspectateurs qui le suivaient chaque soir.

Français de l'étranger : REM en passe de rafler toutes les circonscriptions

Alors que la campagne des législatives entre dans sa dernière semaine, les premiers votes ont eu lieu. 1,3 million de Français de l’étranger étaient invités à voter, une semaine avant le scrutin en France. Ces électeurs doivent désigner les 11 députés qui les représenteront dans la future Assemblée nationale, où siègent 577 parlementaires.

Ce scrutin a revêtu une dimension particulière à Londres, endeuillée samedi soir par un attentat qui a fait au moins sept morts, dont un Français. La participation globale est faible (18,77 %) et en net recul par rapport en 2012. Et les résultats font du parti d’Emmanuel Macron le grand gagnant. Tour d’horizon.

Frédéric Lefebvre, faible sortant (14,53 %)

Dans la première circonscription (Amérique du Nord), Roland Lescure (REM) arrive en tête avec 57,53 % des suffrages exprimés et 10,90 % des inscrits (ce qui est insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour Frédéric Lefebvre (LR), député sortant, qui recueille 14,53 % des suffrages exprimés et 2,68 % des inscrits. Clémentine Langlois (La France insoumise) arrive en troisième position avec 9,01 % et Yan Chantrel (PS), en quatrième avec 8,44 %. La participation est en baisse : 18,64 %, contre 20,40 % en 2012.

Dans la deuxième circonscription (Amérique centrale et du Sud), Paula Forteza (REM) arrive en tête avec 43,17 % des suffrages exprimés, et pourra affronter au second tour le député sortant Sergio Coronado (Europe Écologie-Les Verts), qui recueille 23,61 %. Pascal Drouhaud (LR) arrive en troisième position avec 11,18 % et Charles-Henry Chenut (UDI), en quatrième avec 8,28 %. La participation est en baisse : 15,3 %, contre 15,95 % en 2012.

Axelle Lemaire largement devancée

Dans la troisième circonscription (Europe du Nord et Scandinavie), Alexandre Holroyd (REM) arrive en tête avec 57,80 % des suffrages exprimés et 12,15 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour Axelle Lemaire (PS), députée sortante, qui recueille 9,83 % des suffrages exprimés. Laurence Azzéna-Gougeon (LR) arrive en troisième position avec 8,82 %, Olivier Tonneau (FI) en quatrième avec 7,19 %. La participation est en hausse : 22,66 %, contre 20, 79 % en 2012.

Dans la quatrième circonscription (Benelux), Pieyre-Alexandre Anglade (REM) arrive en tête avec 52,27 % des suffrages exprimés et 11,78 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour Sophie Rauszer (FI), qui recueille 10,95 %. Perrine Ledan (EELV) arrive en troisième position avec 9,78 %, Valérie Bros (LR) en quatrième avec 9,08 % et Philip Cordery (PS), député sortant, en cinquième avec 6,28 %. La participation est en baisse : 21,12 %, contre 24,06 % en 2012.

Dans la cinquième circonscription (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco), Samantha Cazebonne (REM) arrive en tête avec 50,36 % des suffrages exprimés et 7,96 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour François Raille-Andreoli (FI), qui recueille 15,52 % des suffrages exprimés. Laurence Sailliet (LR) arrive en troisième position avec 15,11 %, Gabrielle Siry (PS) en quatrième avec 8,13 % et Natacha Barral (FN) en cinquième avec 5,66 %. La participation est en baisse : 20,19 %, contre 20,39 % en 2012.

Dans la sixième circonscription (Suisse et Liechtenstein), Joachim Son-Forget (REM) arrive en tête avec 63,55 % des suffrages exprimés et 12,76 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour la députée sortante Claudine Schmid (LR), qui recueille 15,76 % des suffrages exprimés. Jean Rossiaud (EELV) arrive en troisième position avec 7,96 % des SE, Emmanuelle Boudet (FI) en quatrième avec 5,48 % des suffrages exprimés. La participation est en baisse : 15,94 % contre 21,92 % en 2012.

