Archives mensuelles : mai 2017

Surpopulation, corruption et crime: l'enfer des prisons mexicaines


Surpopulation, corruption et crime: l’enfer des prisons mexicaines©AFP/ Julio Cesar AGUILAR AFP

Mutineries, assassinats, évasions, violence: la crise qui frappe les prisons du Mexique s’aggrave, marquée par la surpopulation, la présence du crime organisé et la corruption des autorités.

L’évasion spectaculaire du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman en 2015 et l’émeute survenue l’an dernier dans une prison de Monterrey, qui a fait 49 morts, n’ont fait que souligner un des défis que doit affronter le gouvernement mexicain.

Un prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFPUn prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP
Un prisonnier dans la prison de Reynosa, dans l’Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP

« La crise est due à deux facteurs », explique à l’AFP Guillermo Zepeda, directeur de Jurimetria, un centre d’investigation sur les questions judiciaires. « D’un côté, la surpopulation, et de l’autre, le crime organisé qui s’est implanté dans ces prisons ». 

Le gouvernement du président Enrique Peña Nieto s’est engagé à affronter ce problème endémique avec davantage d’infrastructures, d’équipements, en augmentant les salaires et formant mieux les personnels.

L’an dernier, les autorités sont parvenus à réduire la population carcérale de 30.000 personnes, néanmoins 58 % des 216.831 prisonniers vivent encore dans des prisons surpeuplées. Plus d’un tiers des 375 prisons du pays accueillent aujourd’hui trop de détenus. 

Armes et fêtes

Dans plusieurs prisons, les groupes criminels font la loi, déclenchant des mutineries, tuant ou organisant des évasions. 

Des prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFPDes prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l'Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP
Des prisonniers dans la prison de Reynosa, dans l’Etat de Tamaulipas, au Mexique, le 24 mai 2017 © Julio Cesar AGUILAR AFP

Depuis le début d’année, des fusillades, des incendies et l’évasion de 29 prisonniers ont eu lieu dans plusieurs prisons de l’Etat de Tamaulipas (nord-est). Dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), Juan José Esparragoza, le fils d’un des fondateurs du puissant cartel de Sinaloa, s’est échappé.

Les réseaux sociaux et les médias mexicains ont largement diffusé ce mois-ci les images d’une « narcofiesta » (fête de narcotrafiquants) se déroulant dans une prison de Jalisco (ouest), où l’on voit des dizaines de prisonniers s’amusant et buvant de l’alcool, tandis que des musiciens chantent à la gloire du chef de gang criminel organisateur de la fête.

Dans une autre vidéo, des prisonniers sont maltraités par des membres d’un gang adverse qui les obligent à laver leurs cellules et porter de la lingerie féminine.

Il y a quelques jours, dans une prison de Tamaulipas – où 80 % des détenus appartiennent au cartel du Golfe -, la police a découvert des armes de gros calibres ainsi qu’un tunnel.

Les évasions rocambolesques en 2001 et 2015 de Joaquin « El Chapo » Guzmán, un des plus puissants narcotrafiquants au monde, sont encore très présentes en mémoire, de même que le massacre l’an dernier de 49 prisonniers lors d’une rixe entre deux cartels dans la prison de Topo Chico à Monterrey (nord).

Ces scènes sont rendues possibles « par la corruption au sein du système », explique à l’AFP Catalina Perez, professeure au centre de recherche et d’enseignement en économie. « Il y a beaucoup de corruption, dont personne ne s’occupe ».

« Certains détenus payent pour avoir des cellules de luxe et tout ce qu’ils veulent, tandis que les plus pauvres doivent laver les toilettes », ajoute-t-elle. 

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a exprimé de nouveau en mai son inquiétude devant l’augmentation des cas d’autogestion ou de cogestion de prisons par des détenus tandis que « les prisonniers liés au crime organisé sont plus nombreux ou ont des moyens économiques plus grands ». 

Loi inefficace

Presque 50 % des détenus des prisons fédérales et 30 % de ceux des prisons des Etats sont en détention préventive, dans l’attente de leur jugement ou de leur condamnation. Dans beaucoup de cas, ils ont commis des délits mineurs, tels que des vols sans violence.

