Le hurdleur jamaïcain Omar McLeod a amélioré la meilleur performance mondiale de l’année sur 110 m haies, en 13 sec 08, dans des conditions difficiles de pluie, samedi à Des Moines (Iowa) lors des Drake Relays.
Sacré champion du monde en salle à Portland mi-mars, McLeod, 22 ans, se rapproche doucement de la meilleure performance de sa carrière, réalisée à Kingston fin juin de l’année dernière (12.97).
Il a nettement devancé samedi à Des Moines l’Américain David Oliver (13.31) et un autre Jamaïcain, Hansle Parchment (13.42).
Le champion olympique en titre, l’Américain Aries Merritt a pris la 5e place dans un temps de 13.61, pour son meeting de reprise après une greffe de rein en septembre 2015.
Les combats ont cessé samedi sur deux fronts en Syrie après l’entrée en vigueur d’un accord russo-américain qui ne concerne cependant pas la ville d’Alep où des bombardements ont fait 30 morts la veille.
Selon l’armée syrienne, l’arrêt des combats doit durer 24 heures dans la région de la Ghouta orientale, une zone rebelle à l’est de Damas, et 72 heures dans celle de Lattaquié, un fief du régime dans l’ouest syrien.
Les combattants ont déposé les armes dans le nord de la province de Lattaquié et dans la Ghouta orientale, a indiqué dans la nuit de vendredi à samedi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de militants et de sources médicales en Syrie.
« C’est calme à Lattaquié et dans la Ghouta orientale. Il n’y a pas de tirs pour le moment », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de cette ONG basée en Grande-Bretagne.
Après l’appel qu’avait lancé jeudi l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, à réactiver la trêve, Russes et Américains avaient annoncé vendredi un accord a minima sur l’arrêt des hostilités sur deux fronts, mais pas à Alep, la deuxième ville de Syrie.
L’agence de presse russe Ria Novosti avait fait état de « l’introduction d’un processus de détente » dans ces régions « à partir de (vendredi) minuit ».
Michael Ratney, l’émissaire spécial américain pour la Syrie, avait confirmé « un nouvel engagement de cessation des hostilités (…) samedi à 00H01 (vendredi 21H01 GMT) ». Mais « nous discutons avec la Russie pour arriver rapidement à un accord » sur Alep, avait concédé le diplomate américain.
Des combats opposent depuis des semaines les troupes du régime aux rebelles dans le nord-est de la province côtière de Lattaquié, bastion de la communauté alaouite à laquelle appartient la famille du président syrien Bachar al-Assad. En outre, l’armée et ses alliés tentent de progresser dans la Ghouta orientale, région considérée comme le réservoir de la rébellion près de la capitale.
A Alep, en proie à de violents combats malgré la trêve imposée le 27 février, plus de 230 civils ont péri en une semaine dans des bombardements. La ville est divisée depuis 2012 entre secteurs rebelles et gouvernementaux.
Treize personnes ont péri vendredi dans les quartiers tenus par le régime et 17 du côté des rebelles, selon l’OSDH. Des dizaines de personnes ont été blessées.
L’aviation du régime a également frappé une clinique dans la partie rebelle d’Alep, blessant plusieurs personnes, selon la défense civile.
– Attaques aveugles –
« Il ne peut y avoir aucune justification à ces actes épouvantables de violence visant délibérément des hôpitaux et des cliniques. Des gens continuent à mourir dans ces attaques. Il n’y a désormais plus de lieux sûrs à Alep. Même dans les hôpitaux », a commenté Marianne Gasser, à la tête du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Syrie.
De crainte de nouveaux bombardements, la prière du vendredi des musulmans a été suspendue dans les quartiers rebelles.
Et en ce Vendredi saint pour les orthodoxes, Nour Chmeilane, une chrétienne de 25 ans d’un quartier d’Alep-ouest, a renoncé à aller à la messe. « Nous avons mis nos affaires dans une seule valise et nous nous préparons à partir à tout moment », témoigne-t-elle.
A Washington, le département d’Etat a rendu compte d’un nouvel appel téléphonique entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov au cours duquel ils ont parlé du « renforcement de la cessation des hostilités dans des régions de Syrie ».