Faible participation

Dans la septième circonscription (Europe centrale et Balkans), Frédéric Petit (MoDem) arrive en tête avec 54,03 % des suffrages exprimés et 13,55 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour), et pourra affronter au second tour le député sortant Pierre-Yves Le Borgn’ (PS), qui recueille 13,88 % des suffrages exprimés. Anna Deparnay-Grunenberg (EELV) arrive en troisième position avec 9,95 %, Philippe Gustin (LR) en quatrième avec 8,16 % et François-Jérôme Lallemand (FI) en cinquième avec 7,20 %. La participation est en hausse : 25,44 %, contre 23,67 % en 2012.

Dans la huitième circonscription (Italie, Grèce, Chypre et Turquie), Florence Drory (REM) recueille 36,67 % des suffrages exprimés et affrontera le député sortant Meyer Habib (UDI), qui obtient 35,51 % des suffrages exprimés. Hélène Panoussis (FI) arrive en troisième position avec 7,38 %, Daphna Poznanski-Benhamou (DIV) en quatrième avec 5,90 %. La participation est en baisse : 9,4 %, contre 13,37 % en 2012.

Dans la neuvième circonscription (Maghreb, Afrique de l’Ouest), Leïla Aïchi (DVD) arrive en tête avec 20,29 %, et pourra affronter au second tour M’Jid El Guerrab (DIV), qui recueille 18,93 % des suffrages exprimés. Erwan Borhan Davoux (LR) arrive en troisième position avec 13,20 %, Didier Le Bret (PS) en quatrième avec 11,79 %, Patrice Finel (FI) en cinquième avec 9,21 %. La participation est en baisse : 14,57 % contre 17,72 % en 2012.

Thierry Mariani en danger

Dans la dixième circonscription (Moyen-Orient et reste de l’Afrique), Amal Amélia Lakrafi (REM) arrive en tête avec 60,08 % des suffrages exprimés, et pourra affronter au second tour le député sortant Alain Marsaud (LR), qui recueille 18,89 % des suffrages exprimés. William Guerraiche (DVG) arrive en troisième position avec 6,62 % des suffrages exprimés, Stéphane Sakoschek (FN) en quatrième avec 5,53 %. La participation est en baisse : 19,54 %, contre 23,28 % en 2012.

Dans la onzième circonscription (Europe de l’Est, Asie et Océanie), Anne Genetet (REM) arrive en tête avec 54,11 % des suffrages exprimés et 14,80 % des inscrits (donc insuffisant pour se qualifier dès le premier tour) et affrontera au second tour le député sortant Thierry Mariani (LR), qui recueille 18,78 % des SE et 5,14 % des inscrits. Florian Bohême (PS) arrive en troisième position avec 7,13 % des suffrages exprimés, suivi de Dimitri Sawosik (FI) avec 6,51 % et de Francis Nizet (DVD) avec 5,89 % des SE. La participation est en légère baisse dans cette circonscription : elle est de 27,62 %, contre 27,94 % en 2012.

Hélène Hardy, candidate transgenre dans le Nord, milite pour la banalité


Hélène Hardy, candidate transgenre dans le Nord, milite pour la banalité©AFP/ DENIS CHARLET AFP

« Je milite pour la banalité de la réalité transgenre ». Hélène Hardy (EELV), candidate transgenre, s’est lancée dans la bataille législative dans la 2e circonscription du Nord, avec le souci de « rendre commun quelque chose d’exceptionnel ».

A dix jours du premier tour, Hélène Hardy, coquette femme de 64 ans, distribue des tracts sur le marché de Mons-en-Baroeul, dans la banlieue de Lille. On y lit sa profession de foi : « Hélène Hardy de Villeneuve-d’Ascq, retraitée, ex-directrice de la mission locale. Militante pour les populations exclues de l’emploi (…) et pour les droits des personnes LGBT, elle est elle-même une femme transgenre ».