Selon l’experte, le Mexique doit définir quel rôle il faut attribuer aux prisons, « si on les utilise pour ceux qui ont une quantité minime de substances illicites ou pour réinsérer ceux qui ont commis les pires délits ».

En juin 2016, le Congrès mexicain a voté une loi qui prévoit des peines alternatives telles que la réparation ou des travaux d’intérêt général. 

L’objectif est de soulager les prisons et d’aider à la réinsertion, mais son application tarde.

« Nous devons à présent exiger des autorités qu’elles appliquent la loi, ce que nous ne voyons pas arriver », indique à l’AFP la sénatrice Angelica de la Peña, du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), également à la tête de la commission sénatoriale pour les droits de l’Homme.

Les organisations civiles, de leur côté, s’inquiètent d’une société mexicaine qui n’a pas été éduquée à réinsérer les anciens prisonniers.

« Si les gens en sortant de prison ne trouvent pas de travail, sont de nouveaux discriminés, pointés du doigt dans leur propre quartier, alors c’est une histoire sans fin », déplore Consuelo Bañuelos, directrice de Promoción de Paz, une association qui aide à la réinsertion des anciens détenus.

31/05/2017 08:26:25 –         Mexico (AFP) –         © 2017 AFP

La Bourse de Paris finit en repli une séance terne (-0,50%)


La Bourse de Paris finit en repli une séance terne (-0,50%)©AFP/Archives/ ERIC PIERMONT AFP

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge mardi (-0,50 %) au terme d’une séance terne, le marché marquant le pas sur fond de résurgence d’un risque politique en zone euro avec la possibilité d’élections anticipées en Italie.

L’indice CAC 40 a cédé 26,53 points à 5.305,94 points dans un volume d’échanges de 3,2 milliards d’euros. La veille, il avait fini en léger recul de 0,08 %.

La cote parisienne a ouvert en recul et n’a pas réussi par la suite à changer de tendance, au retour d’un long week-end au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Les investisseurs étaient particulièrement réservés alors que l’Italie est sur le devant de l’actualité, avec à l’horizon l’organisation potentielle d’élections à l’automne dans la péninsule.

« C’est morose depuis ce matin. Le risque politique italien est venu animer la séance avec la possibilité d’élections en septembre en Italie, sachant que dans les sondages il y a une percée du mouvement 5 étoiles, qui organiserait à priori un référendum pour ou contre l’Europe », explique à l’AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

« Par ailleurs, le système bancaire y est très fragile et représente l’un des risques systémiques en Europe. C’est un pays beaucoup plus facteur de stress et de nervosité que n’ont pu l’être la Grèce ou le Portugal en plein coeur de la crise. Il y a contagion du stress jusqu’au secteur bancaire européen », observe M. Tuéni.

« Tendance haussière »

« Néanmoins, cela reste contenu, il n’y a pas de mouvement de panique », nuance l’analyste.

« La tendance de fond demeure haussière, toutefois à chaque fois qu’il y a un facteur de stress on peut avoir un léger repli », ajoute le spécialiste.

Les indicateurs mitigés publiés ce mardi n’ont pas réussi à redonner de l’entrain à la cote parisienne.

Outre-Atlantique, l’inflation sur un an a ralenti en avril pour le deuxième mois d’affilée.

La confiance des consommateurs aux Etats-Unis a de son côté baissé en mai, selon l’indice publié mardi par le Conference Board.

La confiance économique dans la zone euro est également retombée en mai après avoir fortement augmenté en avril.

En Allemagne, les prix à la consommation ont progressé en mai de 1,5 % sur un an, ce qui marque une nette décélération de l’inflation par rapport à avril.

Publicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFPPublicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFP
Publicis a gagné 2,82% à 68,84 euros © ERIC PIERMONT AFP

Sur le front des valeurs, Publicis a gagné 2,82 % à 68,84 euros. Arthur Sadoun succèdera le 1er juin à Maurice Lévy à la tête du géant de la publicité.

Les titres liés au secteur bancaire ont à l’inverse pesé sur la cote, à l’image de Société Générale (-1,43 % à 49,02 euros), Crédit Agricole (-0,90 % à 13,78 euros) et Natixis (-2,61 % à 5,94 euros).

Vivendi a cédé 0,64 % à 19,39 euros. La Commission européenne a autorisé mardi sous condition la prise de contrôle par le français Vivendi de Telecom Italia.