Du côté de l’opposition syrienne, le Haut comité pour les négociations (HCN), l’instance chargée de représenter les principaux groupes de l’opposition aux négociations de paix avec le régime à Genève, a dénoncé dans une lettre à Ban Ki-moon « des attaques aveugles contre les civils » à Alep.
« Ce n’est pas le moment de parler de processus politique après les massacres horribles et les violations systématiques de la trêve », a écrit sur Twitter Riad Hijab, coordinateur du HCN.
Le dernier cycle de pourparlers indirects s’est déroulé à Genève du 13 au 27 avril, sans avancée, le HCN ayant quitté cette ville pour dénoncer les bombardements à Alep.
Entre 170.000 personnes (autorités) et 500.000 (CGT) ont défilé jeudi contre la loi travail lors de manifestations émaillées de violents affrontements à Paris et en province.
Ces affrontements ont fait des blessés graves du côté des forces de l’ordre et des manifestants. Plus d’une centaine de personnes ont été interpellées.
A Paris, 60.000 personnes, selon la CGT, et entre 14.000 et 15.000 selon la préfecture, ont marché entre les places Denfert-Rochereau et Nation. En dehors de la capitale, quelque 209 cortèges ont réuni 155.000 manifestants, dont 15.000 jeunes, selon le ministère de l’Intérieur.
Lors de la précédente journée de mobilisation le 9 avril, 120.000 personnes avaient manifesté en France selon les autorités. Au plus fort de la contestation le 31 mars, elles avaient recensé 390.000 personnes et les syndicats 1,2 million.
Comme lors des précédentes journées, des échauffourées ont éclaté dans la capitale, à Nantes, Rennes ou encore Lyon, en marge des défilés. A Paris, le calme est revenu en début de soirée.
Le Premier ministre Manuel Valls a condamné « avec force les violences d’une minorité d’irresponsables », dans un tweet où il a affiché son « soutien aux policiers ». « Quand on organise une manifestation elle doit être encadrée, organisée, maîtrisée et à l’évidence aujourd’hui cette organisation et cette maitrise n’existent pas », a-t-il déclaré ultérieurement devant la presse à Nouméa, où il se trouve en visite officielle. Les auteurs des violences « seront bien évidemment poursuivis par la justice », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fait état de « 24 policiers ou gendarmes blessés, dont 3 très grièvement à Paris » et de « 124 interpellations » dans tout le pays. Il a « demandé aux organisateurs de condamner (…) les violences à l’encontre des forces de l’ordre ».
Le ministre a fustigé « l’outrance » de « ceux qui essaient d’instrumentaliser » à leur avantage les violences commises en marge des manifestations contre la loi travail ou de Nuit debout, jeudi soir après après avoir rendu visite à l’hôpital à un des policiers grièvement blessé. .
« Ces violences, nous les avons toujours condamnées », a dit Jean-Claude Mailly (FO) sur LCP, faisant valoir qu’elles éclataient « en dehors des manifs, à côté des manifs ».
Le président de l’Unef William Martinet a lui aussi condamné les casseurs mais également dénoncé un « usage disproportionné de la force par la police ».
– Une Porsche incendiée –
A Rennes, au moins trois policiers ont été blessés, ainsi qu’un manifestant, selon la préfecture.
« Tout le monde déteste la police », criaient des manifestants aux visages dissimulés, notamment à Nantes où une Porsche a été incendiée. A Paris, des Autolib ont été saccagées, ainsi que des vitrines et des abribus, a constaté un journaliste de l’AFP.
A Toulouse, où des manifestants cagoulés ont procédé à des « jets de projectiles nourris », selon la police, les organisateurs ont préféré disperser la manifestation à mi-parcours.
Partout, l’opposition à la loi travail s’affichait : parfois par de simples pancartes barrées d’un « NON! » ou réclamant la « démacronisation » du projet de loi, ou affirmant « eh oh la gauche est dans la rue ».
« On a fait bouger les lignes par l’action collective », a déclaré M. Martinet. Le gouvernement peut encore « modifier substantiellement » le texte, a poursuivi M. Mailly.
– 1er mai en ligne de mire –
Depuis le 31 mars, la contestation s’est élargie avec le mouvement Nuit debout. Jeudi dans la soirée, le numéro un de la CGT Philippe Martinez s’est rendu Place de la République, occupée depuis un mois.
