Le verdict est tombé. Ce mercredi, l’opposant russe Alexeï Navalny a été condamné à cinq ans de prison avec sursis pour détournement de fonds, dans un procès renvoyé en première instance par la Cour suprême. L’opposant et blogueur anticorruption, aujourd’hui âgé de 40 ans, a annoncé qu’il ferait appel de cette décision devant les plus hautes instances. Il a également affirmé qu’il restait déterminé à se présenter à l’élection présidentielle de 2018. « Nous mènerons notre campagne électorale malgré ce qui se passe dans ce tribunal », a martelé Alexeï Navalny devant les journalistes juste après la lecture de la décision par le juge. « Dès demain, le Kremlin va commencer à chanter sa mélodie selon laquelle je n’ai pas le droit de prendre part à la campagne. Mais il est écrit dans la Constitution que tous ceux qui ne se trouvent pas en prison ont le droit de se présenter », a souligné l’opposant.
400 000 euros détournés
Alexeï Navalny est accusé d’avoir organisé en 2009 le détournement de quelque 400 000 euros au détriment d’une société publique d’exploitation forestière alors qu’il était consultant du gouverneur libéral de la région de Kirov, à 900 km à l’est de Moscou. L’opposant, qui affirme que l’affaire a été montée de toutes pièces pour l’écarter de la scène politique, avait été condamné à une peine identique lors d’un premier procès, dénoncé comme « arbitraire » et « de nature politique » en février 2016 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La Cour suprême russe a ensuite annulé en novembre cette condamnation et a renvoyé l’affaire en première instance. Cette condamnation pour détournement de fonds pourrait théoriquement empêcher Alexeï Navalny de concourir à l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle le président Vladimir Poutine devrait se représenter pour un quatrième mandat. « Nous percevons cette décision comme un message du Kremlin qui nous juge, moi et mon équipe, mes électeurs, trop dangereux », a poursuivi Alexeï Navalny. En octobre 2013, M. Navalny a obtenu le score honorable de 27,2 % à l’élection municipale à Moscou remportée sans surprise par le maire sortant proche du Kremlin, s’imposant de manière durable comme l’opposant numéro un à Vladimir Poutine.
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