Bureau Veritas a reculé de 2,66 % à 20,71 euros, affecté par un abaissement de sa recommandation à « conserver » contre « acheter » auparavant par Kepler Cheuvreux.

Engie s’est apprécié de 0,87 % à 13,37 euros après que l’énergéticien a annoncé l’acquisition de Sungevity International, branche européenne d’un fournisseur américain de panneaux solaires placé en faillite au printemps.

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  • 30/05/2017 18:25:54 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

    Patrick Calvar, « moine-soldat » de l'antiterrorisme


    Patrick Calvar, « moine-soldat » de l’antiterrorisme©AFP/ MARTIN BUREAU AFP

    Sa carrière dans le renseignement a débuté pendant la Guerre froide pour s’achever face au groupe Etat islamique: Patrick Calvar, qui prend sa retraite mercredi, a exercé pendant 40 ans dans le silence sa mission de policier, jusqu’à devenir un pilier de la lutte antiterroriste.

    « Moine-soldat »: l’expression revient en boucle chez ceux qui ont côtoyé ce maître-espion de 61 ans à l’air sévère. Inconnu du public mais unanimement reconnu par ses pairs, sans étiquette politique, il a eu la lourde tâche de commander la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) face à une menace jihadiste inédite.

    Si le procureur de Paris François Molins incarne le visage de l’antiterrorisme, Patrick Calvar, dont on aperçoit la silhouette massive à la sortie des réunions de crise à l’Elysée, est son bras armé. Ensemble, ils ont affronté la vague d’attentats qui a frappé la France depuis janvier 2015 faisant 239 morts.

    Le procureur de la République François Molins, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/ArchivesLe procureur de la République François Molins, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/Archives
    Le procureur de la République François Molins, lors d’une conférence de presse à Paris le 21 avril 2017 © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT AFP/Archives

    C’est « un grand policier qui, en toutes circonstances, a dégagé une très grande lucidité, un sang-froid à toute épreuve et le courage de dire la vérité et la réalité au politique », déclare à l’AFP François Molins. « Son départ est une perte. »

    De la DST (Direction de la surveillance du territoire) à la DGSI en passant par les RG (Renseignements généraux) et la DGSE (surveillance extérieure), il aura arpenté, une cigarette toujours à portée de main, tous les services d’espionnage français, au rythme de l’évolution des menaces.

    Né le 26 novembre 1955 à Madagascar, fils d’un gendarme combattant d’Indochine, ce Finistérien débute comme inspecteur en région parisienne avant de devenir commissaire.

    En 1984, il trouve sa vocation à la DST, appelé par Raymond Nart, légende du contre-espionnage.

    Chargé de traquer les espions de l’Est, ce lecteur assidu de John Le Carré est au coeur de l’affaire Temperville, du nom de l’ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique qui a livré des documents au KGB en 1989-1990.

    Il est en première ligne lors de la vague d’attentats du Groupe islamique armé (GIA) en France en 1995.

    Après un passage en 2009 à la DGSE, Patrick Calvar gravit les échelons du renseignement intérieur.

    « Il encaisse les coups »

    En 2012, le nouvel exécutif socialiste évince le sarkozyste Bernard Squarcini de la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née de la fusion des RG et de la DST. Patrick Calvar le remplace et prend les clés, dans la foulée, de la nouvelle DGSI censée tirer les enseignements des failles mises en lumière par les attentats de Mohamed Merah.

    Bernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFPBernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFP
    Bernard Squarcini, alors directeur central du renseignement intérieur, à Paris le 17 janvier 2012 © MARTIN BUREAU AFP

    Il façonne un service d’environ 4.000 personnes, allant chercher de nouveaux profils, des linguistes arabophones aux ingénieurs en cybersécurité. A ses débuts en 2014, la DGSI ne comptait que 5 % de contractuels de ce genre. Ils seront 17 % en 2018.

    Et puis, les attentats frappent. « Des épreuves dramatiques qui nous ont marqués et resteront à jamais gravées dans nos mémoires », dit-il.

    Les critiques pleuvent. « Ce n’était absolument pas son échec personnel », mais « dans les grandes démocraties, face à ce genre de drame, il y a des fusibles et le patron du renseignement est souvent ce fusible », relève le président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, Georges Fenech (LR), tout en saluant « une personnalité hors norme ».