« Nous sommes pour la convergence des luttes, mais il y a besoin d’aller discuter avec les salariés », a-t-il déclaré sur place. « C’est bien de crier ici +grève générale+, mais c’est dans les entreprises que les salariés doivent se mettre en grève, et ça c’est plus compliqué », a-t-il reconnu.
Dans la nuit de jeudi à vendredi , les forces de l’ordre ont dispersé vers 01H30 plusieurs centaines de personnes qui refusaient de quitter la place de la République à l’issue d’un nouveau rassemblement qui était autorisé jusqu’à minuit, a constaté un journaliste de l’AFP.
Une fois la place de la République évacuée, la police a progressivement fait reculer les manifestants dans les rues adjacentes. Deux Autolibs et deux scooters ont été brûlés à quelques centaines de mètres de la place, a constaté l’AFP.
Selon les chiffres de la police, la journée contre la loi travail a réuni 8.500 personnes à Nantes (20.000 selon les organisateurs), 5.500 au Havre et à Lyon, 4.800 à Marseille, 4.500 à Bordeaux 4.000 à Rennes comme à Rouen.
L’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL souhaite maintenir la pression à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.
Le 1er mai sera donc aussi focalisé sur le projet de loi, perçu comme un facteur de précarité pour les salariés et comme trop favorable aux employeurs, en leur donnant par exemple plus de latitude en matière d’aménagement du temps de travail.
Le 3 mai, les opposants devraient se mobiliser pour appeler les parlementaires à « rejeter » le texte, pourtant déjà expurgé de mesures comme le plafond des indemnités prud’homales. Mais pas d’une mesure inacceptable par les syndicats : la possibilité de laisser un accord d’entreprise primer sur un accord de branche.
Pour le rapporteur de la loi, Christophe Sirugue, le texte pourrait recueillir une majorité, malgré des points restant « à clarifier ».
Ted Cruz, candidat aux primaires républicaines pour la Maison Blanche, a annoncé mercredi qu’il avait choisi Carly Fiorina comme colistière, dans une tentative de reprendre l’avantage contre le favori Donald Trump.
« Après mûre réflexion, et maintes prières, je suis parvenu à la conclusion que, si je suis investi comme candidat à la présidentielle, Carly Fiorina sera ma colistière au poste de candidate à la vice-présidence », a déclaré Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas, à Indianapolis, dans l’Indiana, où aura lieu une importante primaire mardi prochain.
« En plus d’être dotée d’une intelligence extraordinaire, elle est une femme de principes », a expliqué Ted Cruz. « Elle a passé sa vie à créer des emplois et augmenter les salaires ».
« Carly a passé des décennies dans le monde des entreprises, à la tête d’une des 20 plus grandes entreprises des Etats-Unis, et elle sait comment les emplois se créent », a dit Ted Cruz.
Carly Fiorina avait rallié Ted Cruz en mars, un mois après s’être retirée de la course des primaires, où elle était la seule femme en lice chez les républicains parmi 17 candidats initiaux.
La rumeur de sa sélection comme colistière était répandue depuis plusieurs jours par les équipes de Ted Cruz, désireux de reprendre l’initiative après une série de victoires éclatantes de Donald Trump aux primaires. Le milliardaire a largement remporté le scrutin de New York, la semaine dernière, et cinq primaires mardi.
Ted Cruz, malgré le soutien de nombreux poids lourds républicains, n’a obtenu qu’une faible part des voix mardi, terminant troisième dans quatre des cinq scrutins, derrière John Kasich, gouverneur de l’Ohio.
Donald Trump a accru son avance en nombre de délégués pour l’investiture du parti, mais Ted Cruz et John Kasich entendent le priver de la majorité absolue requise, afin de provoquer une convention disputée à Cleveland en juillet.
Si Ted Cruz remportait l’investiture du parti républicain, Carly Fiorina deviendrait la troisième femme candidate au poste de vice-président de l’histoire des deux grands partis américains, après Geraldine Ferraro (démocrates) en 1984, et Sarah Palin (républicains) en 2008.