« Je suis une candidate écolo qui par ailleurs est transgenre. En affichant ma transidentité, je peux contribuer à la reconnaissance des personnes transgenres », explique la candidate, ballerines noires et jupe d’été, qui est née sous le prénom de Xavier. Elle affronte 15 candidats sur cette circonscription dont la candidate PS sortante Audrey Linkenheld.

Hélène Hardy (EELV), candidate transgenre aux législatives du 11 et 18 juin dans la 2e circonscription du Nord, le 1er juin 2017 à Mons-en-Baroeul © DENIS CHARLET AFPHélène Hardy (EELV), candidate transgenre aux législatives du 11 et 18 juin dans la 2e circonscription du Nord, le 1er juin 2017 à Mons-en-Baroeul © DENIS CHARLET AFP
Hélène Hardy (EELV), candidate transgenre aux législatives du 11 et 18 juin dans la 2e circonscription du Nord, le 1er juin 2017 à Mons-en-Baroeul © DENIS CHARLET AFP

C’est sa première campagne électorale en tant que femme, car si elle se « sent femme depuis toujours », sa transition de genre a commencé il y a seulement deux ans. Depuis, « c’est le paradis », dit-elle, un large sourire aux lèvres. « Je me sens plus à l’aise pour aborder les gens, plus forte, plus légitime à dire ce que je pense de la vie politique ».

Un sentiment partagé par ses proches: « Depuis sa transition, ce n’est plus la même personne, elle s’est libérée d’un poids et tout son cerveau est désormais consacré à faire avancer les choses, elle a un rapport aux autres plus apaisé », affirme Sandrine Rousseau, secrétaire nationale adjointe d’EELV, qui la côtoie depuis plusieurs années.

« J’ai pris conscience que j’étais une fille quand j’avais 4-5 ans, mais dans les années 50, je ne pouvais pas l’évoquer, sauf que, les années passant, c’est devenu de plus en plus dur à accepter », relate Mme Hardy. Le jour de ses 55 ans, elle se réveille en larmes: « Je ne peux pas mourir homme ».

« Une candidate normale »

A partir de là, « j’ai engagé des démarches compliquées, douloureuses pour mes proches, alors j’ai avancé, renoncé, recommencé etc… jusqu’à trouver la force de me dire que je suis une femme, point barre ». Mariée deux fois, Hélène Hardy ne veut pas s’étendre sur sa vie privée: « Blackout », rétorque seulement la jeune retraitée.

Officiellement, Hélène Hardy s’appelle toujours Xavier. Elle a déposé sa demande en mairie pour changer son prénom, mais celle-ci ne devrait aboutir que le 13 juin, deux jours après le premier tour. Petite victoire toutefois: sur le bulletin de vote, il sera bien écrit « Hélène ». « La préfecture m’a dit que si mon prénom d’usage c’était Hélène, le bulletin +Hélène Hardy+ était tout à fait valable », se réjouit l’ex-membre du Parti socialiste unifié (PSU).

Quant à son changement de genre, sa demande doit encore être déposée au tribunal: « Je vais le faire, même si je pense que ce n’est ni à l’Etat ni au juge de décider de quel genre on est, on doit pouvoir s’autodéterminer dans son genre », soupire-t-elle.

Alors, quand il s’agit de faire les comptes pour la parité, Hélène Hardy figure encore dans la colonne des hommes. Mais, au sein du parti écologiste, « On la compte comme femme ! C’est notamment pour ça qu’elle se présente avec un homme », son suppléant Michel Ifri, explique Jérémie Crépel, secrétaire régional EELV.

Il tient à préciser: « Nous ne sommes pas allés la chercher parce que c’était une femme trans, c’est une candidate normale qui a été investie parce que c’était la plus légitime sur la circo ».

Selon la porte-parole de l’inter-LGBT, Clémence Zamora-Cruz, les candidatures trans, « très rares dans le monde », contribuent à « l’intégration de ces personnes dans la vie civile ». « Ca permet de déconstruire la vision pathologisante que les gens ont des personnes trans, ça montre qu’elles sont comme n’importe qui, qu’elles peuvent même représenter la population », conclut-elle.