    Le patron de la DGSI reste à son poste. Il « encaisse les coups, ne cherche pas à se dédouaner sur ses équipes », affirme le procureur Molins, expliquant que tous deux ont cherché « à tirer le système vers le haut ».

    Viendront aussi des succès quand des attentats d’ampleur sont déjoués, comme avec l’arrestation de Reda Kriket en 2016 ou celle de deux Français à Marseille avant la présidentielle.

    Ses collaborateurs, qui craignent son regard noir et son froncement de sourcils, goûtent alors de rares moments de détente dans l’intimité de la petite salle de réunion jouxtant son bureau spartiate de Levallois-Perret, en région parisienne.

    Décoré des insignes d’officier de la Légion d’honneur en mars, ce père de famille a évoqué son « métier de passion qui fait que le temps passe trop vite ». Et remercié le modèle français et son « ascenseur social ».

    Il garde le silence sur son avenir. L’oeil pétillant, il lâche seulement qu’il « continuera de servir le drapeau ».

    29/05/2017 10:24:43 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

    28 mai 1659. Louis XIV octroie le monopole de la vente du chocolat à un Toulousain.

    Qu’on ne s’y trompe pas, la drogue la plus réclamée, la plus consommée de nos jours, ce n’est pas la coke, ni le cannabis, ni même le tabac ou le pinard. C’est le chocolat ! Avec l’avantage d’être en vente libre. Ce scandale, à côté duquel celui de Bygmalion ressemble à une bluette, débute véritablement le 28 mai 1659 quand Louis XIV accorde à David Chaillou, premier valet de chambre du comte de Soissons, le privilège de fabriquer, de vendre et de débiter le chocolat dans tout le royaume de France pour 29 ans. Un dealer unique et officiel !

    Il lui faut deux ans à Chaillou pour ouvrir sa première boutique à Paris, rue de l’Arbre-Sec, où les bourgeois peuvent planer en avalant le doux breuvage des dieux aztèques. Jusque-là, seuls les aristocrates se shootaient en catimini dans leurs palais et hôtels particuliers. Le premier chocolatier de France fabrique son chocolat dans sa boutique avec les fèves reçues d’Amérique. Il les grille dans une bassine, puis les pile au moyen d’un lourd cylindre de fer de sa fabrication qu’il fait rouler sur une pierre chauffée inclinée. Chaillou propose des breuvages chauds bien mousseux comme il est de règle de consommer le chocolat à l’époque. Il vend également des gâteaux et des biscuits.

    Un commerce tenu par les Juifs

    En France, les premiers importateurs de fèves sont les Juifs marranes chassés d’Espagne, puis du Portugal. Vers 1620, plusieurs familles s’installent au Pays basque, plus précisément à Saint-Esprit, à deux pas de Bayonne, où elles font venir leurs fèves d’Amsterdam et du Venezuela. Ces marranes ne se privent pas non plus d’armer des corsaires pour piller les cargaisons espagnoles. Les premiers chocolats ainsi fabriqués sur le territoire français sont vendus aux chanoines de la collégiale de Saint-Esprit et de la cathédrale de Bayonne, ainsi qu’aux habitants fortunés.

    Du cacao est également importé de Martinique où il est introduit en 1660 par le Juif Benjamin da Costa d’Andrade. Mais cela ne dure pas, car les jésuites font expulser les Juifs de l’île au profit des planteurs chrétiens, qui préfèrent cultiver la canne à sucre, plus rentable. En effet, la consommation du chocolat reste encore faible en France en raison de gros droits d’entrée. À Curaçao, à Cayenne, à la Jamaïque, au Venezuela, partout où le cacao est cultivé et collecté, les marchands juifs, surtout hollandais, tiennent les rênes du commerce. Au Pays basque, une guéguerre a lieu pour évincer les Juifs de ce commerce. Mais ceux-ci sont suffisamment astucieux pour ne pas être… chocolat.

