L’heure est à l’incertitude. Dans l’attente de la conclusion d’une réunion de la banque centrale américaine (Fed), les investisseurs étaient particulièrement circonspects. Mercredi 14 décembre, la Bourse de Paris a fini en recul (- 0,72 %). L’indice CAC 40 a cédé 34,63 points, à 4 769,24 points, dans un volume d’échanges de 3,7 milliards d’euros. La veille, il avait progressé de 0,91 %. La cote parisienne a ouvert en repli et n’a pas réussi à changer de cap par la suite, les investisseurs perdant toute velléité d’enthousiasme à quelques heures de la fin d’une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). « Le marché est attentiste, car il s’agit du dernier grand rendez-vous avant quasiment un mois. C’est aussi la première communication officielle de la Fed après l’élection américaine », explique Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion privée. « Cette réunion est importante pour cela, elle va peut-être mener toute la politique de la Fed l’année prochaine », souligne-t-il.
Les analystes tablaient quasi unanimement sur un relèvement d’un quart de point des taux directeurs de la Fed, sa première hausse depuis fin 2015, marquant un retour à la normalisation monétaire. Plus que cette annonce, qui ne devrait pas surprendre, c’est donc le discours de la présidente de la Fed Janet Yellen, après la clôture des marchés européens, qui focalisera l’attention des investisseurs. « Le marché anticipe de deux à trois hausses de taux par la Fed l’année prochaine en raison de la politique de Donald Trump volontairement inflationniste », commente Frédéric Rozier.
Recul de la production industrielle américaine
Le vaste programme de relance budgétaire proposé par le nouveau président élu des États-Unis est en effet susceptible de faire monter l’inflation, l’un des indicateurs scrutés de près par les banques centrales. Or on « peut penser que Janet Yellen va calmer un peu ces anticipations, dans l’attente de l’investiture de Donald Trump en janvier et de la mise en place de ses politiques » économiques, estime Frédéric Rozier. En attendant ce rendez-vous, les investisseurs ont eu nombre de statistiques à digérer, notamment outre-Atlantique.
Aux États-Unis, les prix à la production ont ainsi augmenté plus rapidement que prévu en novembre tandis que les ventes de détail ont déçu. La production industrielle a, de son côté, reculé plus qu’attendu en novembre. Les stocks des entreprises manufacturières et de distribution sont repartis à la baisse en octobre tandis que les stocks hebdomadaires de pétrole brut ont enregistré une baisse plus marquée qu’initialement prévu. Dans la zone euro, la production industrielle a baissé de 0,1 % en octobre, après un recul de 0,9 % en septembre, selon Eurostat. Le taux de chômage au Royaume-Uni s’est maintenu à 4,8 % lors de la période de trois mois achevée fin octobre, mais quelques signes d’essoufflement semblent poindre sur fond de Brexit.
Du côté des valeurs, Sanofi a lâché 2,61 % à 75,45 euros. Actelion a annoncé que le groupe américain Johnson and Johnson, qui avait déposé une offre de rachat, avait renoncé à l’opération et qu’elle avait entamé « des discussions avec une autre partie ». Selon le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, il s’agirait de Sanofi. Vivendi a cédé 2,53 % à 18,08 euros après avoir annoncé sa montée à 12,32 % du capital du groupe de télévision italien Mediaset, une opération dénoncée par la famille de Silvio Berlusconi, son actionnaire majoritaire. Saint-Gobain (+ 0,84 % à 43,35 euros) a été soutenu par un relèvement de sa recommandation à « acheter » par Bank of America-Merril Lynch. LafargeHolcim (- 1,62 % à 49,08 euros) a, en revanche, pâti d’un abaissement à « neutre » par les mêmes analystes, tout comme Engie (- 1,39 % à 12,03 euros) dont la recommandation a été abaissée à « conserver » par Deutsche Bank. Le secteur bancaire a terminé en ordre dispersé sur fond de prises de bénéfice. Société générale a reculé (- 1,33 % à 45,93 euros), tout comme BNP Paribas (- 1,91 % à 58,59 euros). Crédit agricole a grignoté 0,17 % à 11,54 euros.