04/06/2017 19:23:08 –         Mons-en-Baroeul (France) (AFP) –         © 2017 AFP

Quand on tue des enfants

« Il y avait beaucoup d’enfants. C’est une tragédie ». Le Royaume-Uni s’est réveillé sous le choc mardi après l’attentat suicide contre une salle de concert de Manchester qui a surtout visé enfants et adolescents. L’attentat, perpétré par un homme qui a fait détoner un engin explosif dans le foyer de la Manchester Arena à la sortie d’un concert de la pop-star américaine Ariana Grande, a fait au moins 22 morts et 59 blessés. La police a indiqué que des enfants figuraient parmi les victimes, sans en détailler le nombre. Confirmant les craintes qui ont surgi rapidement puisque Ariana Grande attire d’abord un public de pré-adolescentes qui constituaient l’essentiel de son auditoire lundi soir dans cette salle de 21.000 places. « Il y avait beaucoup d’enfants et d’adolescents comme ma fille au concert. Pour certains, c’était un cadeau de Noël. Ce qui aurait dû être un moment de joie a fini en tragédie », a déclaré à l’AFP Stephanie Hill.  Une fillette qui avait assisté au concert d’Ariana Grande et sa mère à Manc Cette mère de famille est venue assister au concert avec sa fille Kennedy, bouleversée par ce qu’elle venait de vivre. « Les gens tombaient les uns sur les autres dans l’escalier. C’était le chaos complet. On voulait sortir de là le plus rapidement possible car on pensait qu’il y aurait peut-être quelqu’un en train de tirer sur la foule », a raconté la jeune fille à l’AFP. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent un jeune public paniqué essayant de sortir le plus rapidement de la salle. « C’était le chaos total », a rapporté à l’AFP Sebastian Diaz, 19 ans, venu de Newcastle pour voir Ariana Grande. « Le concert venait juste de finir et on était en train de quitter la salle lorsqu’on a entendu une forte explosion. Derrière nous les gens ont commencé à crier et à pousser. J’ai vu des pères porter dans leurs bras leurs petites filles en pleurs. C’était sans doute le premier concert pour beaucoup d’entre elles et probablement le dernier », a-t-il ajouté. Devant la salle, de nombreux parents attendaient la sortie de leurs enfants. Parmi eux, Andy Holey. « Le souffle de l’explosion m’a fait voler dans les airs sur dix mètres », a-t-il raconté à la BBC. Ce père de famille était venu chercher sa femme et sa fille. « Lorsque je me suis relevé, j’ai vu des corps joncher le sol. Ma première pensée était d’entrer dans la salle pour chercher ma famille. J’ai fini par les trouver et elles vont bien », a-t-il dit. « On a écouté la dernière chanson et soudain, il y a eu comme un flash avec un bang et puis de la fumée », a raconté à la BBC Gary Walker, de Leeds, venu avec sa femme pour attendre leur fille à la sortie du concert. M. Walker a dit avoir été blessé au pied par un éclat de métal et sa femme a été blessée à l’estomac. « C’était terrifiant », a dit sa fille, Abigail, saine et sauve.  Des policiers sur les lieux de l’attentat à Manchester, en Angleterre D’autres parents étaient toujours dans l’angoisse, comme Charlotte Campbell qui est sans nouvelles de sa fille. « Tout ce que je sais c’est qu’elle était au concert et qu’elle n’est pas encore rentrée », a-t-elle déclaré mardi matin à la chaîne de télévision ITV. « Je n’arrive pas à la joindre, j’ai fait le tour des hôpitaux et des hôtels où ils ont hébergé les enfants. J’ai appelé la police, ils n’ont pas d’information. J’en suis réduite à attendre chez moi qu’elle rentre », a-t-elle ajouté. Au stade Etihad, antre de l’équipe de football de Manchester City, une structure d’accueil a été mise en place mardi pour apporter un soutien aux personnes qui se trouvaient à la Manchester Arena, et à leurs proches. Derrière les baies vitrées de l’entrée, on pouvait voir une jeune fille en larmes tomber dans les bras d’un homme plus âgé qui venait d’arriver. En raison du nombre d’étudiants et de professeurs susceptibles d’avoir été touchés par la tragédie, les autorités ont conseillé aux établissements de repousser au besoin les examens prévus.

