En avion de chasse: on a qu’une vie

J’ai fait mien ce credo depuis deux ans. Et c’est en l’ayant en tête que je me mis en tête dernièrement de tenter une expérience riche en adrénaline : un vol en avion de chasse. :) J’avais déjà par le passé testé un vol en avion de tourisme, mais cette fois, c’était un peu différent. Et il y a quelques jours, après quelques reports causés par une météo défavorable, j’ai enfin pu me lancer : j’ai finalement embarqué à bord d’un Fouga Magister, qui est l’ancien appareil de la Patrouille de France. Mieux vaut mettre les choses aux points tout de suite : si vous avez déjà voyagé à bord d’un biplace (type Cessna), vous pouvez oublier la comparaison. Ca n’a rien à voir. Avec un avion de chasse, l’aventure commence en fait avant même le décollage, quand la peur vous assèche la gorge en apercevant l’appareil. Même s’il n’a pas l’air méchant, avec ses couleurs flashy et sa queue immédiatement reconnaissable, le Fouga Magister est un véritable avion de chasse qui a servi pendant quelques vingt années à la Patrouille. C’est dire s’il est maniable et capable de prouesses ! De toute façon, entre le harnais de sécurité, l’odeur du kéro et le vacarme des moteurs lors du décollage,vous savez déjà que l’expérience va être très différente de celle qu’on peut avoir en Cessna. Si le décollage a été une petite déception (il n’y a pas de démarrage brutal, car la prise de vitesse est très régulière), c’est bien la seule déception de cette journée. Lorsqu’on a abordé la phase de voltige, le pilote a d’emblée démarré avec un looping, histoire de me mettre dans le bain. Puis a enchaîné avec une série de tonneaux où j’ai eu l’impression d’être dans une machine à laver (ça n’a rien de bizarre, puisqu’on y met maintenant des enfants de trois ans…). La partie acrobatique a d’emblée été une explosion de sensations extrêmes. Il n’est pas facile d’évaluer mes deux expériences de vol, mais si je devais le faire, je dirais qu’un vol sur avion de tourisme est comparable à un bonbon à l’eucalyptus, alors que le vol en Fouga fait plus l’effet d’un cachet d’ecstasy. Vous saisissez le décalage entre les deux expériences ? En fait, c’est tellement violent que ça peut rapidement tourner au « bad trip ». Il y a des moments où les G sont si intenses qu’ils en deviennent douloureux. A +5G, la peau du visage est tendue en arrière par la vitesse. Mais le plus douloureux, en définitive, ce sont les facteurs de charge négatifs. Ce sont eux qui vous soulèvent l’estomac d’un claquement de doigt. Je m’en suis sorti sans vomir, mais je n’étais tout de même pas très frais à la descente, et il m’a fallu un moment pour me remettre. Avis aux âmes sensibles : passez votre chemin ! Mais quant aux autres : YOLO ! Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du site sur cette activité de baptême de l’air en avion de chasse à Paris Pontoise qui est très bien fait sur ce sujet.

Lutter contre les changements climatiques

Le Groupe de la Banque mondiale a résolument accéléré son action climatique, compte tenu du lien intrinsèque entre climat et pauvreté. La publication intitulée Shock Waves: Managing the Impacts of Climate Change on Poverty parue en prélude aux travaux de la 21e Conférence des Parties (COP 21) sur le changement climatique tenue à Paris et qui traite de la maîtrise des effets du changement climatique sur la pauvreté, illustre éloquemment la menace que représente le changement climatique pour les pauvres. Ce rapport appelle l’attention sur le fait que, faute d’une action rapide, le dérèglement climatique pourrait faire basculer plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté d’ici 2030. Au lendemain de l’Accord de Paris, le Groupe de la Banque mondiale a élaboré un plan d’action relatif au changement climatique, qui marque un changement fondamental en ce qu’il fait du changement climatique une priorité dans toutes les stratégies et opérations de la Banque. Le plan définit des objectifs ambitieux et des mesures accélérées pour faire face à l’évolution du climat au cours des cinq prochaines années. Les objectifs consistent notamment à aider les pays en développement à ajouter 30 gigawatts d’énergie renouvelable — assez pour alimenter 150 millions d’habitations — à la capacité énergétique mondiale, et à mettre en place des systèmes d’alerte précoce au profit de 100 millions de personnes. L’un des principaux axes d’intervention du plan d’action consiste à faire davantage pour aider les pays à s’adapter au changement climatique. Il s’agit par exemple d’élaborer des plans d’investissement pour une agriculture intelligente face au climat pour au moins 40 pays d’ici 2020 et d’élargir le recours aux outils d’examen des risques climatiques et des risques de catastrophe au-delà des projets financés par l’IDA. Le plan d’action renforce l’engagement d’augmenter d’un tiers le financement de l’action cli matique à l’échelle du Groupe de la Banque mondiale, à concurrence de 29 milliards de dollars par an éventuellement, avec l’appui de ses membres.