En l’absence de Cristiano Ronaldo, le Real Madrid n’a pas réussi à déstabiliser (0-0) une équipe de Manchester City accrocheuse, mardi dans une demi-finale aller de Ligue des champions mièvre, et tout reste à faire au retour dans une semaine.
Manchester City peut remercier son gardien Joe Hart, auteur de parades décisives en fin de rencontre, qui laissent le suspense entier avant le match retour mercredi à Santiago Bernabeu.
C’est comme si les deux camps avaient retenu leurs erreurs du passé: les Citizens, qui découvraient ce niveau, qu’un 0-0 à domicile n’est pas nécessairement un mauvais résultat, et les Merengue, dont la suffisance avait été punie à Wolsfburg (2-0), qu’il ne servait à rien de se précipiter.
Du coup, le spectacle en a évidemment pâti mais tout reste indécis et se jouera en Espagne.
Finalement privé de « CR7 », le Real a semblé un peu perdu, dérangé dans sa routine et n’a pas réussi à mettre en place son jeu. Décidé à mettre la pression, City en a profité pour avancer ses pions et voir où cela pouvait le mener.
En essayant -et en arrivant- à imposer le défi physique, les Anglais ont pris l’ascendant mais en raison du surnombre au milieu pour conserver la balle, ils n’ont pu soutenir Agüero devant.
En face, Bale semblait le seul à vouloir ou pouvoir mettre du rythme jusqu’à ce que la blessure de Silva, remplacé par Iheanacho, rééquilibre la partie (40).
Cela a coïncidé avec la montée en puissance de l’équipe de Zidane, revenue avec de meilleures intentions après la pause.
– Hart impérial –
Plus à l’aise, elle a pris le contrôle des opérations, peut-être aidée par la baisse de régime adverse, et s’est rapprochée du but de Hart.
Déjà sans sa star portugaise, le Real a toutefois dû faire sans Benzema, remplacé à la pause par Jese. L’Espagnol a profité du travail de Bale, toujours suivi de près par le très précieux Kompany pour son retour de blessure, pour se mettre en évidence et trouver le poteau (71).
Le but de la mise à mort semblait alors proche mais, comme face au PSG en quart, Hart a alors sorti le grand jeu. A au moins deux reprises même (79, 83), s’il vous plait.
City, qui peut se réjouir d’avoir une nouvelle fois joué avec coeur et solidarité, enfile donc un 8e match sans défaite, même si la tâche qui l’attend au retour semble immense alors que Manuel Pellegrini, un ex du Real, a été déjà éliminé ces deux dernières saisons par un autre grand d’Espagne, l’ogre barcelonais.
Le Real n’a lui pas réussi à décrocher sa 10e victoire de rang et, même s’il semble avoir plus de ressources que son adversaire, il semble évident qu’il aura besoin de Ronaldo et Benzema en forme dans une semaine pour éviter la 1re contre-performance de Zidane alors que la cote du club vient également de remonter en Liga où il occupe la 3e place à un point du duo Barça-Atletico.
C’est quand même le 2e déplacement européen que la meilleure attaque d’Espagne boucle sans marquer de but et, alors qu’un 11e sacre continental reste d’actualité, c’est peut-être à méditer.
Elle avait récolté l’hostilité de plusieurs personnalités britanniques à la suite de l’annonce de sa venue en perfide Albion. La présidente du Front nationalMarine Le Pen, que le camp favorable au Brexit veut faire interdire d’entrée au Royaume-Uni, s’est défendue de vouloir y faire de « l’ingérence », contrairement, dit-elle, à Barack Obama qui a plaidé pour un maintien des Britanniques dans l’Union européenne.
Gisela Stuart, coprésidente de la campagne officielle Vote Leave en faveur d’une sortie de son pays de l’Union européenne au référendum du 23 juin, a écrit à la ministre de l’Intérieur Teresa May pour lui demander de « refuser l’entrée » de la présidente du parti français d’extrême droite, qui soutient le Brexit, à cause de « ses opinions extrémistes ». « Je lui pardonne beaucoup, parce qu’elle est pour la sortie de l’Union européenne, elle est contre l’Union européenne. Mais enfin, elle reste une socialiste. Les socialistes ont toujours eu un léger problème avec la démocratie », a ironisé lundi matin sur France 2 Marine Le Pen.