3 juin 1950. Maurice Herzog vainc l'Annapurna grâce à Louis Lachenal

Louis Lachenal n’a pas vraiment le temps ni le coeur à se réjouir d’avoir atteint le sommet de l’Annapurna. Il domine le monde de 8 091 mètres, mais il reste soucieux. Il ne sent plus ses pieds, ses orteils sont certainement gelés, il va les perdre. Mais son compagnon de cordée, Maurice Herzog, tient à savourer l’instant. Ils sont les deux premiers hommes à vaincre un sommet de plus de 8 000 mètres. Momo veut une photo pour immortaliser ce moment. Il fait signe à Louis de préparer son appareil tandis qu’il se confectionne un petit drapeau tricolore en utilisant son piolet pour le brandir tr…

Boxe: débuts victorieux pour Tony Yoka chez les pros


Boxe: débuts victorieux pour Tony Yoka chez les pros©AFP/Archives/ Yuri CORTEZ

Le Français Tony Yoka a débuté sa carrière professionnelle par une victoire rapide sur l’Américain Travis Clark, arrêté par l’arbitre à la deuxième reprise d’un combat poids lourds prévu en six, vendredi soir au Palais des Sports de la Porte Versailles à Paris.

Son rival de 38 ans, bien qu’invaincu en 12 combats jusqu’à présent, lui rendait 15 cm et 7 kg.

Passé par la lutte libre et le MMA, Clark, ancien ouvrier en sidérurgie de l’Ohio, n’avait jamais rencontré un adversaire du calibre de Yoka.

Celui-ci, après un premier round d’observation, a accéléré dans le deuxième round, et envoyé l’Américain au tapis à deux reprises, avant que l’arbitre n’indique la fin du combat.

Le médaillé d’or de Rio chez les super-lourds n’avait pas boxé depuis le 21 août 2016, date de son triomphe olympique mais il a été d’emblée dans le rythme.

Yoka a donc débuté par un K.O. le cycle d’environ quatre ans qui doit lui permettre de devenir le premier champion du monde tricolore des poids lourds après avoir été le premier champion olympique français dans la catégorie reine.

« Ce n’est que le début, il y a beaucoup d’autres combats à venir et je vais la ramener cette ceinture », a déclaré le Français de 25 ans au micro de Canal+.

02/06/2017 23:21:32 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

Surpopulation, corruption et crime: l'enfer des prisons mexicaines


Surpopulation, corruption et crime: l’enfer des prisons mexicaines©AFP/ Julio Cesar AGUILAR AFP

Mutineries, assassinats, évasions, violence: la crise qui frappe les prisons du Mexique s’aggrave, marquée par la surpopulation, la présence du crime organisé et la corruption des autorités.

L’évasion spectaculaire du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman en 2015 et l’émeute survenue l’an dernier dans une prison de Monterrey, qui a fait 49 morts, n’ont fait que souligner un des défis que doit affronter le gouvernement mexicain.

Un prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFPUn prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP
Un prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l’Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP

« La crise est due à deux facteurs », explique à l’AFP Guillermo Zepeda, directeur de Jurimetria, un centre d’investigation sur les questions judiciaires. « D’un côté, la surpopulation, et de l’autre, le crime organisé qui s’est implanté dans ces prisons ». 

Le gouvernement du président Enrique Peña Nieto s’est engagé à affronter ce problème endémique avec davantage d’infrastructures, d’équipements, en augmentant les salaires et formant mieux les personnels.

L’an dernier, les autorités sont parvenus à réduire la population carcérale de 30.000 personnes, néanmoins 58 % des 216.831 prisonniers vivent encore dans des prisons surpeuplées. Plus d’un tiers des 375 prisons du pays accueillent aujourd’hui trop de détenus. 

