Le projet de la Nuit blanche qui ne verra pas le jour

La Nuit blanche n’aura pas de fin. La Société du Grand Paris, qui réalise les lignes du Grand-Paris Express, voulait aménager la gare routière de Pont de Sèvres pour clore le parcours de la Nuit blanche, du 1er au 2 octobre. Mais le Stif, l’organisme qui gère les transports en Ile-de-France, s’y est opposé. Motif : « Mépris pour les transports et les passagers », peste-t-on dans l’entourage de Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France et du Stif.

Le projet de la Société du Grand Paris, conduit en partenariat avec la mairie de Paris, obligeait en effet à fermer la gare routière de Pont de Sèvres pendant une durée comprise entre trois et cinq jours ! « C’est méprisant pour les passagers quand on connaît les problèmes de transport en Ile-de-France », poursuit-on chez Pécresse. Mais c’était le temps nécessaire, selon les concepteurs du projet, pour mettre en place l’installation, une sorte de forêt de néons multicolores imaginée par l’artiste allemand Tobias Rehberger. L’ensemble devait être mis en musique par le jeune compositeur William Rezé (nom de scène, Thylacine). L’enjeu est important pour la Société du Grand Paris, présidée par le député-maire socialiste de Cachan Jean-Yves Le Bouillonnec, puisqu’à cet endroit doit être édifiée l’une des stations de la future ligne 15 du Grand-Paris Express. La Nuit blanche, c’était donc aussi un coup de pub.

Pécresse refuse de payer

Outre la fermeture prolongée, la Société du Grand Paris voulait que le Stif compense les désagréments pour la RATP et les autres opérateurs de bus. Cette vaste gare routière, placée à la lisière de Boulogne-Billancourt, est en effet le point de convergence d’une dizaine de lignes de bus. Sa fermeture aurait donc obligé la RATP à organiser des arrêts alternatifs, donc à rallonger des lignes, sans compter la mobilisation de membres du personnel supplémentaires pour aiguiller les voyageurs. Un surcoût évalué par la Société du Grand Paris à 50 000 euros, mais deux fois plus selon les calculs du Stif. Saisie de cette demande, Valérie Pécresse a refusé de payer. La Nuit blanche ne s’arrêtera donc pas à Pont de Sèvres, à la différence des bus de la RATP…