Les travailleurs ubérisés

Les plateformes, comme Uber, Airbnb ou les applications de livraison de repas comme Deliveroo, sont devenues des entreprises mondiales pourvoyeuses d’activité pour des millions de personnes dans le monde.   Ces nouvelles pratiques sociales interrogent le droit du travail en faisant émarger un type de travailleur ni tout à fait salarié, ni tout à fait indépendant.  Une étude menée par la Dares, c’est-à-dire les services de statistiques et d’études du ministère du Travail et publiée en août 2017, pointe l’ensemble des conséquences de l’émergence de ces plateformes, en particulier sur le droit social. Si le nombre exacte de personnes concernées en France est encore modeste – l’étude cite des chiffres de 2015 et avance la création de 2250 emplois directs « seulement » – celui-ci est en constante augmentation ces quatre dernières années.  Comme le précise l’étude, il possède des « caractéristiques le rapprochant des indépendants: il est propriétaire de son outil de travail, libre de choisir ses horaires (…) et peut travailler avec plusieurs plateformes concurrentes. » Pourtant, il n’est pas tout à fait indépendant puisqu’il dépend financièrement de la plateforme de mise en relation.   Ce brouillage des frontières pousse certains à réclamer la création d’un troisième statut pour ces travailleurs. Une piste notamment explorée aux Etats-Unis où, comme l’explique la note de la Dares, deux économistes Alan Krueger et Seth Harris, militent pour la création d’une troisième voie.   Ce statut permettrait aux travailleurs de se regrouper pour négocier leurs conditions de travail – chose impossible pour les indépendants américains pour le moment. Il leur octroierait également certains avantages concernant la protection sociale et la garantie de certains droits fondamentaux comme la protection contre la discrimination ou le harcèlement.     « Les travailleurs seraient dans l’ensemble mieux protégés, assurent les deux économistes, cités dans l’étude de la Dares. Une telle réforme mettrait fin à l’insécurité juridique actuelle, particulièrement défavorable aux intermédiaires, qui courent le risque que les relations soient requalifiées en contrat de travail classique. »  L’étude s’interroge donc sur l’opportunité de créer ce « troisième statut » en France et apporte de nombreux arguments s’y opposant.   Tout d’abord, rappelle le texte, en France, le droit du travail est construit sur la relation de subordination entre l’employé et l’employeur. « Il serait difficile de créer un nouveau statut auquel le critère de subordination ne pourrait être opposé, sans remettre fondamentalement en cause le statut de salarié et tout le droit du travail associé », pointe l’auteure.   Aux yeux de la Dares, cette problématique n’est de toute façon pas nouvelle puisque, affirme-t-elle, la zone grise entre salariat et non-salariat existe depuis la Révolution industrielle. » Enfin, « la création d’un troisième statut risquerait de remplacer une frontière floue par deux délimitations qui auraient également chacune leur part d’incertitude ».   « Orienter le débat autour d’un troisième statut occulte peut-être le fond du problème qui est de mieux clarifier le lien de dépendance des travailleurs aux plateformes », juge l’étude.   Selon la Dares, en matière de protection sociale, il n’est pas nécessaire de créer un nouveau statut pour garantir une meilleure prise en charge aux indépendants, estimant « que les évolutions réglementaires françaises en la matière se sont dirigées dans le sens d’une harmonisation/convergence des régimes et d’un rattachement des droits à la personne plutôt qu’à l’emploi avec le compte personnel d’activité (CPA) ».  En effet, la création de ce compte entend suivre le travailleur tout au long de sa vie professionnelle, peu importe son statut en lui accolant des droits propres qu’il conservera. L’étude reprend une des préconisations du rapport Terrasse publié en 2016, qui préconisait une immatriculation systématique des travailleurs des plateformes comme auto-entrepreneurs notamment. Il conviendrait, juge l’étude, d’étendre le droit existant et de l’adapter, sans pour autant créer un troisième statut.     Reprenant les préconisations de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) formulées l’an dernier, le texte suggère ainsi la création d’un système de médiation entre travailleurs et plateformes ou encore l’assimilation de certains travailleurs très dépendants – qui ne sont pas les plus nombreux – à des salariés. Une clarification, qui, pour l’instant, ne résout pas le problème. .

Sensations (très) fortes en altitude

Je me suis toujours demandé quelles sensations éprouvaient les pilotes de chasse, à bord de leurs appareils. Aujourd’hui, après avoir effectué un vol à bord d’un avion de chasse, je me demande tout simplement comment ils font pour voler ! Rien ne m’avait préparé à ça. J’avais bien vu quelques vidéos sur internet, où les passagers avaient l’air patraques. Mais quand je me suis rendu à l’aéroport pour ce baptême un peu spécial, j’imaginais surtout des sensations grisantes, comparables à celles qu’on éprouve dans certains manèges à la foire du Trône. Les gens patraques devaient être de petites natures. A mon arrivée, j’ai été reçu par le pilote. Un ancien de la Patrouille de France : autant dire que j’étais entre de bonnes mains ! Après avoir enfilé une tenue de vol, j’ai rejoint la salle de briefing, où l’on m’a conseillé sur la manière d’encaisser les G et d’éviter le voile noir. J’ai souri, sûr de moi. Malgré les mises en garde, je pensais encore que les manèges à sensations m’avaient préparé à cette pratique. Oui, il m’arrive d’être bête et obstiné, qui plus est. Et les premières minutes de vol m’ont conforté dans ma conviction. Niveau sensations, c’était même plus peinard qu’un vol en Cessna ! Dans ce dernier en effet, la moindre rafale de vent secoue l’appareil. Là, rien de tel. J’avais plutôt l’impression d’être dans un TGV en plein ciel. C’est alors qu’a commencé la phase de voltige. Et là, j’ai effacé ce petit sourire de mon visage. Quand je me suis senti brusquement écrasé sur mon siège par les G lors du premier break, j’ai compris ma douleur : ça n’avait strictement rien à voir avec le manège le plus violent que j’aie jamais fait ! Et ce n’était qu’un échauffement ! Dans un moment d’accalmie, le pilote m’a regardé dans son rétroviseur, et m’a demandé par le micro du casque. J’ai bravement souri, plus par principe qu’autre chose, même si j’étais encore supris par la violence des sensastions. Je n’aurais pas dû sourire : le pilote s’en est immédiatement donné à coeur joie. Dès le second tonneau, j’ai senti le black out arriver : mon cerveau n’était plus irrigué et mon champ de vision diminuait de moitié ! J’ai suivi les conseils du briefing et me suis contracté le plus violemment possible. Le voile noir m’a quitté, mais pour quelques secondes à peine, car l’appareil entamait déjà un looping. J’ai bien failli ne pas finir le vol conscient. Et lorsque je suis descendu de l’appareil, il m’a fallu quelques minutes avant que mes jambes puissent me porter à nouveau. Au vu des sensations éprouvées, j’ai encore plus d’admiration pour les pilotes de chasse qu’auparavant. Il me semble tout à fait impossible de supporter de telles sensations de voltige, tout en restant conscient, et en pilotant de surcroît ! Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du blog sur cette expérience de vol en avion de chasse Fouga Magister qui est très bien rédigé sur ce sujet.

L’attentat des Champs

Le procureur François Molins a indiqué ce jeudi lors d’une conférence de presse que l’auteur de l’attaque des Champs-Elysées avait déclaré dans une «lettre testament» avoir voulu rejoindre la Syrie. L’enquête se poursuit sur l’attaque ratée sur les Champs-Élysées, lundi à Paris. Le procureur de la République de Paris, Francois Molins, a indiqué ce jeudi que l’assaillant, qui s’est tué dans l’attentat, avait dit avoir voulu rejoindre la Syrie dans une «lettre testament» adressée à des proches le 19 juin, «déplorant en avoir été empêché par des apostats contre l’État islamique». Le procureur a aussi pointé l’impressionnant arsenal dont disposait le terroriste: à savoir, des armes, plusieurs milliers de munitions, «deux bouteilles de gaz de 13 kilos chacune, pleines et toujours dotées de leur opercule de sécurité» ainsi qu’»une besace calcinée qui contenait de très nombreux projectiles ressemblant à des ogives». Un dispositif «qui, selon toute vraisemblance, avait pour objet de faire de son véhicule un engin explosif». Le stock d’armes retrouvé au domicile du Français de 31 ans témoigne également de la «préparation indiscutable d’une action violente», a ajouté François Molins. Lundi, vers 16 heures, Adam D. a percuté en voiture un fourgon de la gendarmerie mobile sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris. Soit deux mois à peine après l’assassinat d’un policier par un djihadiste, sur cette même célèbre avenue. Quatre membres de la famille de l’assaillant ont par ailleurs été relâchés mercredi en fin d’après-midi. Cette libération intervient après deux jours de garde à vue. Lundi soir, le père, l’ex-épouse, le frère et la belle-sœur de l’assaillant avaient été interpellés dans le pavillon de banlieue de Plessis-Pâté

Mon vol en avion de chasse

Cette semaine, j’ai réalisé un rêve d’enfance : j’ai volé en avion de chasse ! Une expérience fabuleuse que je me devais de partager avec vous. Le jour J. Cela fait trois mois déjà que j’attends ce jour. Je peux donc vous dire que je suis légèrement tendu en me rendant à l’aéroport ! Nous arrivons ma femme et moi vers midi, avec notre pique-nique… et je regarde ma femme manger. On m’a en effet conseillé de rester le ventre vide. Je vais rapidement comprendre pourquoi. Nous sommes accueillis par le pilote, un ancien de la Patrouille de France. Il me fait essayer différentes tenus de vol jusqu’à ce que je trouve ma taille, puis commence le briefing. Nous sommes trois à effectuer un vol, ce jour-là. Le pilote nous présente notre itinéraire de vol, nous explique comment encaisser les G, et surtout comment lutter contre le fameux voile noir. Puis on tire au sort pour savoir qui va passer en premier. Je sors bon dernier : tant mieux, ça va me permettre de voir comment s’en sortent les autres.
Commence l’attente. Elle paraît interminable et en même temps très courte. L’avion semble à peine partir qu’il est déjà de retour. Le premier à revenir semble légèrement plus pâle qu’avant le vol. Le second déclare tout net avoir vomi. J’ai bien fait de ne rien avaler. Ca y est, c’est mon tour. Des papillons dans le ventre, je monte dans l’appareil, où l’on me harnache sur mon siège. Si les harnais sont au final serrés à bloc, on y est vraiment à l’aise. Petit coup de pression lorsque l’avion se met face à la piste. Ca y est, impossible de faire marche arrière. La tour donne son feu vert, et l’on peut enfin démarrer. Le décollage est un choc. Rien à voir avec celui d’un avion ordinaire. La vitesse est fulgurante, le bruit est impressionnant. Puis c’est le calme plat lorsque l’appareil quitte le sol. Le tintamarre de la turbine s’affaiblit et tout devient calme. Niveau sensations, c’est même plus tranquille qu’un vol en Cessna ! Après dix minutes de promenade en basse altitude, on passe aux choses sérieuses, avec la phase de voltige ! Je serais incapable de vous dire dans quel ordre les choses se sont passées. Tout va très vite sur le moment, et les figures s’enchaînent à vitesse grand V. Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que quand le pilote dit « contractez », vous devez contracter ! Dès les premières figures, qui envoient un bon paquet de G, je sens arriver le voile noir : mon champ de vision diminue d’un coup. Je contracte les muscles au maximum, et le voile noir disparaît aussitôt. Mais il va falloir recommencer à chaque fois que j’encaisse des G, c’est-à-dire… à peu près tout le temps ! Le pilote reste constamment en contact avec moi, et s’assure que je vais bien entre chaque figure. Il me demande même à chaque fois si j’en veux plus. Impossible de refuser. Du coup, on enchaîne loopings, vrilles, tonneaux… Que du bonheur, mais aussi un pur moment de terreur ! Quand je suis ressorti de l’avion, j’étais vraiment épuisé. Pas malade, mais épuisé. Il m’a fallu deux jours pour faire disparaître les courbatures. Au final, je ne peux que vous conseiller chaudement cette aventure. Mieux vaut avoir le coeur bien accroché, mais les souvenirs en valent amplement la peine ! Plus d’information est disponible sur le site de l’agence de voyage de ce baptême de l’air en avion de chasse. Suivez le lien.

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13 juin – 323. Le conquérant Alexandre le Grand est foudroyé par une fièvre à Babylone

À 32 ans, Alexandre le Grand n’a connu que la victoire. Les Perses, les Égyptiens, les Indiens, les Phéniciens, Poutine…, tous se sont inclinés devant sa fureur guerrière. Malgré ce palmarès incomparable, le fier conquérant macédonien trouve, le 13 juin 323 avant notre ère, son maître, celui qui va le jeter à terre, le piétiner et le tuer en quelques jours.

Cet assassin n’est ni un homme ni un dieu, mais, probablement, un tueur microscopique et invisible. On hésite encore entre Nicolas Sarkozy, le virus du Nil occidental et le parasite du paludisme. À moins qu’il ne soit mo…

Le « jamon » espagnol à la conquête de la Chine


Le « jamon » espagnol à la conquête de la Chine©AFP/Archives/ Cristina Quicler AFP

L’arôme est si extraordinaire qu’il s’apparente à « un coup de poing dans la bouche »: attentifs et ravis, des acheteurs chinois s’ébahissent devant les milliers de jambons ibériques séchant dans le dédale de caves d’un producteur du sud-ouest de l’Espagne.

Tandis que Luqi Wu s’extasie sur la saveur du produit, ses trois collègues s’exercent à trancher le jambon le plus finement possible, détail crucial pour les dégustations qu’ils organiseront pour leurs acheteurs à leur retour à Shanghai.

« Au départ, les clients recherchaient juste des produits élégants, parce qu’ils sont riches. Mais aujourd’hui, ils veulent en savoir plus, comprendre pourquoi c’est si bon et pourquoi ils paient si cher », explique ce responsable commercial de Jiarui Fine Food, une jeune entreprise spécialisée dans l’importation de produits gastronomiques de luxe dans l’Empire du Milieu.

Des jambons 100% ibériques en cours d'affinage dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/ArchivesDes jambons 100% ibériques en cours d'affinage dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/Archives
Des jambons 100% ibériques en cours d’affinage dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/Archives

Le jambon espagnol commence à se tailler une place de choix en Chine, premier consommateur mondial de porc, où il est vendu comme produit de luxe et dame le pion à ses concurrents italiens et français.

Les Espagnols ont rapidement rattrapé leur retard sur les Italiens, pionniers du marché chinois avec leur jambon de Parme: ils sont désormais en tête des ventes de jambon sec, toutes qualités confondues, avec 1,8 million d’euros de ventes en 2016 (Hong-Kong exclu), contre 1,4 million pour l’Italie et seulement 30.000 euros pour la France, où un seul producteur possède l’agrément, selon la Fédération française des industries charcutières (FICT).

Début mars, les trentenaires chinois de Jiarui Fine Food ont fait le voyage jusqu’au village de Jabugo, niché dans les collines d’Andalousie, à l’invitation de la marque Cinco Jotas, spécialiste du jambon haut de gamme.

Des cochons noirs de pure race ibérique se nourrissent des derniers glands de l'hiver, qui donneront au jambon un goût de noisette unique, à Jabugo 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFPDes cochons noirs de pure race ibérique se nourrissent des derniers glands de l'hiver, qui donneront au jambon un goût de noisette unique, à Jabugo 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP
Des cochons noirs de pure race ibérique se nourrissent des derniers glands de l’hiver, qui donneront au jambon un goût de noisette unique, à Jabugo 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP

Dans des pâturages idylliques recouverts de chênes, des troupeaux de cochons noirs de pure race ibérique se nourrissent des derniers glands de l’hiver, qui donneront au jambon un goût de noisette unique après trois ans d’affinage.

Les commerciaux chinois se font expliquer toutes les subtilités de la fabrication, pour en faire un argument de vente.

Car le jambon est vendu plus cher en Chine qu’en Espagne, à des clients très aisés: 10 à 20 % de plus pour les produits classiques, encore davantage pour la haute qualité. Un +pata negra+, le nec plus ultra de la variété « bellota », sorte de caviar du jambon, peut se vendre à Hong Kong jusqu’à 3.000 euros pour un jambon entier.

Cadeau de luxe

Des jambons à perte de vue qui peuvent pour un +pata negra+, le nec plus ultra de la variété "bellota", sorte de caviar du jambon, se vendre à Hong Kong jusqu'à 3.000 euros, à Jabugo le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/ArchivesDes jambons à perte de vue qui peuvent pour un +pata negra+, le nec plus ultra de la variété "bellota", sorte de caviar du jambon, se vendre à Hong Kong jusqu'à 3.000 euros, à Jabugo le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/Archives
Des jambons à perte de vue qui peuvent pour un +pata negra+, le nec plus ultra de la variété « bellota », sorte de caviar du jambon, se vendre à Hong Kong jusqu’à 3.000 euros, à Jabugo le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP/Archives

Comme une dizaine d’autres fabricants espagnols de jambon, Cinco Jotas a obtenu au début des années 2010 l’agrément sanitaire pour la Chine, désormais son premier marché après l’Espagne.

Le produit se vend dans des restaurants, épiceries et réseaux de cadeaux de luxe des mégalopoles chinoises.

« Le marché total (du jambon de haute qualité) en Chine est d’environ 20 à 30.000 pièces par an », détaille Jialin Shen, le patron de Jiarui Fine Food.

René Lemée, directeur du département international de Cinco Jotas, a fait l’an dernier 16 voyages en Chine, où il dispose d’une dizaine de commerciaux. Dans son bureau, une carte représente le monde avec la Chine au centre, « pour comprendre leur point de vue ».

Une acheteuse chinoise scrute la production de jambon 100% ibérique dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFPUne acheteuse chinoise scrute la production de jambon 100% ibérique dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP
Une acheteuse chinoise scrute la production de jambon 100% ibérique dans une fabrique de Jabugo, le 12 mars 2017 © Cristina Quicler AFP

Un effort qui en vaut la peine, au vu du potentiel de cet énorme marché. Les ventes de jambon sec espagnol en Chine ont doublé entre 2012 et 2016.

« La Chine est devenue le deuxième marché extérieur pour le secteur porcin espagnol, après la France », explique Jesus Perez Aguilar, directeur de communication de l’Association interprofessionnelle du porc ibérique.

La courbe des ventes « coïncide avec la crise économique espagnole », qui a poussé les entreprises à se diversifier à l’international, analyse-t-il.

‘Malins’

Chez Ibericos Torreon, producteur de taille moyenne basé à Salamanque (nord-ouest), autre grande région productrice, le succès n’a pourtant pas été instantané.

L’entreprise s’est acharnée, organisant un patient et coûteux travail dans les foires commerciales pour faire connaître le produit aux Chinois, plus habitués à faire mijoter le jambon dans des soupes qu’à le consommer pour lui-même.

« Depuis deux ans, les ventes décollent », raconte Laura Garcia Hernandez, la responsable des exportations, qui préfère ne pas dévoiler les chiffres.

« Les Espagnols ont été plus malins commercialement », notamment en se servant de Hong Kong comme porte d’entrée, constate Robert Volut, président de la FICT.

Le risque de copie ne semble pas les inquiéter outre-mesure: ils misent sur la difficulté à reproduire leur jambon, fruit d’un terroir combinant un climat, une végétation et des animaux bien spécifiques, à l’instar de ce qui se passe dans le domaine du vin.

« On peut copier la forme, mais ce qui se produit en Espagne est très exclusif à la péninsule », assure Santiago Martin, PDG de Embutidos Fermin. La profession travaille néanmoins à mettre sur pied une appellation d’origine protégée.

11/06/2017 14:26:09 –         Jabugo (Espagne) (AFP) –         © 2017 AFP

Roland-Garros : Jelena Ostapenko, première majeure

La tornade Jelena Ostapenko aura donc fini par tout emporter sur son passage. Inconnue du public il y a encore 10 jours, la Lettone, qui a fêté ses 20 ans il y a deux jours, remporte Roland-Garros en battant en finale Simona Halep en trois sets (4-6, 6-4, 6-3) et 1 h 59 de jeu. C’est une énorme surprise de voir cette joueuse au style très direct (54 coups gagnants pour 54 fautes directes ce samedi) s’imposer à Paris.

Ostapenko, plus jeune finaliste depuis Ana Ivanovic en 2007, première non-tête de série à se hisser en finale depuis 1983, a déjoué tous les pronostics, profitant de l’absence d’une vraie meneuse sur le circuit féminin pour signer une superbe performance. Depuis deux ans qu’elle a intégré le circuit professionnel, Ostapenko n’avait encore jamais figuré en 2e semaine d’un grand chelem. Son meilleur résultat en carrière était une finale à Doha, perdue face à Suarez-Navarro en février 2016. Son ascension est donc fulgurante.

Parenthèse enchantée ?

Sera-t-elle le visage du tennis féminin demain ou ce Roland-Garros 2017 n’était-il qu’une parenthèse enchantée ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, cette quinzaine aura révélé une vraie personnalité, un tempérament assez orageux qui se retranscrit dans son jeu, sans concessions. Et dans ses gestes d’agacement ou d’énervement (coups de raquette sur la tête ou sur le terrain).

Face à Simona Halep, Jelena Ostapenko affrontait à une adversaire susceptible de lui poser le même genre de problèmes de Timea Bacsinszky en demi-finale. Elle est parvenue à combler non seulement son manque d’expérience à ce niveau (la Roumaine, elle, avait joué une finale à Roland en 2014), mais également à s’accommoder d’un scénario de match qui a vu Halep toucher du bout des doigts la victoire. Sa détermination a été visible dès le premier jeu du match, un break blanc remporté au prix de trois coups gagnants. Mais sa tactique, celle de chercher le point gagnant le plus rapidement possible, comporte aussi son lot d’inconvénients.

Jelena Ostapenko fait mouche ! #Cogneuse

4/4 vs @Simona_Halep

28’#RG17pic.twitter.com/PFShgbLQSq

— Roland-Garros (@rolandgarros) 10 juin 2017

Halep l’entraîne dans l’échange dès que possible, un domaine où elle a le plus souvent l’avantage, quitte à prendre très peu de risques (1 seul coup gagnant dans le 1er set). Et comme les breaks s’enchaînent des deux côtés, la Lettone se retrouve sous pression lorsqu’elle sert à 4-5. Sur une nouvelle faute directe concédée, la Roumaine empoche la 1re manche (6-4, 39 minutes).