Armes et fêtes

Dans plusieurs prisons, les groupes criminels font la loi, déclenchant des mutineries, tuant ou organisant des évasions. 

Des prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFPDes prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP
Des prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l’Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP

Depuis le début d’année, des fusillades, des incendies et l’évasion de 29 prisonniers ont eu lieu dans plusieurs prisons de l’Etat de Tamaulipas (nord-est). Dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), Juan José Esparragoza, le fils d’un des fondateurs du puissant cartel de Sinaloa, s’est échappé.

Les réseaux sociaux et les médias mexicains ont largement diffusé ce mois-ci les images d’une « narcofiesta » (fête de narcotrafiquants) se déroulant dans une prison de Jalisco (ouest), où l’on voit des dizaines de prisonniers s’amusant et buvant de l’alcool, tandis que des musiciens chantent à la gloire du chef de gang criminel organisateur de la fête.

Dans une autre vidéo, des prisonniers sont maltraités par des membres d’un gang adverse qui les obligent à laver leurs cellules et porter de la lingerie féminine.

Il y a quelques jours, dans une prison de Tamaulipas – où 80 % des détenus appartiennent au cartel du Golfe -, la police a découvert des armes de gros calibres ainsi qu’un tunnel.

Les évasions rocambolesques en 2001 et 2015 de Joaquin « El Chapo » Guzmán, un des plus puissants narcotrafiquants au monde, sont encore très présentes en mémoire, de même que le massacre l’an dernier de 49 prisonniers lors d’une rixe entre deux cartels dans la prison de Topo Chico à Monterrey (nord).

Ces scènes sont rendues possibles « par la corruption au sein du système », explique à l’AFP Catalina Perez, professeure au centre de recherche et d’enseignement en économie. « Il y a beaucoup de corruption, dont personne ne s’occupe ».

« Certains détenus payent pour avoir des cellules de luxe et tout ce qu’ils veulent, tandis que les plus pauvres doivent laver les toilettes », ajoute-t-elle. 

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a exprimé de nouveau en mai son inquiétude devant l’augmentation des cas d’autogestion ou de cogestion de prisons par des détenus tandis que « les prisonniers liés au crime organisé sont plus nombreux ou ont des moyens économiques plus grands ». 

Loi inefficace

Presque 50 % des détenus des prisons fédérales et 30 % de ceux des prisons des Etats sont en détention préventive, dans l’attente de leur jugement ou de leur condamnation. Dans beaucoup de cas, ils ont commis des délits mineurs, tels que des vols sans violence.

Selon l’experte, le Mexique doit définir quel rôle il faut attribuer aux prisons, « si on les utilise pour ceux qui ont une quantité minime de substances illicites ou pour réinsérer ceux qui ont commis les pires délits ».

En juin 2016, le Congrès mexicain a voté une loi qui prévoit des peines alternatives telles que la réparation ou des travaux d’intérêt général. 

L’objectif est de soulager les prisons et d’aider à la réinsertion, mais son application tarde.

« Nous devons à présent exiger des autorités qu’elles appliquent la loi, ce que nous ne voyons pas arriver », indique à l’AFP la sénatrice Angelica de la Peña, du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), également à la tête de la commission sénatoriale pour les droits de l’Homme.

Les organisations civiles, de leur côté, s’inquiètent d’une société mexicaine qui n’a pas été éduquée à réinsérer les anciens prisonniers.

« Si les gens en sortant de prison ne trouvent pas de travail, sont de nouveaux discriminés, pointés du doigt dans leur propre quartier, alors c’est une histoire sans fin », déplore Consuelo Bañuelos, directrice de Promoción de Paz, une association qui aide à la réinsertion des anciens détenus.

31/05/2017 08:26:25 –         Mexico (AFP) –         © 2017 AFP

La Bourse de Paris finit en repli une séance terne (-0,50%)


La Bourse de Paris finit en repli une séance terne (-0,50%)©AFP/Archives/ ERIC PIERMONT AFP

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge mardi (-0,50 %) au terme d’une séance terne, le marché marquant le pas sur fond de résurgence d’un risque politique en zone euro avec la possibilité d’élections anticipées en Italie.