« Je m’étonne qu’elle n’ait rien dit pour la venue de Barack Obama qui, lui, est venu faire de l’ingérence dans les affaires de la Grande-Bretagne. Je ne vais pas faire d’ingérence. Si j’y vais, j’irai pour parler de la nécessité pour les peuples de se déterminer par rapport à l’Union européenne », a expliqué Marine Le Pen. « Je plaide pour que chaque peuple de l’Union européenne ait la possibilité d’avoir accès à un référendum, de pouvoir dire ce qu’il pense de ce qu’est devenue l’Union européenne. Alors que Barack Obama est venu pour menacer la Grande-Bretagne, ce qui, semble-t-il, n’a choqué personne », a-t-elle insisté.
Le président des États-Unis a plaidé pour le maintien des Britanniques dans l’UE lors d’une visite à Londres la semaine dernière. Le vice-président du FN Florian Philippot avait alors dénoncé une « ingérence » du chef de l’État américain. Interrogé dimanche par l’Agence France-Presse sur les propos de Gisela Stuart, Florian Philippot a indiqué que Marine Le Pen avait été « sollicitée pour aller soutenir le camp du Brexit ».
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Le ton monte entre Européens et Américains dans les tractations sur le traité de libre-échange transatlantique (le TTIP, appelé aussi Tafta ou encore PTCI*). Il « va échouer » si les États-Unis ne font pas de concessions, a même prévenu le ministre allemand de l’Économie Sigmar Gabriel alors que le président américain Barack Obama vient défendre ce projet en Allemagne. Les Européens accusent en effet les Américains de ne pas jouer le jeu : « Les Américains ne veulent pas ouvrir leurs appels d’offres publics aux entreprises d’Europe. C’est tout le contraire du libre-échange, selon moi », a dénoncé le numéro deux du gouvernement allemand dans une interview au quotidien économique Handelsblatt. « Si les Américains s’en tiennent à cette position, nous n’avons pas besoin de traité de libre-échange. Et le TTIP va échouer. »
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Un avertissement lancé alors que M. Obama inaugure dimanche avec la chancelière Angela Merkel la foire industrielle d’Hanovre, grand-messe du « made in Germany » qui sert de tremplin aux deux dirigeants pour défendre le projet d’accord face à leurs opinions publiques sceptiques. Et lundi s’ouvre à New York un nouveau cycle de négociations sur le TTIP, le 13e depuis 2013. Officiellement, Washington, comme Berlin, vise un accord cette année, mais les divergences semblent difficiles à surmonter d’ici à la fin de l’année. La position des Américains se résume à « achetez américain » dans ce traité, ce qui n’est « pas acceptable », selon M. Gabriel. Une déclaration qui rejoint celle qu’avait faite le secrétaire d’État français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, qui, la semaine dernière, avait prévenu que la France ne signerait pas un accord « au rabais ».
Le loup canadien dans la bergerie
Dans une interview (payant) à Mediapart, le député européen écologiste Yannick Jadot avait dénoncé un double langage de la part des responsables européens : « Les Américains ont une vision stratégique de leur industrie à travers les marchés publics, alors que l’Europe est la seule entité commerciale au monde à avoir choisi ce que l’on appelle l’ouverture par défaut de ses marchés [les marchés publics sont ouverts aux investisseurs étrangers, sauf exception, NDLR]. (…) Au fond, ce que veulent Hollande, Valls et Fekl aujourd’hui, c’est que les Américains soient aussi bêtes que les Européens, qu’ils ouvrent totalement leurs marchés publics aux entreprises européennes. Ils donnent l’impression de jouer aux altermondialistes, mais la raison pour laquelle ils le font, c’est le pire du libéralisme idiot d’aujourd’hui », avait asséné l’eurodéputé.
Autre point d’achoppement pour le ministre allemand, la délicate question des tribunaux d’arbitrage privé, qui permettrait à des sociétés privées d’attaquer plus facilement des États, comme l’a fait par exemple Philip Morris contre l’Australie qui a adopté une législation très dure contre le tabagisme. « Je n’approuverai aucun traité qui prévoit un tribunal d’arbitrage privé », a averti Sigmar Gabriel. Sur ce point, l’administration Obama a tenu à se montrer ouverte à des alternatives.
