Le « oui » l’a donc emporté, avec plus de 55 % des suffrages exprimés et une participation supérieure à 51 % en Loire-Atlantique. Le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes va-t-il pour autant voir le jour ? Pour le président du conseil régional des Pays de la Loire (partisan du oui), la partie n’est pas totalement gagnée. Il maintient la pression sur l’exécutif pour que la décision soit réellement appliquée et que la ZAD (« zone à défendre ») soit évacuée.
Lepoint.fr : Le « oui » à l’aéroport l’a emporté. Est-ce la fin d’un interminable conflit ?
Bruno Retailleau : Cela doit prendre fin. Les électeurs ont jugé que cet aéroport est un bon projet. C’est un élément d’attractivité important pour l’Ouest, qui n’a pas vocation à devenir le cul-de-sac de l’Europe. La voie du référendum local n’était pas mon choix. Nous avions déjà 160 décisions de justice et des scrutins régionaux ayant élu des candidats systématiquement favorables à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Malgré cela, François Hollande a voulu une consultation pour prendre une décision. Le résultat est net. Avec 51 % des inscrits qui se sont déplacés pour voter, c’est une victoire du civisme et le oui, avec plus de 55 % des suffrages exprimés, est franc.
Est-on pour autant certain que ce projet verra le jour ? Les zadistes ont annoncé qu’ils ne quitteraient pas les lieux.
Toutes les conditions sont réunies pour que ce projet voie le jour. Celles et ceux qui nous donnent des leçons de démocratie devront accepter le verdict des urnes et devront partir. Il faut évacuer la ZAD et commencer les travaux. Nous ne sommes pas au jour ou à la semaine près. Le calendrier annoncé par Manuel Valls me semble souhaitable, les travaux pourraient commencer à l’automne.
51 % des électeurs de Loire-Atlantique sont allés voter. Est-ce suffisant pour faire taire les accusations de non-représentativité de ce scrutin ?
Nous avons toujours considéré que les opposants au projet avaient gagné la bataille de la communication, même s’ils ne représentaient pas l’opinion majoritaire. Nous sommes les premiers surpris par l’ampleur de la participation, qui est massive. Souvenez-vous que, lors de la législative partielle en avril dernier, nous avons eu un taux de participation d’à peine 25 %…
Vous réclamez l’évacuation de la ZAD par la force. Une opération à haut risque, surtout en année présidentielle…
Il pourrait y avoir une tentation de ne rien faire et il est vrai qu’avec François Hollande, les garanties sont souvent relatives. Cependant, ce résultat devrait le forcer à agir et à décider. S’il ne faisait rien, ce serait une gifle terrible pour tous ceux qu’il a appelés aux urnes ce dimanche.