L’indice CAC 40 a cédé 26,53 points à 5.305,94 points dans un volume d’échanges de 3,2 milliards d’euros. La veille, il avait fini en léger recul de 0,08 %.

La cote parisienne a ouvert en recul et n’a pas réussi par la suite à changer de tendance, au retour d’un long week-end au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Les investisseurs étaient particulièrement réservés alors que l’Italie est sur le devant de l’actualité, avec à l’horizon l’organisation potentielle d’élections à l’automne dans la péninsule.

« C’est morose depuis ce matin. Le risque politique italien est venu animer la séance avec la possibilité d’élections en septembre en Italie, sachant que dans les sondages il y a une percée du mouvement 5 étoiles, qui organiserait à priori un référendum pour ou contre l’Europe », explique à l’AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

« Par ailleurs, le système bancaire y est très fragile et représente l’un des risques systémiques en Europe. C’est un pays beaucoup plus facteur de stress et de nervosité que n’ont pu l’être la Grèce ou le Portugal en plein coeur de la crise. Il y a contagion du stress jusqu’au secteur bancaire européen », observe M. Tuéni.

« Tendance haussière »

« Néanmoins, cela reste contenu, il n’y a pas de mouvement de panique », nuance l’analyste.

« La tendance de fond demeure haussière, toutefois à chaque fois qu’il y a un facteur de stress on peut avoir un léger repli », ajoute le spécialiste.

Les indicateurs mitigés publiés ce mardi n’ont pas réussi à redonner de l’entrain à la cote parisienne.

Outre-Atlantique, l’inflation sur un an a ralenti en avril pour le deuxième mois d’affilée.

La confiance des consommateurs aux Etats-Unis a de son côté baissé en mai, selon l’indice publié mardi par le Conference Board.

La confiance économique dans la zone euro est également retombée en mai après avoir fortement augmenté en avril.

En Allemagne, les prix à la consommation ont progressé en mai de 1,5 % sur un an, ce qui marque une nette décélération de l’inflation par rapport à avril.

Publicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFPPublicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFP
Publicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFP

Sur le front des valeurs, Publicis a gagné 2,82 % à 68,84 euros. Arthur Sadoun succèdera le 1er juin à Maurice Lévy à la tête du géant de la publicité.

Les titres liés au secteur bancaire ont à l’inverse pesé sur la cote, à l’image de Société Générale (-1,43 % à 49,02 euros), Crédit Agricole (-0,90 % à 13,78 euros) et Natixis (-2,61 % à 5,94 euros).

Vivendi a cédé 0,64 % à 19,39 euros. La Commission européenne a autorisé mardi sous condition la prise de contrôle par le français Vivendi de Telecom Italia.

Bureau Veritas a reculé de 2,66 % à 20,71 euros, affecté par un abaissement de sa recommandation à « conserver » contre « acheter » auparavant par Kepler Cheuvreux.

Engie s’est apprécié de 0,87 % à 13,37 euros après que l’énergéticien a annoncé l’acquisition de Sungevity International, branche européenne d’un fournisseur américain de panneaux solaires placé en faillite au printemps.

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  • 30/05/2017 18:25:54 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

    Patrick Calvar, « moine-soldat » de l'antiterrorisme


    Patrick Calvar, « moine-soldat » de l’antiterrorisme©AFP/ MARTIN BUREAU AFP

    Sa carrière dans le renseignement a débuté pendant la Guerre froide pour s’achever face au groupe Etat islamique: Patrick Calvar, qui prend sa retraite mercredi, a exercé pendant 40 ans dans le silence sa mission de policier, jusqu’à devenir un pilier de la lutte antiterroriste.

    « Moine-soldat »: l’expression revient en boucle chez ceux qui ont côtoyé ce maître-espion de 61 ans à l’air sévère. Inconnu du public mais unanimement reconnu par ses pairs, sans étiquette politique, il a eu la lourde tâche de commander la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) face à une menace jihadiste inédite.