    Aliment qui trompe la faim

    Pour en revenir à David Chaillou, originaire de Toulouse, il aurait effectué plusieurs séjours en Espagne à la recherche d’élixirs « qui pouvaient être utiles au corps humain ». C’est ainsi qu’il découvre le chocolat. Quand Louis XIV, en chemin pour aller chercher sa promise, l’infante d’Espagne, s’arrête à Toulouse, Chaillou passe à l’action. Il s’introduit d’abord auprès d’Olympe Mancini, nièce de Mazarin, et premier grand amour du roi. Celle-ci adore tellement le chocolat qu’elle obtient à Chaillou la charge de valet de chambre de son époux le comte de Soissons. Puis elle lui décroche la patente désirée. Le jeune homme la suit à Paris, où il doit encore attendre plusieurs mois pour que le Parlement enregistre la lettre patente royale.

    Pourtant, le souverain ne prise pas vraiment le chocolat : « Cet aliment trompe la faim, mais ne remplit pas l’estomac », dit-il. La marquise de Sévigné note : « Il vous flatte pour un temps, et puis il vous allume tout d’un coup une fièvre continue. »

    Des autographes de Louis XIV, Jules Verne ou Émile Zola aux enchères

    Feuilles jaunies, encre vieillie, calligraphie d’un autre temps… au premier regard, ces documents ne semblent pas payer de mine. Pourtant, certains de ces près de 200 manuscrits historiques, documents administratifs et autres attributions de privilèges proposés ce vendredi aux enchères à Bourges valent plusieurs milliers d’euros, relate France Bleu Berry. Car derrière ces boucles rouillées se sont un jour tenues les mains de Napoléon Bonaparte, du cardinal de Richelieu, d’Henri IV ou encore des écrivains Gustave Flaubert, Victor Hugo, Émile Zola ou encore George Sand, précise Le Berry républicain.

    Une signature à 500 euros

    Cette collection d’autographes, rare par la variété de documents qu’elle propose et la qualité des signataires, appartenait au géologue, préhistorien et directeur de recherche du CNRS Jean Chavillon, décédé en 2013. Le plus vieux de ces documents est daté du XVIe siècle. Mais le clou de cette vente est sans équivoque un paraphe datant du 1er juillet 1782 de la sulfureuse reine Marie-Antoinette à Versailles, très cotée parmi les autographiles – les collectionneurs d’autographes. Autre document de valeur : la signature de Louis XIV, alors âgé de 5 ans, apposée peu avant la mort de Louis XIII.

    Les experts restent cependant prudents quant aux sceaux des monarques, parfois appliqués par les secrétaires à leur place. Les conclusions de cette vente n’ont pas encore été publiées, mais certains de ces lots pourraient s’être envolés. Une feuille d’émargement, signée par de nombreux savants des XVIIIe et XIXe siècles vaudrait par exemple entre 200 et 300 euros. Un autographe de Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, qui attribue un droit de chaise à un dignitaire de la cour, est quant à lui estimé à quelque 500 euros.

    Ferrand: « que pense le garde des Sceaux » de cette « faute »? demande Carvounas (PS)


    Ferrand: « que pense le garde des Sceaux » de cette « faute »? demande Carvounas (PS)©AFP/ STEPHANE DE SAKUTIN

    Luc Carvounas, actuel sénateur PS et candidat aux législatives, a qualifié jeudi de « faute » l’affaire immobilière reprochée à Richard Ferrand, demandant ce « que pense le garde des Sceaux » François Bayrou, qui prépare un projet de loi de moralisation de la vie publique.

    « Il y a une faute de la part de M. Ferrand, qui a laissé faire sa femme vis-à-vis de cette affaire », a lancé sur franceinfo M. Carvounas, pour lequel cela marque aussi « un premier couac dans le gouvernement » alors qu' »on a même repoussé d’un jour le premier conseil des ministres de ce quinquennat pour s’assurer que tout allait bien ».

    « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de savoir si M. Ferrand va démissionner ou pas », c’est de savoir ce « que pense le garde des Sceaux, François Bayrou (…) en train de rédiger un texte soi disant fondamental de ce quinquennat », a-t-il déclaré, affirmant qu’il voterait le projet de loi de moralisation s’il est élu député.

    « J’attends du garde des Sceaux une réaction, c’est extrêmement important. S’il n’y a pas de réaction à la hauteur des enjeux censés être les nôtres dans ce texte, alors cela veut dire que nous sommes sur du cynisme, des mensonges, de l’hypocrisie et des coups de communication », a jugé le sénateur-maire d’Alfortville.