Mais elle joue sur du velours. En effet, le traité transatlantique peut en cacher un autre : l’accord économique et commercial global (AECG, ou CETA) avec le Canada, qui devrait être soumis à la signature définitive au tout début 2017, et qui prévoit la création d’une Cour des investissements qui pourra être saisie des plaintes des investisseurs. Pour l’eurodéputé Yannick Jadot, si « des éléments ont été améliorés, le principe est exactement le même : des investisseurs privés peuvent toujours attaquer des États lorsque ceux-ci prennent des décisions sur l’environnement, la santé, les droits sociaux. (…) Ce ne sont que des modifications cosmétiques par rapport à la rupture juridique de fond qui se joue. D’autant qu’il y a 40 000 entreprises américaines qui vont pouvoir passer par leur filiale implantée au Canada pour attaquer l’Europe ».
*Tafta : Trans Atlantic Free Trade agreement ; TTIP : Transatlantic Trade and Investment Partnership ; PTCI : Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement.
Fait inédit pour un président sortant de la Ve République : le doute plane sur la candidature à un nouveau mandat de François Hollande, à un an de la présidentielle. Le chef de l’État, qui a lié sa décision à l’inversion de la courbe du chômage, fera connaître son choix « à la fin de l’année ». Si un proche assure n’avoir « aucun doute sur le fait qu’il briguera un second mandat », certains ténors de la majorité sont moins affirmatifs. « Moi, je doute. Je suis le seul », confie un ami du président. Le seul ? Pas tout à fait. « On ne peut pas écarter l’hypothèse qu’il n’y aille pas. Ça existe », estime un ministre.
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En attendant la décision du président, les ténors de la majorité se sont donné le mot depuis quelques semaines pour proclamer leur soutien à cette candidature, comme les y avait d’ailleurs invités le premier secrétaire du PSJean-Christophe Cambadélis, soucieux de remettre un peu d’ordre dans la maison PS et de couper court aux spéculations. La plupart des socialistes semblent d’ailleurs avoir acté qu’il n’y a pas vraiment d’alternative à François Hollande, aubrystes compris.
« Un trou de souris »
Reste à résoudre la carte de la stratégie pour le président le plus impopulaire de la Ve République et qui est donné troisième voire quatrième au premier tour. Faut-il, pour renverser cette funeste vapeur, jouer la carte de « l’union de la gauche » ? Faut-il, au contraire, aller au centre en adoptant la posture du président rassembleur de la nation, façon campagne de Mitterrand en 1988 ? Un peu des deux, répond son entourage. « François Hollande pense qu’il faut d’abord rassembler son camp, rassembler la gauche. (…) Après, on peut ouvrir vers le centre. »
Ça passera ou ça cassera. Mais, face à l’accusation de trahison du mandat confié en 2012 par « le peuple de gauche », l’exécutif veut remettre l’accent sur les mesures « de gauche » mises en oeuvre depuis le début du quinquennat. « Dans l’émission de France 2, il a beaucoup développé sur le modèle social, les acquis sociaux », décrypte un proche. « Il a dit j’ai modernisé pour protéger le modèle social. » C’est aussi ce que devrait faire lundi le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll en mobilisant les « hollandais » dans une réunion publique.
Pour un vieil ami du président, le chef de l’État ne pourra se hisser au second tour de la présidentielle qu’en se glissant au juste point d’équilibre entre la « gauche sociale-démocrate » et la « gauche sociale-libérale », un « trou de souris » admet-il.
Rajeunissement
Ira, ira pas ? La mobilisation a pourtant commencé. Le 2 avril, au cours d’une réunion à l’Élysée aux allures de séminaire de campagne, le président a réuni autour de lui les ministres Emmanuel Macron et Ségolène Royal, le conseiller Julien Dray, partisan d’une synthèse, de « Macron à Nuit debout », et le numéro deux du PS Guillaume Bachelay, chargé de superviser la rédaction des « cahiers de la présidentielle ». « Dans cette réunion, il y a des personnes qui pourront jouer un rôle dans six mois », a noté un proche du président. Alors que le ministre de l’Économie a pu donner l’impression depuis quelques jours de vouloir voler de ses propres ailes, cette source croit savoir que « François Hollande a complètement confiance en Emmanuel Macron » et que de ce dernier « fera la campagne » du président.
