En 2016, la France était le septième exportateur mondial de biens en termes de valeur, avec une part de marché de 3,1 % du total mondial. Cependant, sa position s’est détériorée par rapport à celle d’il y a dix ans, où elle occupait la cinquième position. Ce recul, sur cet intervalle, s’explique par l’intégration des économies de marché émergentes. Cela étant, les autres États membres de l’UE n’ont pas connu cette évolution négative. La France parvient à contenir la détérioration de ses exportations de biens depuis 2013. Outre cette évolution, ses résultats globaux à l’exportation ne semblent pas avoir pâti de l’appréciation de l’euro enregistrée depuis la fin de 2016. Dans l’ensemble, la valeur totale des exportations de biens dépasse aujourd’hui de 13 % les niveaux d’avant la crise (2007) (depuis le second semestre de 2017). Les performances varient toutefois considérablement d’un secteur à l’autre. La France n’a pas amélioré de manière significative ses exportations de biens en 2017. En valeur, ses exportations de biens ont augmenté en pourcentage du total mondial, mais cela n’est pas dû à des gains de parts de marché. Si la France a vu ses exportations de biens s’améliorer, c’est en raison de sa spécialisation géographique: dans les pays où elle exporte l’essentiel de ses biens, les importations ont progressé plus vite en valeur que le total mondial. En réalité, les exportations françaises ont perdu un peu de terrain sur ces marchés, mais la croissance plus élevée des importations enregistrée sur ces mêmes marchés, par rapport au total mondial, a plus que compensé ces pertes limitées. La part des biens de qualité élevée dans le total des exportations françaises a nettement diminué entre 2011 et 2016, tandis que celle des biens de qualité supérieure a légèrement augmenté. Selon la méthodologie Vandenbussche (2014), la qualité des exportations françaises est très élevée dans les catégories «fabrication d’autres équipements de transport» (y compris l’aéronautique) et «industrie du cuir et de la chaussure» (y compris les produits de luxe). Ces résultats confirment les conclusions d’une analyse réalisée par Bas, Fontagné, Martin et Mayer (2015), qui, en s’appuyant sur une méthodologie différente, classent l’aéronautique et les produits du cuir comme les deux meilleurs secteurs d’exportation de la France. Cependant, les parts des exportations de qualité faible et moyenne ont elle aussi augmenté. En conséquence, la structure de marché des exportations françaises de biens présente un déséquilibre vers l’entrée de gamme et la qualité moyenne, au détriment de la qualité élevée, avec une diminution de la qualité moyenne des biens exportés, même si les niveaux de départ étaient élevés. Par exemple, selon la méthodologie Vandenbussche (2014), la qualité moyenne des véhicules automobiles fabriqués en France et exportés à l’étranger est tombée de 0,59 (sur 1) en 2006 à 0,45 en 2016. La France ne devrait pas regagner de parts de marché à l’exportation de biens sur ses marchés de destination au cours de la période de prévision (2018-2019). Les récentes réformes de la fiscalité et du marché du travail ne produisent pas encore leurs effets sur l’économie française et sa compétitivité globale. En conséquence, l’économie est loin de regagner la compétitivité perdue. Pour autant, elle devrait petit à petit améliorer sa position, si l’on compare avec l’évolution négative de ces dernières années.