Ses fans sont rassurés: tout va « pour le mieux » pour l’ex-footballeur star David Ginola, 49 ans, qui a subi un quadruple pontage coronarien après un malaise cardiaque jeudi, a annoncé vendredi à l’AFP le Pr Gilles Dreyfus qui l’a opéré au Centre cardio-thoracique de Monaco.
Le Centre a précisé dans un communiqué que Ginola avait « présenté un syndrome de +mort subite+ », à l’instar d’autres footballeurs avant lui, comme l’international camerounais Marc-Vivien Foé à Lyon en 2003 ou, plus récemment son compatriote Patrick Ekeng à Bucarest en mai de cette année qui, eux, n’ont pas survécu.
Pour Ginola, tout a été très vite. Les pompiers sont arrivés en quelques minutes à Mandelieu (Alpes-Maritimes) où il participait à une partie de foot en prélude à un tournoi de golf entre célébrités, et l’ont défibrillé et transféré en hélicoptère à Monaco. « Après une radio, il a été décidé de l’opérer en urgence et il a eu quatre pontages en urgence », a confié le Pr Dreyfus.
« Il va pour le mieux. Il est réveillé, il est extubé et conscient. Il n’a pas fait d’infarctus », a précisé le Pr Dreyfus qui l’a opéré dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il a eu un trouble du rythme cardiaque, une fibrillation ventriculaire », a ajouté le spécialiste.
L’ex-coqueluche du Paris SG et de Newcastle « a récupéré complètement et devrait rester hospitalisé durant dix jours ». « Il pourra reprendre ses activités dans quelques semaines », a encore précisé le chirurgien.
Le cardiologue de réputation internationale a expliqué qu' »El Magnifico », surnom du temps de sa splendeur, avait eu « beaucoup de chance » bénéficiant d’une intervention rapide des secours dès le début de son malaise, le chanteur Matt Pokora qui se trouvait à ses côtés lui ayant aussitôt prodigué un massage cardiaque.
– Cauchemar bulgare –
« Bonjour tout le monde, jamais aussi bien dormi. Tout va bien. Simplement besoin d’un peu de repos. Merci pour votre soutien magnifique… », pouvait-on lire vendredi sur le compte Twitter officiel de l’ex-Bleu (17 sélections, 3 buts).
Reconverti comme présentateur d’émissions TV de foot, d’abord en Angleterre puis à Canal+, Ginola devait être consultant pour M6 lors de l’Euro-2016 (10 juin-10 juillet). « On est en contact avec son agent et on suit son état de santé. Aucune décision n’a été prise pour le moment, on va voir comment évolue la situation », a indiqué à l’AFP un porte-parole de M6.
Ginola, c’est un joueur au physique de play-boy dont le nom reste associé au football, pour le meilleur sous le maillot du PSG, pour le pire sous celui des Bleus.
Le côté sombre tient en une date: le 17 novembre 1993 et cette défaite au Parc des Princes, son jardin, face à la Bulgarie (3-2) qui prive l’équipe de France du Mondial-1994 aux États-Unis.
Le Varois fut le coupable tout trouvé par Gérard Houllier, alors sélectionneur, qui l’accusa d’avoir commis « un crime contre l’équipe » avec ce coup franc envoyé à la défense bulgare, exploité au bout de cette dernière minute folle par Kostadinov. Avec Houllier, la rancoeur est tenace. Ginola, débouté en 2012, avait même porté plainte après avoir été traité de « salaud » dans un livre de l’ancien technicien.
– But de légende face au Real –
La face glamour de sa carrière, c’est en clubs. Passé pro à Toulon (1985-1988), le natif de Gassin (Var) tenta une première aventure parisienne à l’éphémère Matra Racing (1988-1990) avant de rebondir à Brest (1990-1992). Mais c’est au Paris SG, où il débarque en janvier 1992, que son talent éclate. Son élégance, sa virtuosité, ses débordements, ses cheveux mi-longs, ses abdominaux saillants lorsqu’il est torse nu, son sourire « ultra-bright » en font une des têtes de gondole de ce PSG ambitieux et pimpant, nouvellement acquis par Canal+.
Ses performances aussi, évidemment. Il n’aime rien tant que briller face aux rivaux marseillais, marque un des plus beaux et importants but de l’histoire du club parisien face au Real Madrid (4-1), lors de l’homérique quart de finale retour de Coupe de l’UEFA (C3) en mars 1993, et gagne même la reconnaissance de ses pairs, qui le désignent meilleur joueur du Championnat de France en 1994.
A l’été 1995, ses envies d’ailleurs le mèneront à Newcastle, où il fera aussi vibrer les stades. Avant de passer par Tottenham où il brillera avant une fin de carrière moins clinquante à Aston Villa et Everton.
A ajouter enfin à son CV une éphémère candidature à la présidence de la Fifa en 2015, décrédibilisée par son sponsor, une entreprise de paris en ligne.
20/05/2016 18:56:49 – Monaco (AFP) – © 2016 AFP