    Il a aussi critiqué le ministre de la Cohésion des Territoires pour avoir « traité ça avec beaucoup de légèreté vis-à-vis de la presse en disant, un peu cynique, que c’était son premier +cadeau+ (…). Mais on nous regarde et il y a de la défiance envers les politiques ».

    M. Carvounas s’est aussi montré dubitatif sur l’absence totale d’argent public ayant pu bénéficier au centre de soins de la Mutuelle de Bretagne évoqué.

    Selon Le Canard Enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne dont M. Ferrand, pas encore député à ce moment-là, était le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisi, entre trois propositions, celle d’une société immobilière appartenant à sa compagne.

    Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI « a été multipliée par 3.000 » six ans plus tard.

    « Les administratrices et les administrateurs du Conseil d’administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre », a plaidé M. Ferrand mercredi.

    25/05/2017 12:23:34 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

    Jamie Cudmore : « Les valeurs se perdent dans le rugby professionnel »

    Depuis 2002, il traîne sa carcasse charpentée sur les terrains de rugby. Le Canadien Jamie Cudmore, surnommé « le bûcheron », n’a jamais refusé le combat, pendant ses 11 ans avec le maillot de Clermont et depuis cette saison à Oyonnax. L’ovalie a eu valeur d’exutoire pour celui qui multipliait les séjours dans des centres pour délinquants juvéniles. « Je suis passé directement de la prison au vestiaire », écrit-il dès les premières pages de son autobiographie, Présumé coupable*. Longtemps qualifié de « bad boy », parfois bagarreur sur le terrain, il dresse un état des lieux cinglant des dérives de la professionnalisation du rugby.

    Le Point.fr : Clermont a perdu le 14 mai sa 3e finale européenne. Durant votre passage au club, vous avez aussi connu ces défaites. Vous dîtes dans votre livre « qu‘au fil des années, une certaine complaisance a gagné Clermont ». Ce constat est-il toujours valable ?

    Jamie Cudmore : Inconsciemment, oui, ça existe toujours. À Clermont, après une défaite, il n’y a pas d’électrochoc. Cela n’arrive pas d’être alpagué dans un café ou aux supermarchés par des supporteurs mécontents. Je pense que ça crée une forme de confort. À Oyonnax, où je suis arrivé cet été, l’atmosphère était différente. Au lendemain de notre première défaite, un homme m’a arrêté dans la rue en me disant : Tu es nul, tu es trop payé, tu te prends pour qui ? Cela m’a choqué, je n’avais jamais entendu ça à Clermont !

    À propos du Top 14, vous écrivez que « tout ce qui importe les clubs aujourd‘hui, ce sont leurs comptes financiers »…

    Avec l’arrivée du professionnalisme, l’humain est mis de côté. Il y a de moins en moins de plaisir sur le terrain et tellement de pression qu’il faut gagner à tout prix. Et si par malheur vous ne développez pas un jeu spectaculaire, que vous ne gagnez pas un point de bonus, vos dirigeants sont déçus et vous le font comprendre !

    Si tu veux des vacances, il faut être blessé ! 

    Vous dénoncez également les cadences infernales du calendrier, « une guerre d‘usure plus qu‘un sport ». Dans de telles conditions, est-il encore possible de prendre du plaisir ?

    Dans le Top 14, les joueurs jouent onze mois sur douze. Il n’y a que quatre semaines d’intersaison et dix jours en février sans être impliqué en équipe nationale. Il n’y a pas de ligues dans le monde où les joueurs disputent autant de matches ! L’idéal serait de trouver un équilibre entre la coupe d’Europe, les équipes nationales et le Top 14. Maintenant, si tu veux des vacances, il faut être blessé !

    Seon une enquête de L‘Équipe, le salaire moyen brut a augmenté de + 89 % en 10 ans (de 10 038 à 18 973 euros). Cela est-il justifié ?

    Oui. Les carrières sont de plus en plus courtes, elles durent rarement plus de dix ans à cause des impacts et de l’intensité des compétitions. Comparé au salaire moyen des autres sports professionnels, cela reste relativement modeste, malgré l’ampleur médiatique du rugby.

    Les Français ont parfois du mal à se motiver

    En 2014, Carlo Ancelotti, alors entraîneur du PSG, avait critiqué l‘investissement des joueurs français à l‘entraînement. Dans votre livre, vous dîtes également qu‘ils sont « rarement ravis de s‘entraîner »

    C’est surtout le cas avec la préparation physique. Dès qu’on a une séance difficile, les joueurs français se plaignent. Ils ne veulent pas se faire mal ! Mais pour progresser, il faut aussi apprendre à se taire et à faire le boulot. Si personne ne leur met la pression, les Français ont parfois du mal à se motiver.

    Que reste-t-il des valeurs du rugby ?

    Elles persistent dans les petits clubs, mais, dans le monde professionnel, elles se perdent. Le business prend désormais le dessus sur le sport, l’éthique et ses valeurs, ce qu’a démontré la fusion avortée entre le Stade français et le Racing. Il faut également veiller davantage aux jeunes joueurs. Ils arrivent du lycée dans les centres de formation, gagnent très vite beaucoup d’argent et sont reconnus médiatiquement. Sans une bonne éducation, cela peut avoir un impact négatif. Si l’ensemble des acteurs (dirigeants, éducateurs, Fédération) en a conscience, le rugby français pourra relever la tête et rester le sport noble qui a fait sa renommée.

    Présumé coupable, de Jamie Cudmore avec Gavin Mortimer, aux éditions Marabout, 220 pages, 19, 90 €

    Seniors : retraite à la maison

    Il y a ceux pour qui la valeur suprême est l’attachement au territoire, ceux qui prêchent la mobilité et ceux qui n’ont pas le choix et se voient assignés à résidence, car leur quartier s’est transformé. Il y a, enfin, ceux qui sont contraints à la mobilité par un tiers. Dans tous les cas, les pratiques des baby-boomeurs à l’égard de l’habitat sont diverses et variées, comme le sont les composantes de ce groupe. Si les mobilités internationales prennent leur essor chez les retraités nouvelle génération, la grande majorité d’entre eux montre un attachement à son chez-soi, dans lequel ils ont…

    Consultez notre dossier : Dossiers

    Le label Pavillon bleu décerné à 173 communes, soit 390 plages


    Le label Pavillon bleu décerné à 173 communes, soit 390 plages©AFP/Archives/ DANIEL JANIN

    Le label Pavillon Bleu a été décerné vendredi à 173 communes, représentant 390 plages qui étaient candidates à cette distinction récompensant une bonne gestion de l’environnement, des déchets et de l’eau.

    Le label, créé en 1985, récompense aussi 102 ports de plaisance.

    En 2016, il avait été décerné à 170 communes représentant 400 plages et à 98 ports de plaisance maritimes et continentaux (à l’intérieur des terres).

    La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur arrive en tête du palmarès, comme l’année dernière, avec 58 lauréats. Elle est suivie par la région Occitanie avec 53 lauréats.

    Quatorze nouvelles communes obtiennent le label: Saint-Vincent-les-Forts (Alpes-de-Haute-Provence), Mandelieu La Napoule (Alpes-Maritimes), Ajaccio (Corse-du-Sud), Arnay-le-Duc (Côte-d’Or), Vias (Hérault), Iffendic (Ille-et-Vilaine), Eguzon-Chantôme (Indre), Seignosse (Landes), Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique), Coudeville-sur-Mer (Manche), Saint-Pair-sur-Mer (Manche), Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Jouin-Bruneval (Seine-Maritime), Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime).

    Huit nouveaux ports sont distingués: Port de plaisance de Cap-d’Ail (Alpes-Maritimes), Port Départemental de Cassis GTC (Bouches-du-Rhône), Société Nautique de Marseille (Bouches-du-Rhône), Port de Gâvres (Morbihan), Port de Guidel (Morbihan), Port de Lorient Centre (Morbihan), Port de plaisance du Kernével (Morbihan), Port-Louis (Morbihan).

    L’obtention du label suppose de répondre à une série de critères.

    Pour les plages, il faut une eau de baignade de « qualité excellente » avec cinq contrôles par saison, un point d’eau potable, des poubelles sur la plage, la collecte sélective d’au moins trois types de déchets, une politique de recyclage et la mise en place d’actions d’éducation à l’environnement.

    Pour les ports, les critères concernent la prévention des pollutions et le traitement des déchets, ainsi que le traitement des eaux usées des bateaux, des boues de dragage ou des liquides polluant les cales.

    Le label Pavillon Bleu, un programme de la Fondation pour l’éducation à l’environnement en Europe, est présent dans 47 pays.

