En cette fin de présidentielle, les relations sont très tendues entre les journalistes et les partis politiques. Une dizaine de médias ont dénoncé dimanche une « interdiction » d’assister à la soirée électorale FN de second tour de la présidentielle, entraînant un « boycott » en « solidarité » de Libération et des Inrocks. Sur Twitter, des journalistes des sites d’information en ligne Buzzfeed, Mediapart, Les Jours, Rue89, StreetPress, Politico, Bondy Blog, Explicite, Brut, Konbini mais aussi de l’hebdomadaire Politis ou de l’émission Quotidien présentée sur TMC par Yann Barthès ont indiqué s’être fait refuser l’accréditation par le parti d’extrême droite. Lors du premier tour, Mediapart, Quotidien et un journaliste de Marianne, récent co-auteur d’un livre-enquête sur Marine Le Pen, s’étaient déjà vu refuser l’accès à la soirée électorale d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
« Par solidarité pour nos confrères, la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d’extrême droite. Ces mesures antidémocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings », a annoncé dans un article Johan Hufnagel, directeur adjoint de Libération. « En guise de solidarité, nous boycottons également la soirée électorale du FN », a annoncé l’hebdomadaire Les Inrocks sur Twitter. Même position pour « Le Monde ».
En solidarité avec les médias interdits d’entrée, @lemondefr refuse de participer à la soirée électorale du FN https://t.co/570HY2J18o
— Le Monde (@lemondefr) 7 mai 2017
« Entrave à la liberté »
Les sociétés de journalistes de près d’une quarantaine de médias, dont l’Agence France-Presse, ont signé une pétition pendant l’entre-deux-tours, qui proteste contre la décision du Front national de « choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen » et dénonce « une entrave à la liberté » d’informer. Contacté par l’Agence France-Presse, le FN n’avait à 17 heures pas encore expliqué les raisons de ce refus.