    Si le procureur de Paris François Molins incarne le visage de l’antiterrorisme, Patrick Calvar, dont on aperçoit la silhouette massive à la sortie des réunions de crise à l’Elysée, est son bras armé. Ensemble, ils ont affronté la vague d’attentats qui a frappé la France depuis janvier 2015 faisant 239 morts.

    Le procureur de la République François Molins, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/ArchivesLe procureur de la République François Molins, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/Archives
    Le procureur de la République François Molins, lors d’une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/Archives

    C’est « un grand policier qui, en toutes circonstances, a dégagé une très grande lucidité, un sang-froid à toute épreuve et le courage de dire la vérité et la réalité au politique », déclare à l’AFP François Molins. « Son départ est une perte. »

    De la DST (Direction de la surveillance du territoire) à la DGSI en passant par les RG (Renseignements généraux) et la DGSE (surveillance extérieure), il aura arpenté, une cigarette toujours à portée de main, tous les services d’espionnage français, au rythme de l’évolution des menaces.

    Né le 26 novembre 1955 à Madagascar, fils d’un gendarme combattant d’Indochine, ce Finistérien débute comme inspecteur en région parisienne avant de devenir commissaire.

    En 1984, il trouve sa vocation à la DST, appelé par Raymond Nart, légende du contre-espionnage.

    Chargé de traquer les espions de l’Est, ce lecteur assidu de John Le Carré est au coeur de l’affaire Temperville, du nom de l’ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique qui a livré des documents au KGB en 1989-1990.

    Il est en première ligne lors de la vague d’attentats du Groupe islamique armé (GIA) en France en 1995.

    Après un passage en 2009 à la DGSE, Patrick Calvar gravit les échelons du renseignement intérieur.

    « Il encaisse les coups »

    En 2012, le nouvel exécutif socialiste évince le sarkozyste Bernard Squarcini de la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née de la fusion des RG et de la DST. Patrick Calvar le remplace et prend les clés, dans la foulée, de la nouvelle DGSI censée tirer les enseignements des failles mises en lumière par les attentats de Mohamed Merah.

    Bernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFPBernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFP
    Bernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFP

    Il façonne un service d’environ 4.000 personnes, allant chercher de nouveaux profils, des linguistes arabophones aux ingénieurs en cybersécurité. A ses débuts en 2014, la DGSI ne comptait que 5 % de contractuels de ce genre. Ils seront 17 % en 2018.

    Et puis, les attentats frappent. « Des épreuves dramatiques qui nous ont marqués et resteront à jamais gravées dans nos mémoires », dit-il.

    Les critiques pleuvent. « Ce n’était absolument pas son échec personnel », mais « dans les grandes démocraties, face à ce genre de drame, il y a des fusibles et le patron du renseignement est souvent ce fusible », relève le président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, Georges Fenech (LR), tout en saluant « une personnalité hors norme ».

    Le patron de la DGSI reste à son poste. Il « encaisse les coups, ne cherche pas à se dédouaner sur ses équipes », affirme le procureur Molins, expliquant que tous deux ont cherché « à tirer le système vers le haut ».

    Viendront aussi des succès quand des attentats d’ampleur sont déjoués, comme avec l’arrestation de Reda Kriket en 2016 ou celle de deux Français à Marseille avant la présidentielle.

    Ses collaborateurs, qui craignent son regard noir et son froncement de sourcils, goûtent alors de rares moments de détente dans l’intimité de la petite salle de réunion jouxtant son bureau spartiate de Levallois-Perret, en région parisienne.

    Décoré des insignes d’officier de la Légion d’honneur en mars, ce père de famille a évoqué son « métier de passion qui fait que le temps passe trop vite ». Et remercié le modèle français et son « ascenseur social ».

    Il garde le silence sur son avenir. L’oeil pétillant, il lâche seulement qu’il « continuera de servir le drapeau ».

    29/05/2017 10:24:43 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP