Qwant ou le fol espoir d’un Web bleu, blanc, rouge

Est-il encore possible de concurrencer Google sur la recherche en ligne ? Une poignée d’entrepreneurs ont débarqué sur la Toile il y a maintenant trois ans, avec l’idée quasi folle de marcher sur les plates-bandes du géant américain. Avec seulement 1,2 % de parts de marché – contre près de 90 % des requêtes en ligne chez Google –, la french équipe de Qwant ne s’avoue pas vaincue et déclare qu’elle veut rééquilibrer la situation et « stopper l’abus de domination ».

Éric Léandri, cofondateur de Qwant, justifie sa volonté d’ouvrir la concurrence : « Est-ce qu’on tolérerait qu’il n’y ait qu’un supermarché et qui ne vendrait, en plus, que du lait ? » Jusqu’ici, Qwant, qui bénéficie du soutien financier d’Axel Springer, mettait surtout en avant son combat pour la sauvegarde de la vie privée en ligne – le moteur explique qu’il n’enregistre pas l’historique des navigations. Aujourd’hui, le « moteur de découverte » est fier de présenter son jeune couple Mozilla-Qwant : « un navigateur qui respecte votre vie privée avec un moteur de recherche qui fait la même chose ».

Lapsus

« Qwant Junior » sera bientôt testé sur un million d’enfants de l’académie de Versailles dès la rentrée prochaine. Après sa plateforme musicale baptisée « Qwant Music », sa version allégée « Qwant Lite », voici le dernier-né « Qwant Culture », qui annonce son association avec le Festival d’Avignon, entre autres, de quoi faire un bon match avec le mastodonte californien. Éric Léandri s’amuse de voir que Google Kids a été lancé six mois après Qwant Junior. Il ironise : « Ils ne regardent absolument pas ce que nous faisons, on est trop petit… […] On vous laisse regarder pour Qwant Culture ! »

Il n’empêche. En annonçant son outil de cartographie virtuelle sans système de tracking (traçage) Qwant Earth, c’est un « Google Earth » qui s’échappe de la bouche d’Alberto Chalon, directeur général de Qwant. Petit lapsus… Pour contrer celui dont on ne prononce pas le nom ou que l’on surnomme comme un vieil oncle usé « Gégé », ou encore « le machin où va tout le monde », Qwant se veut résolument « le moteur de recherche alternatif ». Prochaine étape : l’apparition de son application mobile, le 2 août. Un nouveau champ de bataille.