    19/05/2017 14:24:57 –         Paris (AFP) –         © 2017 AFP

    WikiLeaks : Chelsea Manning sort de prison aujourd'hui

    Chelsea Manning est entrée en prison en tant qu’homme, alors prénommée Bradley, et doit en ressortir mercredi en tant que femme, sept ans après avoir révélé, par WikiLeaks, les bavures militaires américaines. Mais la soldate n’en a pas tout à fait fini avec l’armée. Nul ne sait exactement à quelle heure l’ancienne taupe de WikiLeaks, qui avait fait fuiter plus de 700 000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les États-Unis dans l’embarras, doit quitter le pénitencier militaire de Fort Leavenworth, aux confins du Kansas et du Missouri (centre des États-Unis).

    La détenue transsexuelle, condamnée en cour martiale à trente-cinq ans de réclusion pour cette gigantesque fuite de données classées secret défense, va sortir après seulement quelques années derrière les barreaux, à la faveur d’une peine commuée par l’ancien président Barack Obama (2009-2017), juste avant qu’il ne quitte la Maison-Blanche. Mais la remise de peine n’efface pas la condamnation elle-même. Son appel en justice pourrait s’éterniser et, en attendant, l’ancienne analyste du renseignement, aujourd’hui âgée de 29 ans, restera légalement un soldat de l’US Army une fois sortie de prison.

    Le joug de l’armée

    Elle sera techniquement en congé sans solde pendant l’examen de l’appel et il reste hautement improbable que Chelsea Manning, qui a revendiqué son identité de femme au lendemain de sa condamnation, soit appelée à servir. Mais un de ses avocats assure que cette situation la maintient sous le joug de l’armée et l’expose à d’éventuelles sanctions au moindre faux pas – comme la révélation de nouveaux documents ou d’écrits qui dérangeraient le Pentagone. Reste que la libération de celle considérée par ses soutiens comme une lanceuse d’alerte, souvent comparée à l’ex-contractuel de la NSA Edward Snowden, est vécue comme un soulagement par ses proches, après ses deux tentatives de suicide l’an dernier.

    « Plus que deux jours avant la liberté de la vie civile », a-t-elle écrit lundi sur Twitter, réseau social sur lequel elle est active même derrière les barreaux. Elle s’est même dite, dans une référence politique sarcastique, « en quête d’une assurance santé privée, comme des millions d’Américains ». « Pour la première fois, je me vois un avenir en tant que Chelsea », avait écrit plus tôt Chelsea Manning. « J’arrive à m’imaginer survivre et vivre dans la peau de la personne que je suis. » Signe de l’attente autour de sa libération, un groupe de musiciens a mis en ligne un album peu avant la sortie de prison, Hugs for Chelsea, dont les recettes reviendront à Chelsea Manning pour qu’elle puisse démarrer sa nouvelle vie.

    Pizza, nage et PlayStation

    À quoi, d’ailleurs, va ressembler cette nouvelle page, qui devrait s’écrire chez une tante de la région de Washington ? « Elle veut se battre pour les nombreux détenus transgenres, en particulier les femmes noires, communiquer avec les jeunes transgenres, partager les victoires de nos combats », confie Chase Strangio, un avocat lui-même transgenre devenu son ami intime. « Elle a hâte de manger de la pizza, de nager, de jouer à la PlayStation et de rencontrer les nombreux amis qui l’ont soutenue au fil des années mais qui n’ont jamais été autorisés à lui rendre visite en prison. »

    Chelsea Manning devrait afficher sa féminité en laissant « pousser ses cheveux », après des années derrière les barreaux de Fort Leavenworth où sa coiffure devait rester sous les cinq centimètres réglementaires, ajoute Chase Strangio. Au gré d’un long combat légal, Chelsea Manning a récemment obtenu le droit de commencer en prison un traitement hormonal pour permettre sa transition vers le sexe auquel elle s’identifie. La libération, toutefois, est fraîchement accueillie par une partie des Américains, à commencer par le président Donald Trump, qui l’a qualifiée de « traîtresse qui n’aurait jamais dû être libérée de prison ».

    À défaut d’être encore blanchie en appel, Chelsea Manning s’apprête donc à effectuer ses premiers pas hors de prison. En tant que femme.