La constance d’Halep et sa science tactique lui permettent de se détacher. Elle continue de faire jouer Ostapenko et la maintient sous pression pour enlever un break d’entrée de 2e set. La Lettone sauve alors plusieurs balles de 0-4 et débreake quelques instants plus tard. C’est le tournant du match. Elle accepte désormais le bras de fer et met un poil plus de contrôle sur ses frappes, pour aligner 4 jeux de très haut niveau et passer en tête (4-3). En dépit d’un petit sursaut de la Roumaine, elle ponctue sa dynamique en revenant à une manche partout (6-4, 46 minutes).

On ! Ostapenko wins 6 of last 7 games to take second set 6-4!

Jelena, une jeune fille de caractère !

2e set remporté 6/4 #RG17pic.twitter.com/olX7SAWJqb

— Roland-Garros (@rolandgarros) 10 juin 2017

Le doute grandit alors dans l’esprit d’Halep, qui doit sauver deux balles de break d’entrée de 3e set. La Roumaine est en sursis, mais elle tient le choc et fait même la course en tête lorsque la Lettone se remet à donner des points (3-1). Mais Ostapenko repart de l’avant. Plus patiente désormais, elle rivalise dans l’échange et bénéficie même d’un coup de pouce du filet pour mener 4-3.

Trailing 0-3, Ostapenko storms her way to a 4-3 lead over Halep!

Enorme point et break pour Ostapenko ! #RG17pic.twitter.com/bFl7SgT4ng

— Roland-Garros (@rolandgarros) 10 juin 2017

Halep, dépassée, se résigne. Son tennis est désormais inoffensif contre une adversaire qui lui colle cinq jeux d’affilée pour finalement lever les bras au ciel. La tornade Ostapenko a fini par tout balayer. Et ce n’est peut-être que le début.

Jelena Ostapenko wins her maiden Grand Slam title! https://t.co/tm3KSlKacZ

1er titre du Grand Chelem pour Jelena Ostapenko #RG17pic.twitter.com/yVyxLPJuOO

— Roland-Garros (@rolandgarros) 10 juin 2017

Bouches-du-Rhône: un mineur bengladais sans abri gagne en justice contre le département


Bouches-du-Rhône: un mineur bengladais sans abri gagne en justice contre le département©AFP/Archives/ GERARD JULIEN

Un adolescent bangladais de 17 ans dormant seul dans la rue depuis plus d’un mois a obtenu gain de cause en justice face au département des Bouches-du-Rhône, obligé par la loi de le prendre en charge.

Le conseil départemental, présidé par Martine Vassal (LR) s’est vu enjoindre jeudi de fournir un hébergement au mineur étranger isolé dans les 48 heures, sous peine d’une astreinte de 150 euros par jour, par le tribunal administratif de Marseille.

« En ne prenant pas, dans un délai raisonnable, les mesures nécessaires pour que » ce jeune « bénéficie d’un hébergement d’urgence (…) le département des Bouches-du-Rhône a porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », souligne le tribunal, dans sa décision consultée par l’AFP.

Le juge avait été saisi en référé-liberté, une procédure d’urgence, a précisé l’avocate de l’adolescent, Laurie Quinson, confirmant une information de La Provence.

A l’origine, un juge pour enfants avait ordonné le 9 mai la prise en charge de l’adolescent, seul, sans famille ni ressource en France. Mineur, il ne peut ni déposer de demande d’asile, ni faire appel au Samu social. Mais faute de place disponible en structure d’accueil selon le département, cette décision était restée lettre morte, et il était resté à la rue.

« Le juge a attaqué le département au portefeuille », ce qui devrait porter ses fruits et permettre à l’adolescent d’être hébergé rapidement, s’est réjouie Laurie Quinson.

La loi impose aux départements de prendre en charge les mineurs étrangers isolés qui se trouvent sur leur territoire, mais dans les Bouches-du-Rhône, le nombre de places est insuffisant, et plusieurs de ces enfants et adolescents dorment dans la rue, en particulier à Marseille.

09/06/2017 13:20:51 –         Marseille (AFP) –         © 2017 AFP