Soirée de cauchemar à Paris-Nord. Le trafic ferroviaire a en effet été totalement interrompu pendant quatre heures mardi soir à la gare du Nord, à Paris, à cause d’un incendie sur un transformateur électrique provoqué par « un acte de malveillance », a annoncé la SNCF. Le trafic ferroviaire reprend « progressivement » sur l’ensemble du réseau local national et international. Néanmoins, six Eurostar ont été annulés. La SNCF promet de rembourser les billets des milliers de voyageurs qui n’ont pas pu prendre leur train mardi soir. « Une solution technique a été trouvée, le courant a été rétabli et le trafic va reprendre progressivement sur l’ensemble du réseau », a annoncé vers 22 h 30 une porte-parole de la SNCF. La reprise « s’étalera sur plusieurs heures », mais « permettra de soulager un certain nombre de quais ».
L’Eurostar perturbé
« Depuis 5 h 30 ce matin, on a un trafic quasi normal », a précisé un porte-parole de la société. Les trains circulent sur les lignes B et D du RER, l’ensemble des TGV sont partis. En revanche, le trafic des Eurostar et Thalys apparaît encore très perturbé. Pour les Eurostar, 6 des trains prévus ce mercredi ont dû être annulés et le site internet de l’entreprise demande aux voyageurs non munis de billets de ne pas se présenter. La circulation des Thalys est perturbée avec des retards estimés de 20 à 40 minutes.
Le trafic avait été interrompu vers 18 h 30 à la suite d’un incendie qui avait fait exploser un transformateur électrique au niveau de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), paralysant la gare parisienne qui dessert la banlieue nord de Paris, le nord de la France (TGV) ainsi que l’Angleterre (Eurostar) et la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne (Thalys). Au total, « 150 trains ont été impactés » dans la soirée et la nuit, ce qui représente environ 100 000 voyageurs, « touchés de près ou de loin ». Parmi eux, on compte « environ 15 000 personnes » qui ont été bloquées à bord de 15 rames sur les voies à proximité de Paris. Elles ont dû être évacuées et raccompagnées à la gare avant .
Des câbles électriques volés, plainte contre X
Cet incendie est « la conséquence d’un incendie d’origine criminelle », a-t-il affirmé. « Le courant électrique a été coupé à Paris-Nord par sécurité à la suite d’un incendie assez important sur un transformateur électrique », a précisé la SNCF, évoquant « un acte de malveillance » provoqué, selon elle, par des personnes surprises alors qu’elles étaient en train de voler des câbles électriques. L’entreprise publique a annoncé son intention de déposer une plainte. L’incendie a fait exploser un transformateur électrique, ont précisé les pompiers. La SNCF a d’ores et déjà porté plainte contre X, a précisé mercredi matin le transporteur.
« Cinq heures sans manger, sans rien »
À la gare du Nord, plusieurs centaines de personnes patientaient toujours mardi en fin de soirée, rivées à leurs téléphones, certaines couchées à même le sol. Un jeune homme tuait le temps en jouant « We Are the World » sur un piano à disposition du public, accompagné au chant par des amis. « Cinq heures sans manger, sans rien », peste Linda Correia, 39 ans. « Ils nous proposent à boire, mais où aller aux toilettes ensuite ? Et puis il n’y a personne pour donner des infos. » Des voyageurs font aussi la file sur plusieurs dizaines de mètres pour tenter d’obtenir une nuit à l’hôtel. La protection civile, dont des ambulances sont stationnées devant la gare, a tendu des bâches blanches et prenait en charge les personnes incommodées. Certaines, en état de faiblesse apparente lors de cette première journée de très forte chaleur, étaient évacuées sur des brancards ou des fauteuils roulants.
Pour les voyageurs des trains grande ligne qui ne pourront partir dans les prochaines heures, « nous sommes en train d’organiser la prise en charge selon les méthodes habituelles », soit en réservant des nuits d’hôtel, soit en disposant des wagons en gare dans lesquels les gens pourront passer la nuit, a précisé Florence Parly, la directrice générale voyageurs de la SNCF. Certains, comme Simon, un commercial de 31 ans qui rentrait dans le Nord, ont été bloqués en plein voyage. Son TGV à étage à destination de Lille, parti à 18 h 16, s’est arrêté « cinq ou dix minutes après le départ », détaillait-il vers 20 h 30. « Le train n’était pas plein, mais ça fait quand même du monde. (…) Nous sommes descendus sur les voies, nous avons eu l’autorisation parce qu’il n’y avait plus de clim à l’intérieur, ça devenait insoutenable », a-t-il raconté. La présidente de la région Valérie Pécresse, qui s’est également rendue à Saint-Denis, a déclaré sur Twitter « attendre la plus grande fermeté face à cet acte de malveillance ».