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François Hollande pourra aussi s’appuyer sur ses vieux compagnons de route – Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux, François Rebsamen, Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian… -, même s’il aura à coeur de mettre en avant la « génération Hollande », ces nouveaux ministres nommés, pour la plupart, à même pas 40 ans : Macron, donc, mais aussi Najat Vallaud-Belkacem, Axelle Lemaire, Myriam El Khomri, Mathias Fekl, et la petite dernière, Audrey Azoulay. On lui aura glissé que l’opinion était en quête de renouvellement… Face à la victoire annoncée de Juppé, Premier ministre il y a plus de 20 ans, ce serait son dernier argument…
Pôle emploi veut devenir « user centric et disruptif », le Medef prône des contrats « agiles »: une « novlangue » a envahi la sphère économique et sociale pour décrire le monde du travail, dont voici quelques beaux spécimens:
AGILE: organisations de travail se voulant plus souples pour donner aux entreprises une grande réactivité. Le Medef plébiscite un nouveau « contrat de travail agile », plus facile à rompre par l’employeur.
BLURRING: effacement progressif de la frontière vie professionnelle – vie privée pour les actifs de plus en plus connectés.
BORE-OUT: état dépressif lié à l’ennui au travail. Touche les salariés « placardisés » ou dont les tâches sont vidées de leurs sens ou hyperparcellisées.
BURN-OUT: épuisement général à la suite d’un stress au travail prolongé. Associé aux métiers à forte sollicitation mentale ou émotionnelle, à responsabilité ou avec des objectifs difficiles ou contradictoires.
CLUSTER: territoire rassemblant des entreprises ou des professionnels autour d’un même créneau.
COLLABORATIF: mode de travail non hiérarchisé où des personnes partagent leurs compétences et créativité. Appliqué au management, il s’oppose au management traditionnel, cloisonné et pyramidal.
COWORKING: travail dans des espaces partagés, appelés aussi tiers lieux, permettant à des indépendants ou télétravailleurs de rompre leur isolement.
DÉCONNEXION: droit affirmé pour la première fois dans le projet de loi travail de ne pas répondre à ses courriels ou messages professionnels hors temps de travail.
DIGITAL NATIVES ou MILLENNIALS: génération dite Y qui a grandi avec internet et vit l’hyperconnexion comme un mode d’existence naturel.
DISRUPTIF: se dit lorsque l’électricité traverse un isolant en l’altérant provisoirement ou durablement. Appliqué à l’économie, il désigne une innovation marquant une rupture. Et qui permet un accès massif à des produits et services auparavant peu accessibles ou coûteux, selon le père du concept, Clayton Christensen, professeur à Harvard.
ENTREPRISE LIBÉRÉE: qui a rejeté les carcans d’une organisation classique et pyramidale. Censée allier bien-être et productivité. Suppose une autonomie des acteurs et donc une relation de confiance.
FAB LAB: « fabrication laboratory ». Lieu ouvert où sont mis à disposition toutes sortes d’outils. S’adresse aux entrepreneurs, designers, artistes, bricoleurs, étudiants, hackers… qui veulent passer rapidement à la réalisation de prototypes.
HACKATHON: contraction de l’anglais « hack », s’introduire dans un système, et marathon. Réunion de développeurs, en un temps imparti, pour plancher sur des sujets technologiques innovants.
HOLACRATIE: système sans véritable chef où les décisions sont prises par des équipes autonomes. Lancé en 2001 par un éditeur américain de logiciels, qui a depuis fait des émules.
INCLUSIF: organisation où tous les employés se sentent les bienvenus, ouverte à la diversité.
INTRAPRENEURIAT: « entreprendre à l’intérieur de l’entreprise », c’est-à-dire valoriser les salariés inventifs en les aidant à réaliser des projets au sein de leur entreprise.
LEAN: gestion de la production par élimination de toute forme de gaspillage, appliquée à l’origine dans les usines Toyota au Japon.
MANAGER DE PROXIMITÉ: encadrant au premier niveau hiérarchique, pas directement impliqué dans les choix stratégiques mais qui doit les faire accepter par son équipe.
MENTORAT INVERSÉ: partage de connaissances entre des employés jeunes et subalternes, très au point dans les nouvelles technologies, et des plus anciens.
MOOC: « Massive Open Online Courses », cours en ligne et gratuits offerts depuis 2011 par des universités comme Stanford ou Harvard. En fort développement. Pôle emploi en propose. L’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) aussi pour former aux techniques de cuisine.
RSP: réseaux sociaux professionnels, comme Viadeo, LinkedIn, pour échanger et surtout se vendre.
RECRUTEMENT PRÉDICTIF: méthode s’appuyant sur des algorithmes capables de cibler les profils adaptés et permettant de faire un pronostic précis des capacités des nouvelles recrues.
SALARIÉ NOMADE: travailleur passant l’essentiel de son temps en dehors des locaux de son entreprise (commercial, consultant…).
SLASHERS: du signe de ponctuation « slash » (/) signifiant taillader, le mot désigne des travailleurs qui ont au moins deux jobs.
UBÉRISATION: du nom de la plateforme en ligne Uber de service de voiture avec chauffeur. Par extension, modèle économique « désintermédié », mettant directement en relation clients et offrants, et « disruptif », qui fait trembler l’économie traditionnelle.
USER CENTRIC: approche marketing centrée sur l’utilisateur.
Il n’y a pas que la presse écrite qui connaît des difficultés. Les radios ne sont pas épargnées. La période est également troublée pour les stations généralistes qui, d’une année sur l’autre, perdent des auditeurs. Les résultats d’audience, de janvier à mars 2016, que dévoile Médiamétrie ce matin témoignent de l’effritement des publics de plusieurs grandes maisons. RTL (11,6 % de parts de marché) abandonne ainsi la première place du podium au profit de NRJ (11,8 %), mais compte encore 6,22 millions d’auditeurs, contre 6,33 pour la radio de Jean-Paul Baudecroux. Si France Inter conserve la troisième position, la radio publique voit ses résultats diminuer de 10,6 à 10,4 %. Alors que la période a été chargée en actualité dramatique, les auditeurs chercheraient-ils d’abord des divertissements plutôt que l’information ?
Europe 1 dévisse à 8,3 % (contre 9,2 %) en 2015. La station de la rue François-Ier, qui vient de fêter ses 60 ans, enregistre son plus bas score historique. En un an, Europe égare 451 000 auditeurs pour n’en conserver que 4 450 000… On comprend mieux pourquoi Arnaud Lagardère critiquait le 18 avril dernier les méthodes de mesure d’audience de Médiamétrie. Rue François-Ier, on réagit déjà puisque les programmes de l’après-midi devraient être aménagés dans les jours à venir. L’émission de Marion Ruggieri Il n’y en a pas deux comme elle pourrait disparaître tandis que celle de Cyril Hanouna perdrait une demi-heure. Au premier trimestre, France Info reste stable, mais plafonne à 8,1 %. La station publique n’est plus qu’à une encablure de chiper la quatrième place à Europe 1. Ce qui constituerait un électrochoc pour le navire amiral du groupe Lagardère !
RMC doublée par FUN Radio !
Sur la même période, RMC recule à 7,1 % d’audience cumulée – soit 3 810 000 fidèles –, contre 7,8 % un an plus tôt. Sur les huit derniers sondages, la station dont Patrick Drahi a acquis 49% enregistre sept reculs ! Ici aussi, une refonte des programmes sera inéluctable. D’autant que, symboliquement, elle est devancée par France Bleu et Fun Radio ! Avec 7,5 %, la musicale progresse pour la cinquième fois consécutive et s’affirme comme la deuxième radio musicale de France, derrière NRJ. En passant de 6,7 à 7,5 % en un an, elle constitue une exception remarquable dans un paysage morose. En un an, toutes ses tranches progressent, à commencer par la matinale de Bruno Guillon. Pour la première fois de son histoire, Fun dépasse la barre des 4 millions d’aficionados.
Christopher Baldelli, président du directoire de RTL, ne cache pas sa satisfaction : « Avec 20,7 % de parts d’audience, cette vague marque le meilleur score du groupe RTL depuis quinze ans. Cela nous conforte dans notre politique éditoriale exigeante et claire. » Le groupe peut aussi compter sur RTL 2 qui progresse également dans cette étude Médiamétrie.